Missions philosophiques, Non classé

Les réponses des participants sur l’Intranquillité ! (Mission n°1)

Bonjour à toutes et tous,

Tout d’abord, un grand merci à celles et ceux qui ont joué le jeu en relevant notre première mission philosophique !

Voici les réponses des participants qui ont réfléchi autour du concept d’Intranquillité.

Bonne lecture !

 

  • La réflexion de Stéphanie S. :

L’intranquillité pour moi c’est de ne pas se sentir tranquille, à son aise, mais comme vaguement menacé par quelque chose d’inquiétant dont on ignore à quel moment cela va se manifester C’est comme une eau qui se trouble de manière quasiment imperceptible avec un monstre dedans prêt à en surgir C’est une vague inquiétude mais suffisamment persistante pour nous signaler l’imminence d’un danger grave, prêt à se manifester au moindre relâchement de l’attention. Le droit à la tranquillité figure parmi les droits fondamentaux édictés dans la Constitution c’est un droit vital.

  • La « Carte mentale » de l’Intranquilité selon Gaëlle :

Carte mentale Intranquillité Gaelle

  • La réflexion de Fouzia S. :

J’avoue qu’il ne résonne pas en moi mais il m’a fait penser à un mot anglais « restless » qui n’a pas vraiment d’équivalent en français et qui met en avant l’idée que certains seraient incapables d’être tranquille Ce mot « restlessness » est un des mots que j’associe avec la difficulté que je vois chez beaucoup à « profiter » des temps de pauses qui nous permettent d’être en pleine conscience.

  • La réflexion Jean-Charles B. :

Intranquillité… Je ne connaissais pas ce mot, et mon correcteur orthographique non plus !

On sent bien ce qu’il peut vouloir dire : in-tranquillité. Proche, si proche, de in-quiétude. Comme la tranquillité et la quiétude le sont.

Néologisme forgé sur le néologisme portugais créé par Fernando Pessoa « desassossego », par sa traductrice Françoise Laye. Une traduction ultérieure ne titrera plus « Livre de l’intranquillité » mais plus sagement « Livre de l’inquiétude ».

Pourquoi ce néologisme ? Pessoa voulait-il introduire une nuance subtile d’avec l’inquiétude ?

Pour le savoir, il me faudra lire cet ouvrage, considéré comme l’ « opus magnus » de cet auteur, que j’avoue humblement ne connaître que de nom, sans jamais en avoir fréquenté les écrits.

Dans un premier temps, on peut essayer d’estimer si tranquillité et quiétude sont de stricts synonymes ou si l’un est l’hyperonyme de l’autre, l’englobe. Pour ma part, j’ai tendance à penser que les concepts, ou sans doute plutôt les sentiments, que décrivent ces mots, ont suffisamment de plasticité pour que l’état mental auxquels ils renvoient sont moins différents que les personnes qui les ressentent.

Cette proximité se traduit également dans les définitions données par les dictionnaires. Par exemple (Antidote), « tranquillité : état de ce qui est sans inquiétude ». De même, le Petit Robert définit la tranquillité comme une stabilité morale, un état tranquille, et renvoie aussi à quiétude. Toutefois, la définition de quiétude mentionne la paix mystique de l’âme, la tranquillité d’âme du sage.

Ces nuances dans les définitions pourraient nous suggérer une différence liée à une dimension temporelle ou de profondeur de l’état d’âme (la tranquillité est provisoire, la quiétude serait l’aboutissement d’un processus spirituel). Elles pourraient aussi se référer à une disposition personnelle : la quiétude est personnelle, la tranquillité pouvant être partagée collectivement.

Si l’on en prend les antonymes, l’inquiétude serait alors une disposition d’esprit de l’individu et l’intranquillité serait plus à rechercher dans l’état d’esprit collectif d’une société, soumise à des conditions particulières.

Alors, si on tente de positionner la réflexion sur ces termes dans le cadre de la situation actuelle de pandémie, on pourrait dire que nous vivons individuellement dans l’inquiétude de la maladie vis-à-vis de notre santé et celle de nos proches, et dans l’intranquillité vis-à-vis des suites sanitaires et sociétales issues de l’épisode pandémique. Peut-on alors parler de crise ou de rupture ? Selon les définitions de la cyndinique, la crise est une situation à l’issue de laquelle un retour à l’état antérieur s’accomplit, la rupture est un évènement à l’issue duquel un nouvel état significativement différent de l’état antérieur s’instaurera. Nos sociétés vont-elles modifier leurs paradigmes de fonctionnement ?

  • Le document de réflexion composé par Denise S. sur l’Intranquillité :

L’intranquilité selon Denise S. (version pdf)

  • La réflexion de Marie-Michelle P. :

Je vous remercie également pour le thème de l’intranquillité sur lequel je me suis mise à réfléchir après avoir pris connaissance du contenu de votre message.

Non pas que je n’ai pas d’occupation mais se servir de ce sentiment d’intranquillité pour se trouver ou se retrouver, s’échapper de ces inquiétudes ou ses questionnements qui correspondent à chaque situation personnelle… pour trouver la paix, n’est-ce pas la raison de ce confinement ? Cette situation arrive à un moment ou la Nature respire mal, les êtres humains suffoquent, se perdent, parce que la société que nous avons fabriquée devient injuste…. entre autres ?

 

A bientôt pour une nouvelle mission philo !