Le samedi 23 janvier, les P’tits Philosophes se sont retrouvés pour philosopher sur le thème du Héros !
Les enfants ont dans un premier temps, costumé un héros. Chaque vêtement ou accessoire devait représenter une qualité, une caractéristique essentielle du héros.
Voici l’illustration de leur héros/héroïne :
La discussion a ensuite été menée autour de la question « Est-ce qu’on peut tous être des héros ? » Allons voir ce qu’en pensent nos petits philosophes :
Orphée : On peut tous être des héros. Quand on est petit, on ne peut pas être des héros mais plus tard dans la vraie vie, oui.
Yassine : On peut tous être des héros à sa façon. On peut faire des petits actes comme des grands actes de gentillesse.
Pacôme : Quand tu marches pour la première fois, tu peux être un héros pour ta famille. Ce n’est forcément faire de bonnes actions.
Solel : On peut tous être des héros à tous les âges. On peut être des héros quand on est venu au monde.
Judith : Si on a envie, on peut être des héros en faisant du bien aux personnes. Les gens qui sont dans les hôpitaux, ils sont des héros car ils sauvent des personnes.
Yassine : On est héros grâce au regard des autres. Les autres le voient comme un héros. Le héros est célébré. Ou bien il est héros mais il n’est pas connu en tant que héros.
Pacôme : Le héros a de la force : la force dans les muscles et la force de l’esprit, comme l’intelligence par exemple.
Solel : Il peut avoir plusieurs sortes de forces : penser, philosopher d’ailleurs, d’amitié, d’amour.
Les enfants devaient ensuite réfléchir sur des exemples de personnes qu’ils considéraient comme des héros ou héroïnes.
Orphée : Des policiers par exemple, ça pourrait être des héros car ils sauvent les gens des méchants.
Pacôme : Les pompiers sont des héros.
Orphée : Les héros arrivent à accepter quand ils ont mal.
Pacôme : Les pauvres quand on les aide, on fait un acte héroïque.
La question centrale de l’atelier « A-t-on besoin de héros ? » a été abordée à travers une chaîne de Questions-Réponses. Pour cela, les enfants avaient devant eux deux feuilles : une feuille « Question » en vert et une feuille « Réponse » en orange.
Dès qu’un enfant voulait remettre en question une réponse, il brandissait sa feuille « Question ».
Dès qu’un enfant voulait répondre à une question, il brandissait sa feuille « Réponse ».
Voici le déroulé de leur chaîne philosophique de Questions-Réponses :
Question : A-t-on besoin de héros/héroïnes ?
Réponse de Mona : ça dépend si on a un problème ou pas.
Remise en question : Dans quel genre de problème avons-nous besoin d’un héros ?
Réponse de Judith : On peut avoir besoin de héros quand on se fait mal, quand on ne comprend pas quelque chose.
A-t-on besoin de héros ?
Réponse de Judith : Oui, les gens qui ont du mal à faire des choses, qui ont besoin qu’on s’occupe d’eux, qui ont des difficultés,
Remise en question : Qu’est-ce que les héros vont faire face aux difficultés que les gens ont ?
Réponse d’Orphée : Ils peuvent aider les autres pour faire du bien partout.
A-t-on besoin de héros ?
Réponse d’Orphée : S’il n’y avait pas de héros et qu’on était en danger, on serait en plus grand danger !
Remise en question : Est-ce qu’on a forcément besoin de héros pour qu’il n’y ait plus de danger ?
Réponse de Mona : On a besoin de héros car sinon le problème peut être encore plus grave.
Est-ce qu’on peut se sauver tout seul ?
Réponse de Yassine : On peut. Ça dépend du problème ou de la situation. Il y a certaines situations où on n’a pas besoin d’aide extérieure. On a besoin d’un héros, ça peut nous aider mais pas tout le temps.
Merci à nos super héros/héroïnes de la pensée pour leurs belles idées !
Ce samedi 30 janvier les petits philosophes se sont retrouvés pour discuter d’une question philosophique pas habituelle mais essentielle : Faut-il toujours aider les autres ?
Pour s’attaquer à cette grande question, les P’tits Philosophes ont eu une mission : ils devaient commencer par en rechercher les présupposés. Lorsqu’on se demande « faut-il toujours aider les autres ? » qu’est-ce qu’on sous-entend ?
Les p’tits philosophes ont pu comprendre ce qu’était un présupposé au détour d’un petit exercice où ils ont été invités à repérer dans des questions comme « pourquoi les filles aiment le rose ? » ou « pourquoi la lune est en carton » ce qui était sous-entendu. La personne qui pose cette question pense que les filles aiment le rose, ou que la lune est en carton.
Tessa s’est alors lancée : Quand je pose la question « faut-il toujours aider les autres ? », je pense qu’il faut aider les autres.
Les P’tits philosophes ont alors été invité à ouvrir cette réflexion philosophique par une recherche d’exemples : ils devaient trouver des situations où ils avaient aidé quelqu’un d’autre ou des situations où ils avaient vu quelqu’un aider quelqu’un d’autre, et commencer à réfléchir à pourquoi. Ils avaient comme consigne de simplifier leur récit pour proposer un exemple précis en deux phrases. À l’issue de cette intéressante récolte d’exemples, les p’tits philosophes ont alors pu se demander : Pourquoi on aide ?
Tessa a proposé une première idée : On aide pour le plaisir. Mais en plus, ça a de bons effets : quand on aide, on nous aide en échange. Par exemple j’aide mon voisin à ranger ses courses, il m’aidera ensuite.
Colin a proposé une autre motivation : On aide pour le bien de l’autre. La contradiction ce serait quand on aide quelqu’un pour le mal.
Paula alors complexifié en faisant se rencontrer les deux idées : Quand on aide quelqu’un ça lui fait plaisir et nous, ça nous fait plaisir de voir qu’on lui fait plaisir.
Léonie a alors lu une petite histoire à partir de laquelle les enfants devaient trouver de nouvelles questions sur notre thème.
Un homme a trouvé un jour un cocon de chenille et a décidé de l’apporter chez lui. Quelques jours plus tard une petite ouverture est apparue. L’homme s’est assis et a observé pendant plusieurs heures le papillon se débattre de toutes ses forces afin de sortir du cocon. Au bout d’un certain temps, le papillon ne bougeait presque plus. Comme s’il avait donné son maximum et qu’il n’avait plus rien à faire. L’homme a décidé alors d’aider le papillon. Il a pris une paire de ciseaux et a coupé le reste du cocon. Le papillon est sorti alors facilement de son cocon. Le corps du papillon était enflé et petit et ses ailes était toutes ratatinées. L’homme continuait alors à observer le papillon et s’attendait à ce qu’il ouvre tout grand ses ailes et commence à voler. Mais rien de cela ne se passait. En fait, le papillon a passé le reste de sa vie à ramper avec son corps enflé et ses ailes déformées. Il n’a jamais été capable de voler. Ce que l’homme avec sa gentillesse et son empressement n’avait pas compris, c’est que la lutte que le papillon devait effectuer pour sortir de son cocon était essentielle à son développement. En luttant ainsi de toutes ses forces, les fluides de son corps se seraient répartis dans ses ailes et, compte tenu du temps qu’il lui fallait pour crever son cocon par lui-même et déployer ses ailes, le papillon aurait été alors en mesure de voler et de se libérer une fois pour toutes de son cocon.
Quelle question nous pose cette histoire ?
Colin a alors proposé une interprétation : Pour moi, il nous dit qu’avant d’aider il faut réfléchir aux conséquences, avant d’aider, il faut regarder et chercher pour voir si ça ne causera pas de problèmes.
Est-ce qu’aider quelqu’un ça peut causer des problèmes ?
Colin a partagé une première réponse : Quand on veut aider quelqu’un, il faut connaître son problème, sinon on ne pourra pas lui donner ce dont il a besoin.
Une autre question est alors apparue :Est-ce qu’aider quelqu’un c’est toujours bien ?
Yassine a proposé une idée : Aider quelqu’un pour faire une chose, par exemple un devoir, de temps en temps ça peut l’empêcher d’apprendre par lui-même et donc de savoir le faire. Il aura l’habitude de demander aux autres, sans chercher par lui-même. Par exemple, si tu aides quelqu’un à faire un exercice, il ne saura peut-être pas après trouver la solution par lui-même.
Quelles seraient alors les bonnes raisons de ne pas aider quelqu’un ?
Orphée a proposé une reformulation de l’idée de Yassine : Si on t’aide tout le temps à faire tes devoirs, tu ne peux pas vraiment apprendre parce que tu vas prendre l’habitude d’être aidé par les autres et quand tu seras grand tu ne pourras pas faire tout seul.
Paula a donné un exemple : Souvent les oiseaux, on leur donne à manger mais après, quand on n’est pas là, par exemple le jour où on déménage, les oiseaux vont se retrouver sans nourriture et ne sauront plus se nourrir par eux-mêmes.
Orphée a induit : Il y a des choses que les autres doivent faire tout seuls et qu’on ne doit pas faire leur place.
Colin a ajouté une autre considération : Une personne peut aussi mal prendre qu’on l’aide. Par exemple quelqu’un qui n’arrive pas à faire un casse-tête veut y arriver tout seul.
Solel a alors proposé un exemple pour illustrer l’idée de Colin : Les parents veulent parfois aider les enfants pour des choses qu’ils peuvent faire tout seul, et qu’ils préféreraient faire seul, comme traverser la route.
Les P’tits Philosophes en sont alors venus à se poser une nouvelle question : est-ce que l’on aide pour soi ou pour l’autre ?
Orphée a proposé en premier : On aide pour soi et pour l’autre en même temps. On aide pour soi parce qu’on a envie d’aider l’autre mais on aide aussi pour l’autre pour qu’il n’ait pas de mal.
Pourquoi peut-on avoir envie d’aider les autres ?
Tessa a affirmé : On peut avoir envie d’aider parce que ça nous aide en même temps nous, on apprend à aider les autres et on découvre que ça nous met de la paix entre nous. Quand on aide les autres, on apprend à vivre en paix avec les autres, en même temps on les aide et en même temps ils nous aideront.
Colin a alors problématisé : Si on aide en pensant à bien faire mais qu’on aide à faire le mal ça peut produire tout le contraire.
Paula a illustré l’idée de Colin en réutilisant l’histoire du papillon : Le monsieur pensait bien faire en aidant le Papillon, et en fait il a mal fait.
Comment savoir alors quand il faut aider les autres ?
Colin a affirmé : Il faudrait vérifier si c’est une bonne idée.
Paula a interrogé : C’est difficile parce qu’on ne pas toujours savoir.
Tessa a proposé : Pour savoir si on doit aider quelqu’un il faut se poser la question, à chaque fois que je vais aider quelqu’un je me demande « est-ce que c’est bien pour la personne ? ».
Les enfants ont alors tenté de faire une synthèse de toutes ces idées en se posant la question du jour : Faut-il toujours aider les autres ?
Colin s’est lancé en synthétisant : Il ne faut pas toujours aider les autres, parce qu’aider les autres peut créer des problèmes pour la personne qu’on veut aider.
Tessa a reformulé une autre idée : Il ne faut pas aider quand ça empêche d’apprendre. Tessa a alors donné l’exemple des animaux domestiques qu’on a tellement aidé à tout faire qu’ils ne pourraient plus vivre sans nous.
Les enfants ont fini l’atelier en s’imaginant les conséquences d’une situation où un être humain serait laissé sans aide. Si un petit enfant était laissé dans la nature sans aide, il pourrait se débrouiller mais il aurait besoin d’aide pour pouvoir se développer. Mais quand on imagine qu’un adulte de 40 ans serait laissé seul dans la forêt, il saura se débrouiller mais il aurait beaucoup plus de mal à s’adapter parce qu’il est habitué à la civilisation, à être aidé par les autres humains.
Un grand merci les P’tits philosophes de nous aider chaque samedi à penser toujours plus et toujours plus grand.
Le samedi 16 janvier 2020, nous avons retrouvé nos petits philosophes en visio, autour du thème de la Richesse.
Et comme ils en ont l’habitude, on commence par conceptualiser, définir ce nouveau concept. Qu’est-ce que c’est la richesse ? « 1, 2, 3, pensez ! »
« Pour moi, a dit Yassine, la richesse, c’est avoir une chose en grande quantité ; pas forcément de l’argent, par exemple de la connaissance, une grande quantité de savoirs. »
La plupart des petits philosophes ajoutent à la richesse d’argent –qui semblent une évidence pour eux- d’autres formes de richesses :
Solel énumère ainsi « la richesse de l’argent, la richesse de l’amour, de l’amitié, on peut être riche en honnêteté, en générosité -en référence avec ma mamie qui donnait beaucoup de choses, elle donnait même trop ! »
Jade ajoute la richesse de la nature, Colin celle des mots qui nous permet de mieux négocier, communiquer, Judith la richesse des sentiments.
Julia demande ensuite aux petits philosophes d’écrire chacun une affirmation sur la richesse. Cette récolte d’affirmations servira ensuite de supports pour trouver des questions philosophiques au sujet du thème. Voici le résultat de leur travail :
Les affirmations :
Yassine : La richesse nous donne souvent envie d’avoir plus
Jade : La richesse peut créer des problèmes si elle est mal utilisée.
Judith : La richesse peut rendre fou, être dangereuse
Tessa : Je pense qu’être riche c’est avoir des ascendants riches
Mona : On peut être riche avec les mots
Colin : On ne choisit pas d’être riche
Solel : Il y a plusieurs formes de richesse
Les questions :
La richesse nous donne envie d’avoir plus : Pourquoi la richesse nous donne envie d’avoir plus ? De quoi nous donne envie la richesse ? Qu’est-ce qu’il y a dans la richesse qui nous donne envie d’avoir plus ?
La richesse peut créer des problèmes : Quels problèmes cause la richesse ? Comment éviter que la richesse nous pose des problèmes ?
La richesse peut être dangereuse : Pourquoi la richesse peut-elle être dangereuse ? Quels dangers provoque la richesse ? Comment savoir si la richesse va causer un danger ?
Être riche, c’est avoir une famille riche : Pourquoi avoir une famille riche ? Quelles richesses nous donne nos ancêtres ? Est-ce que la richesse se récupère d’autres façons qu’avec une famille riche ?
Être riche c’est non seulement avoir beaucoup d’argent mais aussi dans les mots : Est-ce qu’il y a que la richesse des biens ? Peut-on avoir des richesses différentes de ce que l’on possède ? Quels mots peut-on qualifier de mots riches ?
On ne choisit pas d’être riche : Pourquoi on ne choisit pas d’être riche ? Si on ne choisit pas d’être riche, pourquoi certains ont envie d’être riche ?
Il y a plusieurs formes de richesses : Quelles sont les différentes formes de richesses ? Combien il y a de formes de richesse ? Pourquoi avons-nous plusieurs sortes de richesse ?
A la suite de cela, Julia a proposé une promenade réflexive à travers ces questions (très riches !). Voici quelques-unesdes idées en orqui ont émergé de nos têtes pensantes !
Yassine : quand tu es riche d’une chose, tu as envie d’avoir plus, et au bout d’un moment quand tu as tout, qu’est-ce qu’il y a quand c’est fini, qu’on a tout ?
Colin : Si on est riche en mots, on a envie d’en avoir plus.
Judith : Les gens qui sont un peu fous, ont toujours envie de plus plus plus
Jade : Tu achètes tu achètes toujours plus, tu es heureux alors tu fais n’importe quoi pour avoir de l’argent, par exemple, voler une banque.
Tessa : La richesse peut créer des jalousies, entrainer des comportements violents
Jade : La richesse ne vient pas que de la famille, tu peux la gagner à la sueur de ton front.
Tessa : La famille nous apporte la richesse en amour. Normalement nos parents nous aiment.
Yassine : La famille peut apporter des richesses culturelles, des traditions, ce qu’il faisaient à l’époque.
Solel : Aller à l’école est une grande chance. Ma grand-mère n’a pas pu aller à l’école.
Colin précise : L’école ça nous fait la richesse du savoir.
Judith ajoute : L’école si on travaille bien et qu’on réussit bien, si on est sage, on peut apprendre beaucoup de choses, on peut devenir médecin ou chimiste. C’est la richesse du travail.
Tessa : Aller à l’école c’est une marque de richesse (par rapport à d’autres enfants du monde)
Enfin, l’atelier s’est terminé par l’expression de la préférence de chaque participant en ce qui concerne la richesse. Si vous pouviez choisir une richesse, laquelle aimeriez-vous avoir ?
Mona : la richesse de pouvoir manger, et de l’argent pour acheter beaucoup à manger !
Colin : la richesse des mots pour pouvoir parler bien aux personnes de mon entourage et savoir quelle manière de parler selon les personnes.
Jade : la richesse de savoir tout pour avoir mon bac, être une chef d’entreprise.
Tessa : la richesse en amour
Solel : la richesse du travail, du chant, la richesse de fabriquer des systèmes d’ordinateur
Judith : la richesse de l’intelligence pour réussir sa vie, pour avoir moins de difficultés à faire les choses, la richesse de la liberté aussi.
Yassine : la richesse des connaissances, celle de découvrir de nouvelles choses que l’on n’a pas encore compris et les biens nécessaires pour découvrir cela.
Bravo pour la richesse de vos idées et à la semaine prochaine !
Ce samedi 9 janvier, les petits philosophes se sont souhaités la bonne année ! Souvent les vœux de nouvelle année s’accompagnent également des vœux de réussite. Quoi de mieux que de relier cela à notre question du jour : Qu’est-ce qu’une vie réussie ? Marie leur a donc posé la question…
Un beau nuage conceptuel est né de leurs idées. Le voici, illustré, ci-dessous :
Leur conception d’une vie réussie nous interroge sur la notion de « Réussite » dans son sens le plus large… qu’est-ce que veut dire « réussir » ?
Mona : C’est quand on fait quelque chose et que cette chose est bien faite.
Pauline : Si on a un objectif, par exemple avoir une bonne note, et qu’on le fait, c’est qu’on a réussi.
Yassine : Ce n’est pas obligatoirement terminer son objectif. C’est faire une chose et qu’on est heureux de l’avoir fait.
Tessa : C’est de ne plus avoir peur.
Yassine : Réussir, c’est dépasser des limites qu’on avait avant et pouvoir faire mieux.
Pacôme : Je suis d’accord avec Pauline. Ce serait atteindre un objectif : tu fais une course et tu l’as faite même si tu n’es pas arrivé le premier.
Judith : Réussir c’est quand on fait quelque chose et qu’on y arrive. C’est faire quelque chose qu’on doit faire.
Qu’est-ce qui nous permet de dire que quelque chose qu’elle est réussie ? Est-ce qui nous suffit de faire une chose qu’on voulait faire ou est-ce qu’il y a des conditions ?
Pauline : Par exemple, un contrôle de maths, il est réussi car on a travaillé.
Tessa : Pour réussir, il faut commencer par essayer car tu ne réussis pas si tu n’essaies pas.
Pauline : Quand on réussit quelque chose de mal, les autres ne peuvent pas dire que c’est bien réussir mais la personne qui fait du mal, elle peut dire elle-même que c’est réussi. Donc on n’est pas obligé de faire une chose bien pour réussir.
Peut-on dire qu’on a réussi à faire quelque chose de mal ou faut-il que la chose soit bonne pour qu’on puisse dire qu’elle est réussie ?
Pacôme est d’accord : On peut réussir des choses mal. Quand tu harcèles quelqu’un, pour toi, quand tu as réussi à le faire pleurer, c’est une réussite.
Nous sommes alors revenus sur l’idée selon laquelle, pour avoir le sentiment d’avoir réussi quelque chose, il fallait qu’on ait eu du plaisir à le faire. Peut-on réussir à faire quelque chose que nous n’avions pas envie de faire ?
Tessa : Par exemple, ranger sa chambre, on peut avoir réussi à ranger sa chambre alors qu’on ne voulait pas le faire. Pauline : On peut réussir sans vouloir l’avoir fait.
Quand nos parents ou quelqu’un nous demande de faire quelque chose qu’on n’avait pas envie de faire, on peut réussir à le faire.
Yassine : Mais avoir fait quelque chose qu’on ne voulait pas faire, est-ce qu’on va dire après « j’ai réussi à le faire » ? C’est plutôt les autres qui voulaient que tu le fasses qui vont dire que c’est réussi. Mais pour toi ce ne sera pas de la réussite.
Pauline : C’est vrai que quand on a fait quelque chose à contrecœur, on ne dit pas qu’on a réussi.
Pourquoi veut-on réussir ?
Mona : On veut réussir pour que les autres trouvent que ce qu’on fait c’est bien.
Pacôme : On veut réussir parce qu’après on est content d’avoir fait ce qu’on voulait faire. On est à la fois débarrassé et content que ce soit fait. Ça peut être pour les autres aussi, quand on rend service de bon cœur.
Tessa : On veut réussir car ça peut nous aider à progresser, parce qu’on est fier et que les autres sont fiers de nous.
Pauline : On veut réussir pour nous, pour être heureux, pour que les autres soient heureux, pour notre famille ou nos amis, et aussi pour que les autres se disent qu’on a réussi.
Pauline a par la suite fait naître une nouvelle idée dans la discussion : il y a des personnes pour qui, si on a réussi ce qu’ils n’ont pas réussi, elles vont mal réagir.
Yassine : Le thème de la réussite est aussi relié à la jalousie. Certains peuvent avoir envie qu’eux seuls réussissent, et pas les autres.
Nous avons donc terminé sur un raisonnement de Yassine qui ouvrait la discussion à une autre question : Vu que la réussite est liée au bonheur on peut aussi se poser la question « pourquoi on veut être heureux ? ». Pour moi, la réussite c’est quand on parvient à être heureux de ce qu’on a fait, donc quand on réussit, puisque pour réussir il faut être heureux, la raison de pourquoi on réussit c’est aussi la raison aussi de pourquoi on veut être heureux.
Nous avons fini l’atelier par une activité : chaque enfant devait partager un conseil pour réussir. Au hasard, Marie redistribuait les conseils à chaque membre de l’atelier qui le découvrait et le partageait au groupe.
Nous nous sommes laissés en partageant des conseils pour réussir notre année en philosophie : s’écouter, être heureux, continuer à penser, profiter de l’instant présent, … !
Merci aux p’tits philosophes d’avoir partagé leurs belles idées ! Le premier atelier de l’année 2021 est RÉUSSI !
Le samedi 12 décembre, les P’tits Philosophes se sont retrouvés pour la dernière fois avant les vacances de fin d’année…une occasion pour eux de faire un atelier tout particulier : le bilan philosophique de l’année 2020! En effet, cette année 2020 a été particulièrement inédite en raison du contexte sanitaire dans lequel nous avons été mondialement plongés. L’actualité, le quotidien transformé, les événements passés, nous ont fait réfléchir sur de multiples concepts et ont ouvert ou ré-ouvert de nombreuses questions philosophiques. C’est ce que nous avons exploré lors de cette séance.
En atteste la récolte de thèmes et questions philosophiques, faite en guise de leur bilan philosophique de l’année :
Quelle belle récoltes de questions ! Celle qui a remporté la victoire pour la discussion du jour a été “Quelle est la différence entre l’année 2020 et toutes les autres années ?”
Merci aux p’tits philosophes pour cette année 2020 riche en réflexions philosophiques. En route pour 2021 !
Le samedi 5 décembre, les P’tits Philosophes se sont réunis autour d’une question particulière : pourquoi aimons-nous les histoires ?
D’abord, chacun devait choisir une histoire, son histoire préférée et réfléchir à ce pourquoi il l’aimait.
Pauline a choisi Harry Potter, qu’elle aime pour l’aventure, la magie et les personnages.
Judith a choisi Le journal de Gurty, qu’elle aime pour l’aventure et l’humour.
Tessa a présenté Le journal d’Anne Frank, elle aimait découvrir comment c’était avant.
Colin avait du mal à choisir, il aime l’aventure, la magie, le suspense et les animaux. Il a sélectionné Le seigneur de annaux et La guerre des clans.
Yassine a choisi Agatha Christie pour la dimension d’enquête.
Enfin, Solel a présenté Le petit Nicolas, pour l’humour, le suspense et l’aventure.
Avant de se lancer dans de grandes questions sur les histoires, les P’tits Philosophes ont recherché les ingrédients nécessaires à la formation d’une histoire : l’invention, les personnages, les scènes, la réalité, … Ils se sont alors demandé :Pourquoi les humains se racontent-ils des histoires ?
Pauline a proposé une première idée : Pour avoir peur ou nous faire ressentir de la joie et de la tristesse.
Tessa a alors développé : Les histoires nous aident à faire ressortir nos émotions.
Colin a proposé : Les humains se racontent des histoires parce que des personnes prennent du plaisir à écouter.
Yassine a proposé une nouvelle idée : Les humains se racontent des histoires pour imaginer, pour stimuler notre imagination.
Pauline a développé : Il y a beaucoup d’objets électroniques qui ne nous permettent pas d’imaginer, donc on aime se raconter des histoires pour imaginer.
Judith a ajouté : On aime les histoires racontées parce qu’on peut choisir quand on commence, quand on s’arrête et même arrêter le temps du livre.
Les P’tits Philosophes ont alors imaginé un monde sans histoires pour mieux définir ce que les histoires pouvaient apporter au monde, ils se sont alors demandé si notre monde n’était pas lui-même une histoire.
Yassine a alors distingué : Il y a l’Histoire et l’histoire. Puisque le monde c’est l’Histoire et que l’Histoire est faite d’histoires alors le monde est fait d’histoires.
Julia a ensuite lu une histoire et mis les P’tits Philosophes au défi d’en imaginer la fin.
Merci les P’tits Philosophes pour cet atelier. Une chose est sure, avec vous nous n’avons pas fini d’aimer raconter, écouter et penser des histoires !
Nos petits philosophes ont continué de réfléchir à distance sur le thème de l’intelligence ! Gabriel, notre cher habitué des ateliers nous a rappelé qu’“Il faut de l’intelligence pour faire un thème sur l’intelligence !” Allons voir le cheminement de leur discussion !
Un premier tour de définition du concept d’intelligence s’impose pour réfléchir à ce que peut nous évoquer ce terme…
Gabriel: C’est du savoir.
Tessa : C’est une partie de notre tête qui nous fait apprendre et réfléchir.
Yassine : C’est utiliser sa pensée et son savoir pour faire des choses.
Solel : C’est penser. Il y a pleins de formes d’intelligence.
Judith : C’est savoir penser, savoir réfléchir.
Jade : C’est une chose captivante dans la vie que tout le monde a.
Tessa : C’est aussi comprendre.
Léonie a proposé aux enfants de poser eux-mêmes leurs questions sur l’intelligence. Voici donc leurs propositions :
Est-ce que l’intelligence naît avec l’humain ?
A quoi ça sert l’intelligence ?
Combien il y a de formes d’intelligence ?
Y’a-t-il plusieurs formes d’intelligence ?
Pourquoi avons-nous de l’intelligence ?
Est-ce que tous les êtres vivants sont intelligents ?
Qu’est-ce que serait la vie sans intelligence ?
Avant de voter pour une question, une autre s’impose avant : “Est-ce c’est la même chose l’intelligence et le savoir ?” En effet, lors du tour de définition, ces deux termes ont été abordés très conjointement. Mais peut-on dire qu’ils sont pareils ?
Tessa : C’est pas la même chose car ce n’est pas de la même catégorie. Le savoir fait partie des formes d’intelligence.
Solel : Le dessin, c’est une forme d’intelligence. Savoir calculer, bien lire, bien écrire… il y a des millions de formes d’intelligence.
Tessa : Pour être plus précis sur ce que dit Solel, il y à la forme de la compréhension et la forme du savoir.
Gabriel : Je suis d’accord, il y a plusieurs formes d’intelligence. Par exemple, calculer et écrire sont deux formes d’intelligence différentes. On peut ne pas en savoir une mais savoir l’autre.
En toute curiosité, les enfants ont été questionnés sur les moments où ils aiment se servir de leur intelligence…
Gabriel : A l’école car on aime bien avoir des bonnes notes !
Mya : Moi, c’est dans les calculs.
Yassine : Les 99,99999% de mon temps. La véritable question c’est “quand est-ce je n’utilise pas mon intelligence ?” Peut-être quand je dors…
Jade : Moi c’est quand je fais des évaluations de maths et de français. J’aime avoir des bonnes notes donc j’aime réfléchir à ce moment-là !
Yassine : Moi ce n’est pas le résultat qui me donne du plaisir dans l’intelligence. C’est d’utiliser le savoir que je maîtrise qui est agréable dans l’intelligence.
Les p’tits philosophes ont ensuite voté pour la question qui mènerait la suite de la discussion : “Qu’est-ce que serait la vie sans intelligence ?” Allons voir, ce que nos petits philosophes en pensent…
Pauline : “On construirait des maisons qui ne tiendraient pas. On ferait tout de travers car on ne penserait pas à ce qui arriverait plus tard. ça sert à faire des choses qu’on peut mieux réussir, à réfléchir pour faire mieux que ce qu’on peut faire.
Gabriel : Il y aurait beaucoup d’accidents car pour se déplacer sans faire de bêtise, ce serait presque impossible de vivre !
Mya : Quelqu’un qui n’a pas d’intelligence ferait tout de travers, il n’y arriverait pas. Avec de bonnes techniques, on y arrive.
Tessa : S’il n’y avait pas d’intelligence, les humains n’existeraient pas. A la préhistoire, ils avaient conscience de cette intelligence de chasser pour se nourrir.
Yassine : Je suis tout à fait d’accord avec Tessa. Il n’y aurait pas de vie sans intelligence. L’intelligence c’est du savoir. Sans ce savoir, on ne pense plus à faire de choses.
Anna, notre titilleuse et gardienne de la compréhension, est intervenue pour demander qu’un enfant puisse reformuler l’idée de Yassine, de manière à ce qu’elle puisse être comprise par toutes et tous.
Gabriel se lance : Les êtres humains savent qu’ils doivent manger, si on n’est pas intelligent, ils ne penseraient pas à manger.
Léonie leur a ensuite demandé quel était le contraire de l’intelligence. Plusieurs propositions ont émergé : “être bête”, “l’inintelligence”, la “stupidité”. Et pourquoi pas, proposer un jour un atelier sur la bêtise ?
En tout cas, selon Jade : “S’il n’y avait pas l’intelligence, les hommes préhistoriques n’auraient pas inventé l’idée de faire le feu. Ils n’existeraient pas.”
Tessa conclu ce tour de réponse par une question : Sans intelligence, comment on aurait pu inventer pleins d’objets qui nous sont utiles aujourd’hui ?
En activité de fin, Léonie a présenté aux enfants des images de personnages effectuant différentes actions. Une question leur était posée : “Est-ce que ces personnes utilisent leur intelligence ?” Cette activité nous a permis de nous demander si toute action nécessite tout compte fait une intelligence, et ce, sous des formes différentes !
Merci et bravo aux p’tits philosophes pour cette belle discussion !
Le samedi 14 novembre, les P’tits philosophes se sont retrouvés autour d’un thème philosophique dont ils sont des experts : l’Enfance ! Nous partageons ci-dessous le cheminement parcouru à cette occasion.
Julia a d’abord lu un album de Beatrice Alemagna, C’est quoi un enfant ? Durant la lecture les enfants avaient pour mission de repérer les questions philosophiques qui émergeaient.
A partir de la lecture du livre, quelles questions peut-on se poser sur l’enfance ?
Héloïse s’est lancée : Comment les grands voient-ils les enfants ?
Jade a poursuivi : Pourquoi les enfants et les adultes sont différents ?
A son tour, Gabriel a demandé : Est-ce que les enfants comprennent pourquoi les adultes font des caprices parfois ?
La petite Tessa a proposé : Comment on peut voir les enfants grandir ?
La grande Tessa a interrogé : Pourquoi les enfants doivent grandir ?
Mya a complété : Est-ce qu’on grandit tous de la même manière ?
Gabriel a redoublé : Est-ce que les adultes aiment les mêmes choses que les enfants ?
Pacôme s’est à son tour lancé : Est-ce que les enfants ont toujours des comportement d’enfants ?
Héloïse a proposé : Est-ce que tous les adultes voient les enfants de la même façon ?
Et la grande Tessa a fini cette récolte par : Qu’est-ce que c’est l’enfance ?
Les enfants ont alors voté pour élire leurs questions du jour et voici le déroulement qui en résultait...
Qu’est-ce que c’est l’enfance ?
Gabriel a commencé à conceptualiser : Un enfant c’est quelqu’un qui est curieux, qui découvre le monde et qui est timide.
La grande Tessa a poursuivi : L’enfance c’est un moment de la vie par lequel on passe tous.
Jade a ajouté : L’enfance c’est un moment important de la vie.
Héloïse a nuancé : L’enfance c’est un épisode de la vie, il est parfois bien et parfois énervant, mais c’est un moment où on a moins de liberté.
La petite Tessa a complexifié : C’est beau, triste, bien, amusant, on apprend plein de choses pendant l’enfance !
Nous nous sommes alors demandé : pourquoi c’est important l’enfance ?
La grande Tessa a approfondi : Si on devait définir l’enfance, c’est un moment d’imagination.
Jade a complété : C’est important parce qu’on a l’imagination qu’on perd en grandissant.
Mais pourquoi on veut grandir alors ?
Pauline a proposé une première idée : Pour avoir plus de responsabilités !
Gabriel a poursuivi : Pour travailler et être libre.
La grands Tessa a nuancé : Les enfants ne veulent pas travailler, mais ils veulent être responsables.
Jade a complété : On a envie de choisir, de faire nos propres choses.
On s’est alors demandé : est-ce qu’on grandit tous de la même manière ?
Clarisse a affirmé : Les enfants ne grandissent pas de la même manière.
Tessa a alors théorisé : Si on fait des catégories on pourrait dire qu’on peut grandir physiquement et mentalement.
Tessa a recherché les conséquences d’une telle idée : Si on était tous pareil, il n’y aurait pas de sens dans la vie.
Colin a développé : On ne mange pas la même chose, on ne fait pas les mêmes sports, et on ne nous donne pas tous la même éducation.
Jade a nuancé : Il y a des enfants qui sont déterminés à grandir, d’autres qui veulent rester en enfance. Grandir ça peut faire peur à certains alors que d’autres en ont envie parce qu’ils ont déjà prévu leur avenir.
Pourquoi malgré tout, les enfants doivent grandir ?
Gabriel s’est lancé en recherchant les conséquences de l’idée inverse : Tout le monde doit grandir sinon on serait immortels, et il n’y aurait pas de place pour tout le monde.
Tessa a poursuivi : On doit laisser notre place aux autres.
Mais en grandissant, peut-on choisir de rester enfant ?
La grande Tessa a distingué : on peut rester enfant mentalement mais pas physiquement.
Gabriel a poursuivi ; On peut rester enfant dans nos têtes avoir des émotions d’enfants.
Jade a conclu : On peut garder un esprit d’enfant !
Est-ce que les enfants ont toujours un comportement d’enfant ?
Jade s’est lancée : Parfois les enfants ont envie de faire ce qu’ils voient les adultes faire.
Gabriel à son tour : Quand les parents ne sont pas là, les enfants doivent être autonomes, s’occuper seuls, être un peu adultes !
Merci pour cette réflexion sur l’enfance les P’tits Philosophes, nous espérons continuer à vos côtés à garder notre âme d’enfant !
Le confinement ne nous a pas empêché de continuer à philosopher ! Pour ce premier atelier à distance, nous avons réfléchi sur… L’être humain !
Mais au fond, qu’est-ce qu’un être humain ? Voici un schéma conceptuel reprenant les réponses de nos petits philosophes :
Nous avons vu que certaines caractéristiques de l’être humain semblent être partagées par d’autres êtres vivants, comme ressentir des émotions par exemple. Nous nous sommes donc demandés ce qui fait la particularité d’un être humain et ce qui lui permet de se distinguer des autres espèces.
Maïa : “Sa particularité est qu’il a construit pas mal de choses.”
Héloïse : “L’être humain est capable de prendre conscience de ses actes. S’il fait une bêtise, il s’en rend compte. Un animal s’il tue, il ne s’en soucie pas.”
Tessa : “Les êtres humains peuvent acheterplein de choses, faire les magasins.”
Jade : “Il a lacapacité de penser, d’inventer, de travailler, pour avoir des capacités que les animaux ne peuvent pas avoir.”
Andréa : “Par nos différents modes de déplacements : nous sommes bipèdespar exemple ! Notrelangage, notre intelligence développée…”
Yassine : “L’être-humain est différent des autres espèces car il pense et utilise sa pensée pour créer des choses qui lui permettent d’améliorer son mode de vie. Il a inventé des outils pour avoir plus de facilité à chasser. “
Mya : “L’être-humain peut gagner de l’argent.”
Jade : “L’humain a la capacité de faire de l’art, de danser, de faire de la peinture, sport... ce que les animaux ne font pas.”
Maïa : “Ce n’est pas le seul à savoir penser. On a deux fois plus d’organisation qu’eux. On a beaucoup évolué, on a mis en place la hiérarchie et la démocratie.”
Mya : “Un être humain peut avoir de l’amour.”
Jade : “L’humain a la capacité de s’imaginer des choses.”
Héloïse réagit sur l’idée de Mya : “L’être humain n’est pas le seul à aimer.”
Marie a ensuite raconté l’histoire vraie de Victor de L’Aveyron, un enfant seul retrouvé dans les bois de l’Aveyron il y a 200 ans de cela. Voici le résumé de l’histoire : “Autour de l’année 1800, dans le sud de la France, en Aveyron, des hommes ont découvert et capturé dans les bois un enfants d’une dizaine d’années, vivant à l’état sauvage. Il se tenait vouté et ne portait aucun vêtement, il ne parlait pas, et faisait des gestes désordonnés, il ne se nourrissait que de pommes de terre. On l’a surnommé Victor, parce que le seul son qu’il savait prononcer était le « O ». Il a été confié au Docteur Jean Itard, qui l’a étudié et a tenté de l’éduquer mais Victor n’a jamais réussi à parler et ni à s’intégrer dans la société.”
Quelle question philosophique peut-on se poser en lien avec cette histoire ? Quelle question nous pose-t-elle sur l’être humain ? Voici quelques propositions :
Pourquoi il n’a rien pu apprendre ?
L’être humain est-il si intelligent ?
Est-ce qu’on devient humain ?
Cette histoire nous permet justement de nous introduire à la question : Est-ce qu’on naît humain ou est-ce qu’on le devient ? Allons voir ce qu’en pensent nos chers petits penseurs :
Jade : “On naît humain. Quand on naît, on sait faire des choses comme un humain.”
Andréa : “Physiquement parlant, on naît humain mais dans le comportement on le devient.”
Tessa : “Quand on sort tout de suite du ventre de la maman, on se dit tout de suite qu’il est humain.”
Mya: “Avec les années, il grandit mais pas tout de suite.”
Héloïse : “En apparence physique, on nait humain mais pour devenir un humain qui sait ce qu’il fait et qui n’est plus à moitié animal, on doit l’apprendre.”
Yassine : “Il y a 2 façons de définir l’être humain: l’être humain – l’espèce humaine – et l’être humain qui n’est pas un animal. On naît l’être humain, “l’espèce” mais on devient un humain qui n’est pas un animal.“
On distinguerait donc deux types d’humanité différentes :
une humanité qui serait liée à notre corps, caractéristique de l’espèce humaine
une humanité liée à notre comportement
Cette distinction nous mène ainsi à une autre distinction : celle de l’inné (les choses qu’on a dès la naissance) et de l’acquis (les choses qu’on développe avec le temps).
Andréa propose : “L’humanité est acquise socialement. On a un exemple et on le reproduit.”
Si l’humanité innée ne suffit pas, de quoi a-t-elle donc besoin pour se développer ?
Tessa : “L’humain a besoin de confiance en lui pour se développer. Il doit essayer car quand on essaie quelque chose, on apprend et on découvre des choses. Donc il faut se faire confiance et avoir du courage.”
Pacôme : “Il faut de la sagesse, de la gentillesse et plein de bonnes qualités.“
Jade : “Il faut voir car quand on voit, on apprend.”
Andréa : “On a besoin d‘exemple, quelqu’un qui a plus d’expérience que nous, plus de sagesse pour nous guider vers le bon chemin.”
Maïa: “On a besoin de penser aux autres, de réfléchir avant d’agir.”
Tessa: “On a besoin d’imaginer, de créer des choses.”
Nous avons fini la discussion en nous posant cette question : “Que manquait-il à Victor pour développer son humanité ?” A vous qui lisez ce compte-rendu, nous vous mettons au défi d’y répondre !
Lesamedi 10 octobre, s’est déroulé le second Rendez-vous des P’tits Philosophes de l’année ! Nous avons parlé d’un thème qui relève du domaine de la Philosophie du Langage : la Communication. Et oui, communiquer est un outil bien pratique pour mener une discussion philosophique ! Mais parfois, savoir se faire comprendre n’est pas si simple que cela… Allons voir ce qu’en pensent nos chers petits Philosophes ! Bonne lecture !
Léonie a introduit l’atelier en racontant une fable pleine de philosophie : Les Aveugles et l’Eléphant. L’histoire nous a permis d’expliquer collectivement ce qu’on comprend derrière le mot “communiquer”...
“C’est parler, rassembler nos idées.” Eloïse
“C’est entrer en contact avec des personnes et créer des liens.” Camille
“C’est la seule façon de dire ce qu’on pense” Gabriel P.
“Communiquer, c’est se parler, essayer de se comprendre.” Solel
“C’est rassembler des idées et les mettre en commun pour créer une seule grande idée.” Yassine
“ça sert à savoir plus de choses.” Céleste
“Communiquer, c’est pas forcément se parler. Il y a plusieurs façons de communiquer. On peut parler, faire des signes, écrire, on peut communiquer avec le regard, en faisant des sons…” Simon
“C’est trouver la meilleure des réponses. Mais il n’y aura jamais de réponse parfaite.” Gabriel S.
Les enfants ont ensuite participé à un jeu par binôme : une phrase leur était donné sur un bout de papier. La consigne était la suivante : trouver 3 moyens de communiquer cette phrase à quelqu’un d’autre.
Par exemple, “J’ai sommeil. J’ai besoin de dormir” ; “Prendre rendez-vous chez le médecin demain à 17h” ; “Je t’apprécie. Veux-tu être mon ami(e)?“, etc.
Plusieurs modes de communications ont été trouvé : la parole, le mime, l’écrit (lettre/sms/mail), le cri, le braille, le morse, le dessin, etc.
Ce petit jeu a permis d’amorcer la discussion autour de la grande question du jour : “Quand on communique, est-on sûr de se comprendre ?”
“On veut que l’autre comprenne ce qu’on veut dire. Des fois, on ne comprend pas le bon truc…” Simon
“Si l’autre ne comprend pas, on ne sait pas comment faire.” Léonore
“On n’est pas sûr de se comprendre car il y en a qui n’ont pas le même sens de cette expression. On le voit dans le regard qu’on est sûr de se comprendre.” Camille
“Quand l’autre comprend autre chose, ça peut créer des disputes, des guerres parfois.” Gabriel S.
“Parfois, on fait aussi exprès de ne pas comprendre.” Léonore
“Pour se comprendre, il faut un langage commun. Des fois, on est tellement fatigué qu’on intègre les mots mais on ne les comprend pas.” Maïa
“Quand quelqu’un ne comprend pas et que tu le vois dans son regard, on le dit avec d’autres mots.” Lila-Marie
“On essaie de communiquer pour se faciliter la vie. Mais il y aura toujours des disputes car tout le monde n’est pas d’accord en même temps.” Gabriel S.
“Il y en a qui ne comprennent pas, alors ils ne sont pas d’accords.” Léonore.
Après constat des difficultés dans nos modes de communication, nous nous sommes demandés ce qui était nécessaire pour bien se comprendre.
L’usage d’un code commun a été mentionné…mais cela suffit-il pour vraiment se comprendre ?
Et selon vous, quelle serait LA recette pour bien se comprendre ? A votre tour de réfléchir à cette question !