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Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 15 octobre : “Pourquoi on ne sait pas l’avenir ?”

Le groupe des P’tits Philosophes du samedi matin s’est réuni pour mener une discussion à partir d’une question qu’ils ont proposée et choisie collectivement à l’issue d’un vote :

Pourquoi on ne sait pas l’avenir ?”

A la suite de l’échange, les enfants ont matérialisé une idée qu’ils ont jugé importante par rapport à la discussion et à la question de départ.

En images les fruits de leurs idées accrochés sur notre arbre de la pensée philosophique… !

Merci les P’tits Philosophes pour ce début d’année d’ateliers philo ! Prochaine séance après les vacances, le samedi 12 novembre à 11h !

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Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 22 janvier : Le mythe du bateau de Thésée !

Le samedi 22 janvier au matin, les petits philosophes se sont retrouvés à la Maison de la Philo pour réfléchir autour du mythe du bateau de Thésée.

Voici un résumé du mythe :
Thésée fut la vedette de plusieurs aventures spectaculaires, mais cette expérience de pensée ne se réfère qu’indirectement à un de ses exploits : son affrontement contre le minotaure (un monstre composite issu d’amours contre nature de Pasiphaé et d’un taureau — ce monstre fut enfermé dans un labyrinthe construit par Dédale), qu’il a vaincu.
Une fois revenu à Athènes, les citoyens conservèrent le bateau de Thésée pour lui rendre hommage. Ils y apportèrent une telle attention que le bateau garda son allure des débuts, et ce pendant plusieurs siècles : les Athéniens remplaçaient ses parties défectueuses par d’autres, au fur et à mesure que les problèmes apparaissaient. Les Athéniens firent cela jusqu’à obtenir un bateau entièrement fait de pièces neuves.

La question était la suivante : Ce bateau constitué de nouvelles planches, est-ce encore le bateau de Thésée ? Pour répondre à la question, les enfants devaient fournir des arguments censés défendre leur position. Résumons-les dans un tableau ci-dessous :

C’est encore le bateau de ThéséeCe n’est plus le bateau de Thésée
“Même si toutes les planches ont changé, ça reste la forme qu’il a voulu. Il a les mêmes caractéristiques.”
“C’est pas parce qu’on le change que ce n’est plus le sien.”
“Ce n’est pas parce que ce n’est pas lui qui change les planches que ça ne reste à lui. Même si on change les planches, ça reste en sa possession.”
“Les habitants l’ont juste changé pour qu’il reste en bon état. C’est le même, ils ont juste changé les planches.”
“Les habitants ont entièrement reconstruits le bateau donc ce n’est plus le même.”
“Les planches sont magiques et si on les change, elles ne sont plus magiques.”
“Ce n’est pas le même bateau qui a fait tous ces voyages. Par exemple, j’ai perdu mon sac à dos, je ne voulais pas qu’on en rachète un car ce ne serait plus ce même sac.”

Trois problèmes s’offraient donc aux enfants durant la discussion :

  • par rapport à notre propre changement : est-ce qu’on peut être le/la même alors qu’on change ?
  • par rapport à la mémoire des objets  
  • par rapport à la différence entre la forme des choses et la matière de ces choses : est-ce la forme ou la matière qui constituent les choses ou les êtres ?

Cette expérience du bateau de Thésée propose un prolongement. Imaginons qu’on reconstruise un nouveau bateau avec les anciennes planches qu’on avait remplacées. Lequel est le bateau de Thésée : celui qu’on a remplacé avec des nouvelles planches ou celui qu’on a reconstitué avec les anciennes ?

Le bateau remplacé par les nouvelles planchesLe bateau reconstitué avec les anciennes planches
“Celui avec les anciennes planches, c’est celui qui a voyagé. Mais comme il est très vieux, s’il veut voyager à nouveau, il va prendre le nouveau.”
“Il – Thésée- prendrait le nouveau pour conserver l’ancien, comme ça s’il fait de nouvelles aventures, ses anciennes planches seront toujours là.”
“Le nouveau sera successeur des aventures.”
“C’est celui-là qui a voyagé, ce sont ces planches qui ont voyagé.”

“C’est le bateau du passé mais on ne l’oublie pas.”

Les P’tits Philosophes se sont demandés en lien avec le bateau de Thésée, si le passé n’existe plus ou s’il peut encore vivre au présent…

“- Le bateau du passé n’est pas vraiment du passé car ses aventures, il peut se les rappeler, les revivre.”

“- Je ne dirai pas que le bateau appartient au passé car il est encore.”

“- Ta vie d’avant, elle est passée, mais si tu y penses toujours, elle est encore en toi.”

“- Le passé, ça ne veut pas forcément dire que ça n’existe plus. Le passé qu’on a dans notre tête, on l’a dans le présent.”

“C’est du passé mais ça reste, même si c’est du passé.”

La matière semblait compter beaucoup pour définir le bateau de Thésée. Proposons un ultime prolongement du mythe : on change la forme du bateau avec les anciennes planches vs. on garde la forme de l’autre bateau qui a des planches neuves. Qu’est-ce qui compte le plus ? La matière ou la forme ? Lequel est le bateau de Thésée ?

Celui qui est fait avec la matière de l’ancien bateau mais avec une forme différenteCelui qui a la forme mais pas la matière
“Même s’il a changé la forme, ce sont les anciennes planches qui ont voyagé. Donc c’est la matière. Ce sont ces planches qui ont fait toutes ces aventures.”
“S’il avait pris celui avec les nouvelles planches, il n’arriverait pas à les reconnaître.”

“Même si ce ne sont pas les mêmes planches, Thésée pourra revivre des aventures avec ce bateau.”
“Même s’il a la même forme, ce n’est pas le vrai qui a voyagé.”

Il est donc compliqué de définir quelque chose s’il lui manque sa forme ou sa matière. Les enfants ont donc pris connaissance d’Aristote qui s’était notamment confronté à ce problème. Selon le philosophe, un objet se définit par sa matière et par sa forme, comme c’est le cas pour le bateau de Thésée. Mais, Aristote nous dit aussi que ces deux éléments seuls ne suffisent pas. Il faut aussi le but (la finalité, à quoi ça sert) et le moteur (un agent qui agit, dans le cas du bateau, ce sont les habitants). On pourrait donc faire la même chose pour définir l’être humain… Comment savoir quelle est sa forme ? Sa matière ? Son but ? Son moteur ? Allons voir ce qu’en pensent nos P’tits Philosophes :

  • le moteur : “c’est en fonction de ce qu’on agit, ce qu’on se fixe comme objectifs”
  • la forme : “tout n’a pas la forme d’un être humain”
  • la matière : “peau, chaire, os, sang, muscle”
  • le but : “mourir le plus tard possible.” ; “J’ai entendu une interview à la radio. L’acteur, son but dans sa vie, c’était d’être acteur, il a tout fait pour l’être. Parfois, le but de notre vie, c’est le métier, mais parfois, c’est autre chose.” ; “Tout le monde a un but différent.” ; “Notre but serait de vivre en paix.” Pour Aristote, le but commun à tous les êtres humains est le bonheur !

Comme activité de fin, nous avons distribué à chaque petit philosophe une feuille sur laquelle figurait un visage morcelé en pièces de puzzle. Dans chaque pièce, ils devaient y inscrire un élément de leur identité, en utilisant s’ils le souhaitaient, les quatre éléments constitutifs de chaque être selon Aristote (matière, forme, moteur, but). 

En tout cas, nous avons la preuve chaque semaine que chaque enfant est fait de belles idées philosophiques ! Bravo aux P’tits Philosophes !

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Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 2 octobre !

Le premier atelier du Rendez-vous des P’tits Philosophes a démarré ce samedi 2 octobre à 11h ! Voici les paroles d’enfants récoltées à l’issu de cet atelier. Bonne lecture ! 


Des photos et dessins de portes étaient disposés aux pieds des participants. Mais pourquoi étaient-elles là ?

Les p’tits philosophes ont formulé des hypothèses autour de ces portes qui les intriguaient tant ! 

Marius : Ce sont des portes dont certaines ont été imaginées par les enfants.

Jade : Ce sont des portes mais elles sont toutes différentes.

Sarah : Ce sont des portes extraordinaires.

Solel : Beaucoup viennent de l’imagination !

Simon: Derrière chaque porte, il y a une façon de penser.

Lina: ça ouvre des passages ou à des endroits différents.

Elouan : Chaque porte a une particularité.

Puis leur a été donnée la consigne suivante : Choisissez une porte qui inspire le plus et qui vous permet d’imaginer des choses derrière. Selon vous, qu’est-ce qui se passe derrière la porte ? 

Elouan : J’ai imaginé qu’il y a une grande bibliothèque avec une plante pour monter voir les livres.

Marius : J’ai eu l’idée de dessiner. Il y a deux enfants qui ont le pouvoir des rêveurs. Tout ce qu’ils imaginent, ça apparaît. Ils peuvent tout faire apparaître dans leur rêve.

Léonore : J’ai imaginé une porte d’immeuble. Derrière, il y a des escaliers. C’est assez ancien.

Céleste : J’ai imaginé que derrière cette porte, il y avait un grand jardin avec pleins de lianes.

Solel : Un jour, j’étais à un endroit où j’ai vu pleins de choses. Il y a avait une porte un peu comme ça.

Jade : Derrière ma porte, j’ai imaginé une espèce de forêt. Le château est inaccessible car dans la forêt, il y a des loups. C’est une porte au milieu de nulle part dans un désert.

Sarah : J’ai imaginé une maison normale. Ce ne sont pas des hommes qui l’habitaient mais des chats !

Lina : J’ai choisi cette porte car c’est la nature qui l’a faite. J’ai dessiné la famille des écureuils avec une petite vie normale comme des humains !

Cette petite expérience dans l’imaginaire de chaque enfant a permis de leur poser la question suivante : “Est-ce que vous avez imaginé la même chose derrière ces portes ?”

Jade : On n’a pas imaginé la même chose car les portes étaient différentes. On n’a pas non plus les mêmes idées.

Marius : On n’a pas la même imagination. On ne crée pas dans notre imagination les mêmes choses.

Solel : On a tous des goûts différents. Par exemple, quelqu’un qui aime les pokémons, l’autre les voitures.

Simon : Je ne suis pas d’accord avec Jade. La porte ne fait rien dans l’histoire. On est tous différents donc on imagine tous différemment. Même sans la porte, on aurait imaginé la même chose qu’on a imaginé. La porte confirme juste ce qu’on a imaginé.

Céleste : On n’a pas tous fait la même chose car on n’a pas tous la même pensée.

Elouan : Chacun a une personnalité différente donc chacun aura sa propre imagination.

En conclusion de leur échange, on a demandé aux p’tits philosophes si nous avons tous les mêmes pensées. Voici quelques unes de leurs réponses !

Elouan : On n’a pas tous les mêmes pensées, chacun a son imaginaire, son monde. Du coup, chaque monde est différent, chacun a son monde à soi.

Sarah : On n’a pas tous le même cerveau !

Céleste : On a chacun une histoire différente à dire. Il faut plusieurs pensées pour imaginer d’autres choses.

Lina : A chaque fois qu’on fait quelque chose, on pense à cette même chose.

Jade : On ne peut pas avoir les mêmes pensées car à chaque seconde, on pense des choses différentes.

Marius : On n’a pas tous le même cœur, le même esprit, la même imagination.

Simon : Si on demande à chacun de créer un monde où il voudra aller plus tard, ce sera différent. Chaque personne a sa propre histoire.

La discussion s’est ensuite penchée sur la question suivante : “Que peut-on créer avec la pensée ?”

Sarah : On peut tout créer avec la pensée car c’est nous qui créons nos pensées.

Elouan : On peut penser des choses réelles qu’on peut réaliser, d’autres qu’on ne peut pas réaliser.

Céleste : On peut créer pleins de choses : des choses qu’on aime, des histoires… mais c’est à nous d’y penser, on doit l’inventer. Il y en a qu’on peut faire, d’autres qu’on ne peut pas faire, mais on peut l’inventer.

Simon : On peut tout penser mais on ne peut pas tout créer. On peut tout créer et rien : on peut créer des choses, d’autres non.

Jade : Avec la pensée, on peut tout créer. S’il y avait par exemple des gens qui n’avaient pas pensé de faire des portes aux maisons, alors on n’aurait jamais eu de porte à nos maisons.

Est-ce qu’on peut penser l’infini et le rien ?

Elouan : On peut penser à l’infini mais penser à rien, c’est impossible. Sinon, ça veut dire qu’on a enlevé le cerveau.

Céleste : Si on pense à un endroit tout vide, c’est pas rien car c’est un endroit !

Simon : On ne peut pas penser à l’infini, on ne peut pas se présenter autant de choses, on ne peut pas toutes se les imaginer. C’est impossible de voir l’infini en entier.

Enfin, la discussion s’est terminée sur la pensée liée au temps

Marius : Dans ma tête, j’ai une mini télé. Dès que je pense à quelque chose, je le vois. Je vois le passé, le présent et le futur.

Jade : On peut penser le futur mais seulement si c’est probable !

Merci les P’tits Philosophes pour ces chouettes pensées ! Rendez-vous au prochain atelier !

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Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 19 juin : “Peut-on apprendre à penser ?”

Le samedi 19 juin a eu lieu le dernier atelier de l’année du Rendez-vous des P’tits Philosophes ! Les enfants on pu faire un bilan de l’année écoulée en réfléchissant au rôle que pouvait avoir la philosophie et à la question de savoir si la pensée pouvait tout compte fait s’apprendre.

Ardoises en mains, les enfants ont dans un premier temps écrit ou dessiné ce que symbolisait pour eux la philosophie. En voici l’illustration !

Ensuite leur a été posé la question suivante : “Pourquoi on fait de la philosophie ?” Voici l’univers des idées autour de la planète “Philosophie” !

Le mot “penser” est ressorti fréquemment des échanges. A l’origine, la philosophie pour enfants a été défendue par quelqu’un qui considérait que la philosophie pouvait permettre d’apprendre à penser. Les P’tits philosophes devaient réagir sur cette idée : “Peut-on apprendre à penser ?”

Judith : Penser ça peut s’apprendre mais le plus souvent, on n’apprend pas la pensée car on pense déjà. Mais pour des gens, la pensée ça s’apprend. Donc oui et non. La pensée on l’a depuis qu’on est tout petit, le plus souvent c’est comme ça chez les gens.

Paula : Je suis d’accord et pas d’accord avec Judith. On ne peut pas apprendre à penser parce que depuis qu’on est tout petit, on a déjà la pensée dans notre tête. Tous les gens ont la pensée naturellement, c’est impossible que quelqu’un ne puisse pas penser.

Colin : Moi je dirai oui et non. Non, parce que beaucoup de personnes ont déjà la pensée et l’apprendre pour moi, c’est la développer, c’est continuer à pouvoir trouver d’autres idées. En fait ça dépend du sens du mot “penser”. Si penser c’est juste penser dans sa tête ou alors penser à des questions, à des choses plus philosophiques, la pensée logique ou la pensée stratégique… ça dépend de quoi on parle dans la pensée.

Pacôme : Pour moi, la pensée ça peut s’apprendre. Pour moi, apprendre, c’est développer sa pensée. D’accord tu penses déjà quand tu es petit, mais tu développes ta pensée au fur et à mesure que tu grandis. Quand t’es petit, tu ne penses pas déjà comme Kant.

Yassine : Je suis d’accord avec Colin et Pacôme parce qu’on n’apprend pas à penser directement mais on apprend à développer sa pensée. On pense tous. Même quand on ne pense à rien, on pense à quelque chose. On pense à : rien. Mais on utilise notre pensée différemment. On apprend à l’utiliser de la meilleur des façons.

Gabriel : Au début, on n’est pas à l’école dans le ventre de notre mère. Mais dès qu’on sort, on peut penser. Au début, on peut penser à comment est l’extérieur. Mais quand on est petit, on ne sait pas ce que c’est la logique donc on ne peut pas penser logique : ça s’apprend en grandissant.

Céleste : Je suis d’accord avec Paula. La pensée, on l’a depuis qu’on est tout petit, mais on ne sait pas encore comment trop l’utiliser.

Simon : Je ne suis pas d’accord avec Céleste, ni Paula parce que la pensée on l’a depuis qu’on est petit. On l’utilise, on ne réfléchit pas à “est-ce que je l’utilise maintenant ou est-ce que je ne l’utilise pas ?”. Quand on va à l’école, on apprend des choses qui remplissent le cerveau et après le cerveau va utiliser ces choses pour apprendre à penser. Mais on ne va pas apprendre directement à penser mais c’est grâce aux choses qu’on apprend qu’on va apprendre à penser. On va apprendre à développer sa pensée tout seul, ce n’est pas quelque chose que quelqu’un nous enseigne.

Solel : Je suis d’accord avec Yassine pour dire que même quand on ne pense à rien, on pense à quelque chose : à rien. On pense tout le temps. Mais on peut, en grandissant, développer son cerveau et du coup apprendre de nouvelles choses et penser à ces nouvelles choses. Quand tu nais, tu penses mais tu ne connais pas tout donc tu ne peux pas penser à tout.

Simon : Pour moi, tout le monde sait penser. C’est pas parce qu’on sait penser, qu’on a appris à penser.

Il a été conclu de ces échanges qu’on sait tous penser naturellement mais qu’on ne sait pas tous d’emblée penser de manière philosophique, logique, mathématique, et que ça se développe. On apprendrait à utiliser notre pensée et à la développer.

Simon : Pour moi, la pensée elle se développe mais elle n’apprend pas à se développer. Elle se développe d’elle-même, ce n’est pas naturel, mais ce n’est pas appris directement non plus.

Gabriel : Il y a deux sortes de pensées : d’abord, la pensée quand on imagine des choses. Par exemple, je pense comment étaient les dinosaures alors que je ne vois que leurs squelettes. Et il y a des pensées qui se développent comme la pensée mathématique. Ces deux sortes de pensées, on les apprend différemment.

A la fin de l’atelier, la Maison de la Philo a offert aux P’tits Philosophes des boules à neige qu’ils ont personnalisées et remplies de belles idées philosophiques !

La Maison de la Philo remercie tous les P’tits Philosophes qui ont participé et enrichi les discussions tout au long de l’année. Nous leur souhaitons un bel été foisonnant d’expériences philosophiques !

A la rentrée !

La Maison de la Philo

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Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 29 mai : Bien Parler

Samedi 29 mai les P’tits Philosophes se sont retrouvés autour d’une nouvelle question : « qu’est-ce que bien parler ? ».

Pour commencer Julia leur a demandé de révéler le présupposé de la question. Colin a alors expliqué que cette question supposait l’existence de bonnes et mauvaises façons de parler.

Qu’est-ce que cela signifierait alors « bien parler » ?

Diane a proposé : ne pas dire de gros mots, dire merci, dire de rien, etc.

Tessa a complété : respecter les autres quand on parle.

Colin a complexifié : Bien parler ce serait s’exprimer correctement : devant tes amis tu ne t’exprimes pas de la même façon que devant des adultes par exemple.

Solel a proposé un contre-exemple : Dire « ouais qu’est-ce que t’as wesh » ce serait l’inverse de bien parler.

Paula, en accord avec Diane et Tessa a reformulé : Bien parler ce serait être poli, ne pas dire de gros mots, être respectueux.

Yassine a complété l’idée de Colin : Il y a plusieurs façons de bien parler mais bien parler n’a qu’un seul sens. Avoir un vocabulaire adapté selon la situation dans laquelle on est et la personne à qui on parle.

Julia leur a alors proposé une synthèse de leur conceptualisation et leur a demandé de trouver des exemples de phrases pour l’illustrer. Cette collecte d’exemples a amené d’autres remarques :

Tessa a proposé une nouvelle idée : Bien parler ce serait quand ton idée est soutenue, mais aussi quand elle est intéressante. Ce serait s’exprimer avec politesse mais aussi sortir ses idées de la tête. Il y aurait deux formes de bien parler : la politesse et les personnes qui parlent bien dans le sens, logique et intéressant, qui se font comprendre, comme les philosophes.

Julia a alors proposé d’examiner l’exemple de l’homme politique, réputé pour sa capacité à bien parler. Cette exploration a amené la question suivante : est-ce que notre façon de parler révèle qui on est ?

Diana a commencé : Non, la parole ne révèle pas notre façon d’être, ce n’est pas parce qu’on a plus de mots qu’on est plus intelligent. On peut avoir beaucoup de mots et les utiliser n’importe comment alors que quelqu’un peut avoir peu de mots mais être juste.

Paula a complété : Ce n’est parce qu’on a un vocabulaire riche qu’on est plus intelligent : ça veut dire qu’on est intelligent dans ce domaine mais pas forcément dans d’autres.

Colin a ajouté : Tu peux faire semblant de bien parler aussi.

Les P’tits Philosophes ont poursuivi l’atelier par la lecture de l’album La grande fabrique de mots qui les a amenés à penser le personnage du « beau parleur » qu’ils ont distingué du « bon parleur » par son rapport à la vérité.

Yassine a proposé une idée : Le beau parleur va chercher un moyen pour être intéressant sans chercher à respecter la vérité.

Colin : Le beau parleur veut obtenir quelque chose, il amadoue, il ne dit pas forcément la vérité. Il peut par exemple dire un compliment qu’il ne pense pas pour amadouer.

Les P’tits Philosophes ont fini l’atelier par une petite activité proposée par Philéas&Autobule intitulé “Cela vaut bien un fromage” que vous trouverez ci-dessous.

La consigne était la suivante : “vous êtes face à Quignon et Crouton, 2 rats beaux parleurs qui tentent d’obtenir le plus gros fromage. Ils essaient de se convaincre, ou de se persuader que c’est à eux que revient le fromage. Ils sont très malins car ils peuvent vous avoir avec leurs beaux discours mais heureusement, vous êtes des super philosophes à l’esprit critique bien aiguisé ! Vous allez donc repérer les arguments fallacieux qu’ils utilisent pour vous avoir dans la poche et vous manipuler !”

Merci aux P’tits Philosophes de s’attacher chaque samedi matin à bien parler !

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Rendez-vous des P’tits philosophes du 22 mai : le sens de la vie

Aujourd’hui, c’est un grand concept en 3 lettres autour duquel les enfants vont réfléchir :

LA VIE 

Marie anime et commence par présenter un nuage conceptuel…

La vie… à quoi ça vous fait penser ? Trouvez un seul mot ! 1, 2, 3, pensez !

Pacôme : la paix      Diane : l’amour        Paula : la famille      Bonnie : l’amitié

Yassine : être           Pacôme propose un autre mot : la nature

Baptiste : la tranquillité     

Yassine : ce qui me vient à l’esprit en parlant de la vie, c’est la mort

Yassine : la chance aussi. Parce qu’être en vie, vu les probabilités, c’est une chance.

Marie : Est-ce que vous voulez réagir à ces mots ? Ce serait bien que vous les commentiez.

Paula : L’amitié et la famille, c’est important dans la vie. Mais pourquoi le verbe être ?

Yassine : la vie, c’est quand on est.

Diane : c’est un bon exemple. Quand on est quelqu’un on doit vivre. C’est important d’être ce qu’on a envie d’être. C’est important. C’est vraiment être soi.

Baptiste : Dans la vie, il faut être tranquille.

Pacôme complète l’idée de Baptiste : Si on vit en n’étant pas tranquille, à quoi bon vivre ? On ne peut pas être tranquille tout le temps mais c’est mieux d’être tranquille.

Diane également : Quand on est tranquille dans notre vie, on est tranquille dans notre corps. Quand on n’est pas tranquille, on est pressé, on ne profite pas. Après quand on est grand, on regrette de ne pas avoir profité.

Marie : Ça signifie qu’on a besoin d’être tranquille pour vivre une bonne vie, c’est ça ?

Marie présente ensuite l’idée du jour, c’est celle du SENS de la vie.

Marie fait la lecture du livre « Le sens de la vie » d’Oscar Brenifier… et annonce une cueillette de questions à la fin.

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Quelles questions philosophiques peut-on se poser à partir de cette histoire, à partir de ce livre ?

Pacôme : Est-ce que la vie, c’est forcément faire ce que l’on veut ?

Diane répond à la question de Pacôme : Dans la vie, on ne fait pas ce que l’on veut. Par exemple, si on veut vivre éternellement, ce n’est pas possible. Puis, elle pose sa question : Qu’est-ce qu’on peut faire et qu’est-ce qu’on ne peut pas faire dans la vie ?

Paula : Est-ce qu’il faut travailler toute sa vie ?

Yassine : Qu’est-ce qu’on doit faire dans la vie ?

Marie pose la grande question que nous allons discuter aujourd’hui :

Qu’est-ce qui donne du sens à la vie ?

Cette question a un présupposé. Vous vous souvenez de ce que c’est, un présupposé ?

Yassine : Un présupposé c’est quand on donne idée et que dans cette idée il y a une autre idée que l’on n’a pas vérifié d’abord.

Il y a derrière la question du jour, une idée qui est considérée comme vraie alors qu’elle peut être discutée. Qu’est-ce qu’elle suppose cette question ?

Yassine : la question suppose qu’il y a un sens à la vie et qu’il y a quelque chose qui donne du sens à la vie.

Marie acquiesce. Oui, et on aurait pu avoir la question : quel est le sens de la vie ? avec le seul présupposé : la vie a un sens.

SELON VOUS QU’EST-CE QUI DONNE DU SENS A LA VIE ?

1, 2, 3, Pensez !

Avant qu’on se pose cette question est-ce que vous voulez discuter de nos deux présupposés : que la vie ait un sens ou que des choses lui donne du sens.

Pacôme relève un problème : quel sens pour …le mot « sens » dans cette question ? Marie reprend : Quand on dit sens, ça peut vouloir dire quoi ?

  • Qu’est- ce que ça veut dire la vie ?
  • A quoi sert la vie ? Qu’est-ce qu’elle nous apprend ? Pourquoi on vit ?

Voici les réponses des enfants :

Pacôme : elle nous apprend à vivre, à découvrir la vie, à découvrir plein de choses.

VIVRE et DECOUVRIR

Diane : Voir les choses, ce qu’on entend, découvrir ce qu’il y a autour de nous. Être soi-même, être content d’être soi, être content d’être vivant, avoir du plaisir.

DECOUVRIR-VOIR-ENTENDRE-ETRE SOI

Yassine : Le sens de la vie, c’est simplement d’être. Parce que en étant, on vit.

ETRE-EXISTER

Paula : Je suis d’accord avec Diane, avec l’idée d’être content d’être soi-même, d’être en bonne santé, d’exister.

ETRE CONTENT d’EXISTER

Paula : Il y a des personnes qui n’aiment pas leur vie, qui se suicident. C’est important d’être content de vivre.

Bonnie est d’accord avec Paula.

Marie propose de reprendre les idées du livre en utilisant le petit jeu :

« Esprit critique, garde à vous ! » : D’accord parce que OU pas d’accord parce que ?

Vous connaissez l’expression « Esprit Critique » ? Que signifie-t-elle ?

Yassine : être capable de critiquer les choses, pas seulement négativement mais aussi positivement une idée.

Marie : avoir un esprit critique de façon générale c’est s’interroger sur ce qui est dit, se demander si c’est vrai ou faux, bien ou mal, valable ou non valable, c’est prendre le temps d’examiner les idées avant de les valider ou de les refuser.

IDEE 1 : le sens de la vie, c’est prendre soin des autres.

Tous les enfants sont plutôt d’accord avec cette idée. Pourquoi ?

Pacôme : parce que aider les gens, c’est bien, c’est gentil et dans la vie, il faut être gentil.

IDEE 2 : le sens de la vie, c’est d’être heureux.

Diane est plutôt d’accord.

Paula dit que parce que lorsque on est heureux, on peut profiter de la vie.

IDEE 3 : le sens de la vie, c’est bien agir ?

Les enfants sont d’accord.

Diane : ça sert à rien de vivre si on n’aime pas notre vie.

Pacôme : parce que bien agir, c’est important, pour être une personne bien.

Pour finir deux idées ont été examinées en vis-à-vis qui reprenaient les avis de deux personnages du livre.

IDEE 4 : le sens de la vie on le trouve dans notre relation avec les autres.

IDEE 5 : le sens de la vie se trouve en nous-même.

Les enfants étaient plutôt d’accord avec les deux, alors qu’elles pouvaient sembler contradictoires, ce qui a ouvert un échange sur cette confrontation :

Yassine : il n’y a pas une chose qui fait le sens de la vie. Le sens de la vie, on le trouve dans plein de choses. C’est pour ça que j’ai toujours répondu que j’étais d’accord, parce que le sens de la vie peut se trouver dans toutes ces choses.

Êtes-vous d’accord avec cette idée de Yassine ? demande Marie.

OUI ! répondent les enfants en chœur.

ET vous, quel(s) sens donnez-vous à la vie ?

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Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 15 mai : “Sommes-nous tous des monstres ?”

Le samedi 15 mai au matin, Diane, Yassine, Colin, Solel ont participé au Rendez-vous des P’tits Philosophes animé par Léonie sur le thème des Monstres !

Léonie a commencé par demander aux p‘tits philosophes si eux-mêmes connaissaient un monstre…

Diane : Le vampire parce qu’il a de grosses dents et il suce le sang. Il a peur de la lumière donc il sort le soir et la nuit pour faire des cauchemars.

Colin : Quelqu’un de conte. C’est Barbe Bleu, il a beau avoir ne pas avoir une allure de monstre, il est cruel et méchant, il tue des femmes.

Solel : SCP 096. Ce sont des espèces monstres, il y en a plusieurs donc on leur donne des numéros. Ils sont tout blanc et quand tu les regarde dans les yeux, ils courent sur toi et ils te tuent. Ce sont des livres sur des monstres SCP.

Yassine : Polyphème : je l’ai choisi pour 2 raisons. Parce que c’est le seul monstre qui me venait à l’esprit qui est à la fois est monstre en apparence et monstre par ses actes. Monstre en apparence parce que le monstre ça vient du mot « étranger, différence » si je m’en rappelle bien, quelque chose comme ça. Le cyclope Polyphème est étrange, différent par rapport à l’humanité : c’est un monstre physiquement. Il est aussi cruel, il fait des actes cruels comme manger de la chair humaine.

Yassine a fait une distinction sur les monstres. Laquelle ?

Colin a deviné : Il a distingué leurs actes et leur apparence.

Et le monstre se définit par rapport à quoi ?

Diane : il se définit par le fait qu’il soit différent des autres, qu’il fasse peur.

Colin : Je peux être un humain mais aussi un monstre par rapport à mes actes.

Yassine : Ce qui est différent ce serait les actes, l’aspect moral.

Est-ce qu’il suffit d’avoir une apparence de monstre pour être un monstre ?

Colin : Non, on peut avoir une apparence de monstre et être tout à fait gentil.

Solel : On peut être aussi très méchant et avoir une apparence d’humain normal. J’ai un copain qui embête tout le monde dans la cour et il a une apparence d’humain.

Est-ce que ça suffit pour définir ce camarade comme un monstre ?

Solel : Oui, un petit monstre.

Yassine : ça dépend de comment on parle du monstre. Si on parle du monstre à l’aspect physique, là l’exemple de Solel ne marche pas. Si on parle de l’aspect moral alors ça peut marcher.

Diane : Je ne suis pas d’accord avec Solel. Pour moi, un monstre c’est vraiment très méchant.

C’est quoi alors la différence entre être un monstre et être méchant ?

Diane : Quand on est un monstre on est plus méchant que quand on est juste méchant.

Yassine : Pour moi, il y a une grande différence par rapport aux autres.

Les p’tits philosophes ont ensuite fait un petit exercice philosophique sur les monstres. Pour chacun des cas, Léonie leur demandait s’il s’agissait d’un monstre ou pas…

  • L’ornithorynque, mammifère qui a un corps de loutre, une queue de castor, un bec de canard, des pieds venimeux et pond des œufs :

Diane : C’est pas un monstre, il a tué personne, il a été méchant avec personne. C’est juste son apparence qui fait peur.

Yassine : Le monstre il est anormal, alors que l’ornithorynque, c’est quelque chose de normal car tous les autres de son espèce sont comme ça. Un monstre c’est un cas unique, très rare.

Colin : Pour moi, ce n’est pas un monstre car personne ne sait son caractère et s’il pique avec ses pattes venimeuses, c’est juste pour se défendre. On ne connait pas son caractère, on ne peut pas savoir ses intentions, s’il est méchant ou pas.

  • L’homme le plus gros du monde, qui pèse 560kg :

Diane : Il ressemble à un monstre mais il n’a rien fait, il n’a pas fait de mal, il n’a jamais été méchant avec quelqu’un.

Yassine : Si Usain Bolt n’est pas considéré comme monstre, alors l’homme le plus gros du monde non plus. C’est juste quelqu’un qui a battu un record. Il est hors-norme, il a quelque chose que les autres ont mais de façon anormale. C’est la démesure de quelque chose que les autres ont.

Solel : Ce n’est pas un monstre car oui il est très gros mais ça veut pas dire qu’il est forcément monstrueux. Il n’est pas pareil que les autres, il est juste différent.

  • Un meurtrier en série qui a tué beaucoup de gens :

Diane : C’est un monstre. S’il tue les gens, c’est un acte cruel et très méchant. C’est très important pour nous d’être vivant.

Yassine : Il y a aussi de la démesure mais sur ce que les êtres humains font rarement : tuer. Mais surtout, c’est un acte cruel. C’est enlever la chose la plus importante aux êtres vivants.

  • Une mygale :

Colin : Une mygale, c’est juste une araignée. Elle pique c’est tout. On ne sait pas son caractère, il y a des animaux plus terrifiants mais qui ne sont pas des monstres.

Solel : Pour moi, c’est un monstre car je suis arachnophobe.

Yassine : C’est parce que Solel en a peur qu’il dit c’est un monstre.

Un nouveau concept émerge : le concept de peur. Colin et Solel n’ont pas le même rapport avec l’araignée, ce qui fait que l’un la considère comme un monstre, l’autre non…

  • Un énorme lion qui terrorise un village en attaquant ses habitants :

Diane : Les animaux ne sont pas des monstres. Par exemple, les léopards s’ils chassent c’est parce qu’ils ont faim ou qu’ils veulent protéger leurs petits.

Mais pour les villageois, ce lion est-il un monstre ?

Colin : Oui, car comme il les terrorise, ils ont un autre point de vue du lion. Pour les villageois, c’est un tueur qu’il faut éliminer.

  • Un homme qui ne pense qu’à gagner de l’argent :

Diane : C’est pas gentil mais c’est pas un acte de monstre. Un acte de monstre ce serait tuer des gens pour le plaisir. C’est pas assez méchant pour être un monstre.

Colin : Il a juste une ambition qui est de gagner de l’argent. Un monstre il fait des choses plus cruelles que ça. S’il pense qu’à gagner de l’argent, c’est juste son plaisir, son envie.

Est-ce que ça peut devenir monstrueux un homme qui ne pense qu’à l’argent ?

Solel : Oui, avec son argent il peut acheter un fusil et tuer des gens.

Est-ce qu’une personne qui fait du mal aux autres pour son propre plaisir est un monstre ? 

Diane : C’est forcément un monstre car c’est un acte cruel.

Colin : Oui, parce que bien qu’il ait une apparence humaine, il tue des gens et ça c’est un acte monstrueux. Parce que la personne n’a rien demandé et rien fait pour être violemment punie.

Diane : Pour le plaisir, faire mal aux gens c’est pas gentil. Quand c’est pas fait exprès, ce n’est pas un acte méchant. Un acte méchant c’est quand on fait vraiment exprès d’être méchant.

Il y a donc l’intention de faire mal pour être monstrueux !

  • Une mère qui abandonne ses enfants :

Diane : ça dépend pourquoi elle les abandonne. Par exemple, en pleine guerre, c’est pas un monstre. Une mère n’abandonne jamais ses enfants comme ça, c’est impossible. Ce qui est possible est que la mère veuille protéger ses enfants. Durant la première guerre mondiale, il y a des enfants qui ont été envoyé dans un autre pays pour les protéger de la guerre. Ça s’appelle pas abandonner ses enfants, mais protéger ses enfants de la guerre. S’il elle les avaient laissés en guerre, ses enfants seraient sûrement morts donc elle a protégé ses enfants !

Colin : Elle a totalement raison. Si c’est pour les protéger, je ne vois pas ce qu’il y a de monstrueux.

Léonie a fait remarquer aux p’tits philosophes que les exemples donnés dans cette exercice philosophique existent alors que ceux qu’ils ont cités au début de l’atelier étaient fictifs.

A partir de la discussion les P’tits philosophes ont ensuite fait un nuage de mots sur les principales caractéristiques du monstre :

La discussion nous a enfin menés à la question du jour : « Sommes-nous des monstres ? »

Colin : On a tous une part de mal en chacun de de nous.

Diane : On n’est pas tous des monstres. Parfois, ça nous arrive de nous bagarrer, d’être méchant. On n’est jamais des monstres. J’ai pas tué de personnes, j’ai pas fait d’actes de monstres.

Solel : On peut être un monstre et on peut ne pas l’être. Tout le monde a une part de méchanceté. Mais cette méchanceté peut apparaître à des moments spéciaux. Cette partie peut ne pas se dévoiler. Si t’es très sage, tu peux résister mais si tu t’embarques dans n’importe quoi, tu peux sortir ta méchanceté.

Léonie leur a raconté le conte amérindien des deux loups. Le voici :

« Un soir, un vieil indien Cherokee raconte à son petit-fils l’histoire de la bataille intérieure qui existe chez les gens et lui dit :

Mon fils, il y a une bataille entre deux loups à l’intérieur de nous tous.

L’un est le Mal : C’est la colère, l’envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l’avidité, l’arrogance, la honte, le rejet, l’infériorité, le mensonge, la fierté, la supériorité, et l’ego.

L’autre est le Bien : C’est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. »

Le petit fils songea à cette histoire pendant un instant et demanda à son grand-père :

Lequel des deux loups gagne ?

Le vieux Cherokee répondit simplement :  Celui que tu nourris. »

Comment peut-on interpréter cette histoire ?

Yassine : Ça veut dire que si tu fais en sorte de faire le bien alors c’est celui qui fait le bien que tu nourris. Mais si tu fais des choses mal, c’est le mauvais loup que tu nourris.  

En dernière activité, les p’tits philosophes ont réfléchi autour de la question du jour : « Est-ce qu’on peut tous être un monstre ? » Pour répondre, ces derniers ont été réparti en deux équipes. L’une composée de Colin et Solel devait donner des arguments en faveur du « oui » ; l’autre équipe composée de Diane et Yassine devait répondre « Non ».

Pour conclure, Léonie a demandé aux p’tits philosophes de donner l’idée qui leur a plu dans l’atelier :

Diane : Pour être un monstre, il faut être méchant et vraiment faire un acte cruel.

Colin : Pour être un monstre, il faut donner plusieurs adjectifs.

Solel : Moi c’est l’exemple du lion, que c’était pas vraiment un monstre.

Et vous, quelle est l’idée qui vous a plu ?

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Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 10 avril : “Comment peut-on se sentir chez soi ?”

Le samedi 10 avril, les enfants ont réfléchi sur le sens du Chez-soi dans notre vie. C’est un thème qui n’est pas simple mais qui a été brillamment abordé par nos chers p’tits philosophes ! Voici le cheminement de leur discussion :

C’est où « chez soi » ? 1,2,3 pensez !

Judith : Chez soi c’est chez nous, c’est là où on est, c’est là où on vit, c’est là où on a grandi !

Solel : C’est un endroit où on peut faire des choses. Là où on est bien. Un endroit à nous ou à nos parents.

Colin : C’est un endroit où on aime vivre.

Yassine : C’est un endroit qui nous appartient.

Diane : C’est un endroit où on est chez soi, c’est notre maison. Personne n’a le droit de rentrer chez nous si on ne le veut pas. C’est un endroit où on habite, personne ne peut nous le prendre car c’est à nous, c’est chez nous et on n’a pas le droit de nous voler ça !

Paula : C’est un endroit où on se sent bien. Ce n’est pas forcément là où on habite car on peut se sentir chez soi plus chez nos grands-parents que chez nous. C’est un endroit où on est à l’aise. C’est un endroit qui nous appartient. C’est intime, c’est notre chez nous.

Solel : Je ne suis pas d’accord avec Diane car les voleurs peuvent rentrer chez nous, ils essaient de rentrer chez nous.

Deux chemins de réflexions semblent s’être distingués :

  1. Le chez soi, c’est ce qui nous appartient, c’est à nous : en quoi le chez soi est un endroit qui nous appartient, qu’on possède ?

Paula : On peut se sentir chez soi dans un endroit qui ne nous appartient pas. Si on habite à la campagne et qu’il y a un pré qui appartient à quelqu’un. On peut se sentir chez soi et ça ne nous appartient pas.

Judith : On peut louer un appartement, on peut prêter un appartement, on peut se sentir comme chez soi alors que ce n’est pas vraiment chez nous.

Yassine : Je suis d’accord avec Judith. Il y a une différence entre se sentir chez nous et être chez nous. Un endroit qui ne nous appartient pas, on peut au plus se sentir chez soi, être à l’aise. Mais le chez nous est l’endroit qui nous appartient.

2. Le chez-soi est un endroit où on aime vivre, où on se sent bien, à l’aise. On voit bien une différence entre « être » chez-soi et « se sentir » chez soi : laquelle ?

Quelle(s) différence(s) entre “être” chez soi et “se sentir” chez soi ?

Judith : « Être » chez soi c’est vraiment être chez soi, c’est avoir une maison à nous, quelque chose qui nous appartient. Alors que « se sentir » chez soi, c’est plutôt l’impression d’être chez soi mais ce n’est pas vraiment notre chez soi.

Colin : Je suis d’accord avec Judith, « être » chez soi c’est habiter dans une maison. « Se sentir » chez soi, c’est quelque part, c’est quand tu aimes cet endroit, tu te sens chez toi, tu es à l’aise.

Yassine : « Se sentir » chez soi, c’est être à l’aise dans un endroit.  « Etre » chez soi ce n’est pas forcément être à l’aise dans cet endroit mais être dans un endroit qui nous appartient.

Paula : Je suis d’accord avec Judith. Etre chez soi c’est être dans l’endroit qui nous appartient et se sentir chez soi. Par exemple on a une amie qui est très proche et on va souvent chez elle et donc on se sent chez soi quand on est chez elle.

On peut donc se sentir chez soi ailleurs que chez soi ? Vous avez des exemples ?

Clarisse : Quand on est chez des amis, et que c’est agréable d’être chez eux, c’est comme si on était chez nous.

Et à l’inverse, est-ce que chez soi, on peut ne pas se sentir chez soi ?

Diane : On peut ne pas se sentir chez soi chez nous car on n’aime pas notre maison. On en préfère une autre, on a vraiment envie de changer. On se sent chez soi quand on aime l’endroit où on habite.

Paula : Souvent, quand on déménage mais que nous on n’avait pas envie. On déménage dans un endroit, où on ne va peut-être pas se sentir chez soi. Si on reste longtemps, normalement on va se sentir chez soi. Si on vient juste de déménager, on peut ne pas se sentir chez soi.

Le temps peut nous donner le sentiment d’être chez soi ?

Colin : Moi je pense que ce n’est pas forcément le temps. Je suis en train de déménager, je me sens ici, je me sens chez moi car on a un jardin, on a beaucoup de choses, on s’amuse.

Yassine : Moi je suis un peu d’accord avec Paula. Le temps joue mais il faut juste qu’on s’adapte à un endroit. C’est l’adaptation, le fait d’avoir l‘habitude d’y être qui donne le sentiment d’être chez soi.

Diane : Je ne suis pas d’accord avec Paula car j’ai une copine qui a eu envie de déménager car elle n’aimait pas sa maison.

Paula : Quand je disais ça, je disais ça quand on adore sa maison et qu’on n’avait pas envie de la quitter. On peut avoir envie de déménager bien sûr.

Solel : Je suis entièrement d’accord. On peut quitter et on s’habitue avec un peu de temps, beaucoup de temps, directement…ça dépend ! On a toutes nos habitudes dans la maison.

Paula : Quand on n’a pas envie de déménager parce qu’on a beaucoup d’amis et qu’on n’a pas envie de les quitter. Si on habite en ville et qu’on déménage à la campagne, pour voir nos amis, ce sera plus compliqué.

On a donc pu constater qu’il y a une grande différence entre la réalité (« être chez soi ») et le sentiment (« se sentir chez soi »). Il y a d’autres moments de la vie où on peut rencontrer cette différence. Par exemple, « être » libre et « se sentir » libre. Les enfants, est-ce que vous avez d’autres exemples ?

Diane : « être » propre et « se sentir » propre.

Clarisse : « être » à l’école et « ne pas se sentir » à l’école. Par exemple, pendant le confinement, quand c’est l’école à la maison, on ne se sent pas vraiment à l’école !

Judith : « être » rigolo et « se sentir » rigolo.

Paula : « être » sympathique et se « sentir » sympathique.

Yassine : « être » malade et se sentir malade.

Clarisse : « être » avec un ami et « se sentir » avec un ami.

Parfois dans la vie, il faut quitter notre chez soi. Vous avez d’ailleurs parlé du déménagement. Avez-vous d’autres exemples de moments où il faut quitter notre chez soi ?

Clarisse : Si notre maison est en feu, il faut quitter notre chez soi.

Paula : Quand on doit partir en vacances.

Diane : Aller à une soirée pyjama avec ses meilleures copines.

Colin : Pour les vacances, on revient, comme les soirées pyjamas !

Bonnie : Pour fuir la guerre.

Colin : ça s’appelle la migration

Clarisse : S’il y a une inondation et il qu’il faut qu’on parte.

Yassine : Quand on est expulsé de chez nous.

Diane : Quand on est dans une tombe parce qu’on est mort.

Vous avez parlé de la migration en tant de guerre. On quitte non seulement sa maison mais aussi son pays. Une personne qui arrive dans un nouveau pays, va-t-elle se sentir chez elle ?

Colin : Elle ne va pas ses sentir chez elle au début car elle ne connait forcément pas le pays car elle vient d’arriver. Elle ne sait pas ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas y faire.

Yassine : Je suis d’accord avec Colin. C’est surtout le fait de connaître, de comprendre aussi le lieu qui va permettre de se sentir chez soi.

Diane : On ne peut pas se sentir chez soi. Si on va dans un autre pays, on ne peut pas parler la même langue. On est toujours gêné parce qu’on ne connait pas la langue. On ne peut pas se sentir chez soi quand on ne connaît rien, quand on ne sait sur ce pays.

Clarisse : Pour se sentir au maximum chez soi, il faut ramener quelques affaires comme des doudous. On décore comme c’était chez nous et on essaye d’aller chez des amis qu’on connait.

Une expérience de pensée a ensuite été proposée aux p’tits philosophes :

Imaginez demain qu’on doit quitter notre planète terre et partir sur une autre planète car la nôtre a été totalement détruite par la pollution, l’industrie, les caprices et l’orgueil des humains. La planète où on doit aller ressemble à la planète Terre, on peut y vivre tranquillement. Tous les humains vont partir ensemble sur cette nouvelle planète, ils vont migrer. Tous les gouvernements, tous les états du monde ont décidé que chaque humain sur cette nouvelle planète aurait une grande boîte de 30 m² dans laquelle il pourrait vivre. Chacun aura donc un nouveau chez soi.

A partir de cette expérience de pensée, les p’tits philosophes ont écrit sur des morceaux de papier qu’ils ont glissé dans leur boîte, ce qu’ils pourraient bien amener pour qu’ils puissent se sentir chez eux dans ce nouveau lieu.

A la suite de cela, ils devaient classer du plus important au moins important les éléments de leur liste pour se sentir chez soi.

Que remarquez-vous dans votre hiérarchie ?

Bonnie : On a un peu tous mis notre famille !

Et, qu’est-ce que ça veut dire ?

Paula remarque que tout ce qu’on a mis, c’est ce qu’on aime le plus et ce qu’on n’aimerait pas quitter.

Pour se sentir vraiment chez soi, il faudrait donc être avec ce qu’on aime le plus… belle idée ! Bravo les p’tits philosophes pour cette superbe discussion ! On se retrouve le samedi 15 mai pour un nouvel atelier autour de la question : « Sommes-nous tous des monstres ? »

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Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 3 avril : “L’amitié est-elle un cadeau ?”

Aujourd’hui, 3 avril 2021, les P’tits philosophes se retrouvent en visio pour aborder le thème de l’amitié :

Qu’est- ce que c’est pour vous un ami ? demande Julia, qui anime l’atelier. 1, 2, 3 Pensez !

Tessa : Pour moi, un ami c’est une personne en qui tu as confiance, qui est fidèle à toi, c’est un peu le double de toi. C’est la personne avec laquelle tu t’entends bien.

Paula : Je suis d’accord avec Tessa. C’est une personne en qui on a confiance, qui nous aide quand on est triste. Avec un ami on s’amuse.

Pacôme : Pour moi, un ami c’est quelqu’un sur qui on peut compter, qui ne trahit pas, qui est différent de nous, car si on est pareil ce n’est pas intéressant. On peut avoir quelques points communs mais il faut des différences.

Solel : Je suis d’accord avec Pacôme. C’est quelqu’un sur qui on peut compter. Quand on a un souci, il t’aide à comprendre des choses, il t’aide, ça ne sert pas qu’à jouer avec lui. On peut pas le laisser tomber. Il y a des points communs mais pas seulement.

Julia demande alors :  Est-ce que quelqu’un avec qui on joue, c’est forcément un ami ?

Solel : Non, ça peut être un copain.

Diane : L’ami c’est quelqu’un sur qui on peut compter. Pas notre double. Juste quelqu’un qu’on aime. On n’est pas obligé de jouer avec. C’est quand on est des sœurs qu’on est des doubles, qu’on vit ensemble. On est des doubles quand on est « meilleures amies ».

Yassine : Un vrai ami c’est quelqu’un en qui on a vraiment confiance. Ce n’est pas un double. On n’a pas forcément besoin de goûts communs pour être amis. Même s’il faut des points à partage.

Paula : Je ne suis pas vraiment d’accord avec Diane, car une sœur ce n’est pas vraiment un double. Mais je ne suis pas d’accord avec Solel : un ami, c’est pas un objet ! Ça ne « sert » pas. C’est une personne !

Pacôme : Je trouve que vous avez tous raison mais surtout un ami, c’est quelqu’un qui ne frappe pas. Quelqu’un qui frappe, ce n’est pas un ami.

Tessa : Après réflexion, je préfère enlever l’idée du double. J’ai changé d’idée !

JULIA : Parfois l’amitié, ça peut problème…

Julia présente le mot : PROBLEMATISER qui est un mot que l’on aime beaucoup en philosophie !

Yassine sait ce que ce mot signifie : « Il me semble que ça veut dire, créer une problématique, une question à partir d’un fait. »

Les enfants vont expérimenter ce que c’est que problématiser… Julia leur propose d’écrire une phrase sur ce qui pose problème dans l’amitié.

Quel problème l’amitié peut-elle nous poser ? Voici la récolte des problèmes :

Le problème de Pacôme : Souvent t’as plusieurs amis et y’en a un dans le groupe qui n’aime pas quelqu’un d’autre. Toi tu es ami avec les deux et entre eux ils ne s’entendent pas !

Le problème de Tessa : il y a une sorte de concurrence.

Julia : Qui voudrait poser une question là-dessus : une question qui concerne la concurrence et l’amitié ?

Tessa : Est-ce que l’amitié est le contraire de la concurrence ?

Julia : Est-ce que l’amitié peut créer de la concurrence ?

Pacôme : Est-ce que l’on peut partager son amitié ?

Le problème de Yassine : On compte sur notre ami et il compte sur nous. Du coup, on ne peut pas le trahir… Et parfois ça peut poser problème…

Pacôme : Comment sait-on que l’on peut compter sur un ami ?

Yassine : Jusqu’où on pourrait aller en amitié ?

Le problème de Diane : Ma copine n’est pas contente parce que je joue avec mon copain et qu’elle est jalouse. Les amis sont tristes quand on ne joue pas avec eux.

Julia : Est-ce que l’amitié peut créer de la tristesse ?

Le problème de Solel : Ne pas être d’accord avec ses amis.

Léonie : Doit-on toujours être d’accord pour garder ses amis ?

Le problème de Paula : Lorsqu’on n’a pas du tout les mêmes goûts, c’est difficile.

Yassine : Est-ce qu’on peut être amis en étant très différents ?

Paula : Est-ce qu’on peut dépasser nos différences dans l’amitié ?

Le problème de Bonnie :On peut se disputer entre amis.

Diane : Comment on fait pour se réconcilier avec ses amis ?

Pacôme : Pourquoi se dispute-t-on avec ses amis ?

Yassine : Peut-on être amis sans se disputer ?

Julia raconte une histoire qui questionne… Un dilemme !

“Luce et Suzanne sont meilleures amies. A la récré, elles jouent tout le temps ensemble, elles font des soirées pyjama chacune l’une chez l’autre et se disent tous leurs secrets. Luce est une fois partie en vacances chez la grand-mère de Suzanne et Suzanne a offert à Luce un talisman d’amitié dont chacune porte l’un des morceaux. A la rentrée, une nouvelle camarade arrive, Fatou, et se trouve placée à côté de Suzanne. Elles ont fait connaissance durant toute la journée et se sont aperçues qu’elles avaient plein de points communs. Elles s’entendent tellement bien qu’elles décident de rentrer ensemble de l’école car il se trouve qu’elles habitent dans le même quartier. Luce, qui fait le chemin de l’école avec elles, boude car elle aimerait parler à Suzanne seule. Elle ressent de la jalousie envers Fatou. Elle craint que sa nouvelle camarade ne lui vole sa meilleure amie. Toute la semaine, Suzanne et Fatou passent leurs récrés ensemble, rient beaucoup. Peu à peu, Luce s’éloigne de leurs jeux sans que Suzanne semble s’en apercevoir. Elle ressent de la colère et de la tristesse à voir Suzanne si heureuse en s’amusant avec une autre personne qu’elle.  Un jour, Luce explose de colère et lance un ultimatum à Suzanne : c’est elle ou moi !”

Julia demande : QUE FERIEZ-VOUS A LA PLACE DE SUZANNE ?

Bonnie : Je choisirai Luce car c’était sa copine avant. Elle ne parlerait plus à Fatou.

Julia : Pourquoi elle ne parlerait plus à Fatou ?

Paula : Elle ne devrait pas avoir à choisir ! Elles pourraient être amies toutes les trois…

Pacôme : Pour moi elle doit choisir Fatou car ce n’est pas Luce qui doit la commander. Pour moi elle a choisi Fatou comme meilleure amie.

Yassine : J’aurais choisi Fatou car si Luce ne veut pas partager c’est son problème.

Tessa : J’aurais choisi Fatou parce que comme a dit Pacôme, c’est son problème à Luce ! On a une vie et on peut la partager avec plein de personnes et si Luce ne veut pas être amie avec Fatou c’est son problème.

Diane : Elle peut rester amie avec les deux, y’a aucune copine abandonnée.

Solel : je suis d’accord avec Diane, elle peut être amie avec les deux… Et si Luce n’est pas d’accord, elle choisit d’abord Luce et elle fait en sorte qu’elle devienne amie avec Fatou.

Pacôme et Tessa pose un nouveau pb : qu’est-ce qu’en pense Fatou ?

Julia demande aux enfants quelles questions philosophiques pose cette histoire ?

Paula : Est-ce qu’on est obligé de choisir nos amis ?

On retrouve certaines des problématiques de l’amitié que l’on a vu en première partie !

Julia pose une dernière question : L’amitié est-elle un cadeau ?

Chaque enfant devait écrire sur sa feuille le cadeau que lui apporte l’amitié :

Pacôme : le bonheur

Solel : du courage, du support, de l’amour

Yassine : une personne sur qui compter

Diane : de l’amour, de la joie et quelqu’un sur qui compter

Tessa : de la joie, confiance, amour

Paula : du bonheur, de l’amusement, de l’amour

Bonnie : de la joie, de l’amour

Quelle jolie récolte ! Bravo les philosophes !

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Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 27 mars : “A-t-on besoin des autres pour savoir qui on est ?”

Les petits philosophes se sont retrouvés le samedi 27 mars autour d’une discussion philosophique sur la connaissance de soi.

Pour introduire ce thème, Marie leur a présenté Socrate, le père de la philosophie. On lui attribue une célèbre phrase : « Connais-toi, toi-même ». Les enfants ont formulé des hypothèses sur les raisons qui ont poussé Socrate à dire cela, à donner ce conseil.  Il leur a été posé la question suivante : « Pourquoi faudrait-il se connaître soi-même ? »

Diane se lance. Selon elle, c’est important de se connaitre soi-même pour connaître ses actions. Comme ça, on sait ce qu’on aime et on choisit nos actions.

Pour Solel aussi, les actions comptent ! Il faudrait se connaitre soi-même pour dire non merci et éviter de faire du gâchis. Dans notre tête, on doit se connaitre pour savoir dans quel parc on va aller, savoir ce qu’on va manger ce soir ou bien comment faire pour décrocher le lustre. C’est connaitre nos habitudes.

Colin nous dit que c’est pour savoir ce qu’on fait. Si on ne sait pas vraiment de quoi on est capable, on peut faire n’importe quoi. Par exemple, on ne sait pas qu’on a le vertige, du coup on grimpera très très haut et ça nous ferait mal.

Yassine ajoute que ça permet aussi de comprendre les autres car on ne peut pas comprendre les autres si on ne se comprend pas nous-même. Par exemple, l’empathie ne peut pas se faire si on n’a pas vécu une telle situation. L’empathie c’est comprendre ce que vit les autres, comprendre ce qui leur arrive. En sachant ce qui nous est arrivé, on arrive à mieux comprendre ce qui arrive aux autres.

Mais, est-ce facile de se connaître soi-même ?

Pour Diane, non, parce qu’on doit connaître tous nos défauts. Il faut prendre du temps pour connaître ce qu’on aime ou pas, ce qui nous plait et ne nous plait pas.

Selon Paula, nos amis proches peuvent plus nous connaître que nous. Elle donne en exemple une amie qui a le défaut d’être mauvaise perdante sans qu’elle le sache elle-même.

Pour Solel, c’est à la fois oui et non ! Oui parce que c’est notre cerveau, on peut se connaitre un peu soi-même…et en même temps c’est difficile, car en se disant que ça va être dur on ne va pas y arriver.

Tessa admet que c’est un peu plus difficile car comme a dit Paula, c’est plutôt des proches, des amis qui vont voir nos défauts.

Yassine est d’accord avec Solel. C’est nous, c’est normal qu’on se comprend. Mais tout ce qu’on sait, on le sait de nous-même que quand ça nous arrange. C’est la majorité du temps comme ça. C’est toujours ce qui nous permet de l’emporter qu’on peut dévoiler. C’est plus dur de connaître ses défauts que ses qualités.

Marie a ensuite proposé une mission pour se connaitre soi-même : chacun devait faire son portrait en choisissant 5 mots pour se définir soi-même. Cet exercice a permis de se demander si on peut vraiment se connaître soi-même

Pour Diane, au fond de nous, il y a plusieurs qualités que notre cerveau et que notre corps ne connaissent pas. On se connait soi-même dans le temps où c’est important. Il reste toujours des qualités à connaître. Quand on est petit, on n’a pas encore tout vécu, on ne connait que certaines choses sur nous qu’on connaîtra quand on sera grand.

Solel affirme qu’on ne finit jamais de se connaître soi-même.

Yassine est d’accord avec Diane. On ne peut pas se connaitre soi-même. On ne peut pas non plus compter sur les autres pour savoir les choses sur nous-même, parce que ce sera toujours deux parties de nous. Certains diront des choses bien, d’autres des choses mal. Mais ce sera toujours ce qui est bien qu’on connaîtra le plus.

Mais alors, comment peut-on se connaître soi-même ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour se connaître soi-même ?

Selon Colin, si on demande aux autres ce qu’ils savent sur nous, ça peut nous permettre de mieux se connaitre.

Tessa affirme que c’est grâce aux gens qui nous entourent. On leur demande nos défauts et qualités. Nous aussi, on peut voir nos qualités et défauts par nous-mêmes, grâce aux actes qu’on a fait.

Diane pense que pour se connaitre soi-même, il faut faire des actions qu’on sait qu’on sait faire et demander aux autres si c’est vraiment une action qui pourrait être nous-même. On peut aussi demander aux autres s’il s’agit d’une action qu’on fait d’habitude.

Selon Paula, les autres peuvent nous le dire, mais on peut aussi apprendre à se connaître par soi-même. Quand on fait un acte, on peut s’en rendre compte.

Yassine n’est pas d’accord. Les gens qui nous connaissent, ce n’est pas eux qui pourraient nous aider à nous connaitre. Parce que s’ils nous connaissent, ils ne pourront pas se rendre compte des changements positifs ou négatifs de nous-même. Nous même, on ne va pas pouvoir se rendre compte de plein de choses. C’est déjà dur de savoir qui on est et on ne dévoile pas tout. Le meilleur moyen c’est de sortir des personnes qui nous connaissent qu’on voit souvent : elles vont nous donner soit le côté positif, soit le côté négatif mais jamais tout. Les personnes qu’on voit moins, plus rarement, pourront se rendre compte de ce qu’on est car ce sont elles qui vont voir les changements. 

Paula n’est à son tour pas d’accord avec Yassine. Les personnes qui nous connaissent peuvent voir les changements. Les personnes qui nous voient le moins ne vont pas pouvoir remarquer ces changements.

Yassine soutient que les gens qu’on voit tout le temps ne vont nous donner que ce qu’ils voient en général, ce sera l’essentiel mais pas vraiment complètement nous. Alors que ceux qu’on voit le moins, voient nos micro-changements, ils verront vraiment ce qui change en nous.

Diane est d’accord avec Yassine. Les personnes qu’on voit souvent, ne voient pas quand on grandit. Alors que ceux qu’on voit le moins, diraient qu’on a beaucoup changé.

Les petits philosophes semblent s’accorder sur le fait que les autres ont un rôle important dans la connaissance de soi. Pour le vérifier, Marie les a sondés sur deux questions, exceptionnellement les P’tits philosophes devaient répondre rapidement et uniquement par oui ou par non :

  • Est-ce que les autres nous connaissent mieux que nous-même ?

Majoritairement les P’tits Philosophes ont voté « oui »

  • Est-ce que les autres nous voient vraiment comme on est ?

Majoritairement les P’tits Philosophes étaient partagés et ont voté pour « oui » et « non » en même temps.

Souvent on dit que les autres ne voient qu’une partie de nous, qu’ils ne nous voient jamais complètement comme on est. Mais en même temps, sans les autres, on a tendance à se dire qu’on ne pourrait pas se connaitre. Alors…a-t-on besoin des autres pour savoir qui on est ?

Yassine dirait que oui mais qu’on n’a pas besoin que des autres. Il faut aussi nous-même. On a besoin des autres même s’ils ne peuvent pas dire tout sur nous-même.

Paula est d’accord avec Yassine. C’est vrai qu’on a besoin des autres mais quelque part, ils ne sont pas suffisants. Ils peuvent nous dire nos qualités et défauts mais il y a aussi des qualités et défauts que c’est à nous de découvrir.

Diane est aussi d’accord. On a besoin des autres pour connaître qui on est, pour savoir quelques défauts sur nous mais on en n’a pas besoin pour savoir ce qu’on est.

Tessa aime beaucoup l’idée de Diane. On a besoin des autres pour savoir nos qualités et nos défauts mais on n’a pas vraiment besoin des autres pour savoir qui on est vraiment. On a besoin d’eux et de nous.

Yassine est aussi tout à fait d’accord avec Diane et souhaite reformuler. Les autres peuvent dire nos qualités et défauts, qui on est, ce qu’on aime ou pas. Mais ce qu’on est, ça veut dire vraiment, en détail, c’est nous seul qui pouvons le savoir. Qui on est, c’est l’essentiel et ce qu’on est, ce sont les détails mais qui sont vraiment importants.

Merci les P’tits Philosophes pour cette belle réflexion sur la connaissance de soi !