Samedi 29 mai les P’tits Philosophes se sont retrouvés autour d’une nouvelle question : « qu’est-ce que bien parler ? ».
Pour commencer Julia leur a demandé de révéler le présupposé de la question. Colin a alors expliqué que cette question supposait l’existence de bonnes et mauvaises façons de parler.
Qu’est-ce que cela signifierait alors « bien parler » ?
Diane a proposé : ne pas dire de gros mots, dire merci, dire de rien, etc.
Tessa a complété : respecter les autres quand on parle.
Colin a complexifié : Bien parler ce serait s’exprimer correctement : devant tes amis tu ne t’exprimes pas de la même façon que devant des adultes par exemple.
Solel a proposé un contre-exemple : Dire « ouais qu’est-ce que t’as wesh » ce serait l’inverse de bien parler.
Paula, en accord avec Diane et Tessa a reformulé : Bien parler ce serait être poli, ne pas dire de gros mots, être respectueux.
Yassine a complété l’idée de Colin : Il y a plusieurs façons de bien parler mais bien parler n’a qu’un seul sens. Avoir un vocabulaire adapté selon la situation dans laquelle on est et la personne à qui on parle.
Julia leur a alors proposé une synthèse de leur conceptualisation et leur a demandé de trouver des exemples de phrases pour l’illustrer. Cette collecte d’exemples a amené d’autres remarques :
Tessa a proposé une nouvelle idée : Bien parler ce serait quand ton idée est soutenue, mais aussi quand elle est intéressante. Ce serait s’exprimer avec politesse mais aussi sortir ses idées de la tête. Il y aurait deux formes de bien parler : la politesse et les personnes qui parlent bien dans le sens, logique et intéressant, qui se font comprendre, comme les philosophes.
Julia a alors proposé d’examiner l’exemple de l’homme politique, réputé pour sa capacité à bien parler. Cette exploration a amené la question suivante : est-ce que notre façon de parler révèle qui on est ?
Diana a commencé : Non, la parole ne révèle pas notre façon d’être, ce n’est pas parce qu’on a plus de mots qu’on est plus intelligent. On peut avoir beaucoup de mots et les utiliser n’importe comment alors que quelqu’un peut avoir peu de mots mais être juste.
Paula a complété : Ce n’est parce qu’on a un vocabulaire riche qu’on est plus intelligent : ça veut dire qu’on est intelligent dans ce domaine mais pas forcément dans d’autres.
Colin a ajouté : Tu peux faire semblant de bien parler aussi.
Les P’tits Philosophes ont poursuivi l’atelier par la lecture de l’album La grande fabrique de mots qui les a amenés à penser le personnage du « beau parleur » qu’ils ont distingué du « bon parleur » par son rapport à la vérité.
Yassine a proposé une idée : Le beau parleur va chercher un moyen pour être intéressant sans chercher à respecter la vérité.
Colin : Le beau parleur veut obtenir quelque chose, il amadoue, il ne dit pas forcément la vérité. Il peut par exemple dire un compliment qu’il ne pense pas pour amadouer.
Les P’tits Philosophes ont fini l’atelier par une petite activité proposée par Philéas&Autobule intitulé “Cela vaut bien un fromage” que vous trouverez ci-dessous.
La consigne était la suivante : “vous êtes face à Quignon et Crouton, 2 rats beaux parleurs qui tentent d’obtenir le plus gros fromage. Ils essaient de se convaincre, ou de se persuader que c’est à eux que revient le fromage. Ils sont très malins car ils peuvent vous avoir avec leurs beaux discours mais heureusement, vous êtes des super philosophes à l’esprit critique bien aiguisé ! Vous allez donc repérer les arguments fallacieux qu’ils utilisent pour vous avoir dans la poche et vous manipuler !”
Merci aux P’tits Philosophes de s’attacher chaque samedi matin à bien parler !