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Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 19 juin : “Peut-on apprendre à penser ?”

Le samedi 19 juin a eu lieu le dernier atelier de l’année du Rendez-vous des P’tits Philosophes ! Les enfants on pu faire un bilan de l’année écoulée en réfléchissant au rôle que pouvait avoir la philosophie et à la question de savoir si la pensée pouvait tout compte fait s’apprendre.

Ardoises en mains, les enfants ont dans un premier temps écrit ou dessiné ce que symbolisait pour eux la philosophie. En voici l’illustration !

Ensuite leur a été posé la question suivante : “Pourquoi on fait de la philosophie ?” Voici l’univers des idées autour de la planète “Philosophie” !

Le mot “penser” est ressorti fréquemment des échanges. A l’origine, la philosophie pour enfants a été défendue par quelqu’un qui considérait que la philosophie pouvait permettre d’apprendre à penser. Les P’tits philosophes devaient réagir sur cette idée : “Peut-on apprendre à penser ?”

Judith : Penser ça peut s’apprendre mais le plus souvent, on n’apprend pas la pensée car on pense déjà. Mais pour des gens, la pensée ça s’apprend. Donc oui et non. La pensée on l’a depuis qu’on est tout petit, le plus souvent c’est comme ça chez les gens.

Paula : Je suis d’accord et pas d’accord avec Judith. On ne peut pas apprendre à penser parce que depuis qu’on est tout petit, on a déjà la pensée dans notre tête. Tous les gens ont la pensée naturellement, c’est impossible que quelqu’un ne puisse pas penser.

Colin : Moi je dirai oui et non. Non, parce que beaucoup de personnes ont déjà la pensée et l’apprendre pour moi, c’est la développer, c’est continuer à pouvoir trouver d’autres idées. En fait ça dépend du sens du mot “penser”. Si penser c’est juste penser dans sa tête ou alors penser à des questions, à des choses plus philosophiques, la pensée logique ou la pensée stratégique… ça dépend de quoi on parle dans la pensée.

Pacôme : Pour moi, la pensée ça peut s’apprendre. Pour moi, apprendre, c’est développer sa pensée. D’accord tu penses déjà quand tu es petit, mais tu développes ta pensée au fur et à mesure que tu grandis. Quand t’es petit, tu ne penses pas déjà comme Kant.

Yassine : Je suis d’accord avec Colin et Pacôme parce qu’on n’apprend pas à penser directement mais on apprend à développer sa pensée. On pense tous. Même quand on ne pense à rien, on pense à quelque chose. On pense à : rien. Mais on utilise notre pensée différemment. On apprend à l’utiliser de la meilleur des façons.

Gabriel : Au début, on n’est pas à l’école dans le ventre de notre mère. Mais dès qu’on sort, on peut penser. Au début, on peut penser à comment est l’extérieur. Mais quand on est petit, on ne sait pas ce que c’est la logique donc on ne peut pas penser logique : ça s’apprend en grandissant.

Céleste : Je suis d’accord avec Paula. La pensée, on l’a depuis qu’on est tout petit, mais on ne sait pas encore comment trop l’utiliser.

Simon : Je ne suis pas d’accord avec Céleste, ni Paula parce que la pensée on l’a depuis qu’on est petit. On l’utilise, on ne réfléchit pas à “est-ce que je l’utilise maintenant ou est-ce que je ne l’utilise pas ?”. Quand on va à l’école, on apprend des choses qui remplissent le cerveau et après le cerveau va utiliser ces choses pour apprendre à penser. Mais on ne va pas apprendre directement à penser mais c’est grâce aux choses qu’on apprend qu’on va apprendre à penser. On va apprendre à développer sa pensée tout seul, ce n’est pas quelque chose que quelqu’un nous enseigne.

Solel : Je suis d’accord avec Yassine pour dire que même quand on ne pense à rien, on pense à quelque chose : à rien. On pense tout le temps. Mais on peut, en grandissant, développer son cerveau et du coup apprendre de nouvelles choses et penser à ces nouvelles choses. Quand tu nais, tu penses mais tu ne connais pas tout donc tu ne peux pas penser à tout.

Simon : Pour moi, tout le monde sait penser. C’est pas parce qu’on sait penser, qu’on a appris à penser.

Il a été conclu de ces échanges qu’on sait tous penser naturellement mais qu’on ne sait pas tous d’emblée penser de manière philosophique, logique, mathématique, et que ça se développe. On apprendrait à utiliser notre pensée et à la développer.

Simon : Pour moi, la pensée elle se développe mais elle n’apprend pas à se développer. Elle se développe d’elle-même, ce n’est pas naturel, mais ce n’est pas appris directement non plus.

Gabriel : Il y a deux sortes de pensées : d’abord, la pensée quand on imagine des choses. Par exemple, je pense comment étaient les dinosaures alors que je ne vois que leurs squelettes. Et il y a des pensées qui se développent comme la pensée mathématique. Ces deux sortes de pensées, on les apprend différemment.

A la fin de l’atelier, la Maison de la Philo a offert aux P’tits Philosophes des boules à neige qu’ils ont personnalisées et remplies de belles idées philosophiques !

La Maison de la Philo remercie tous les P’tits Philosophes qui ont participé et enrichi les discussions tout au long de l’année. Nous leur souhaitons un bel été foisonnant d’expériences philosophiques !

A la rentrée !

La Maison de la Philo

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Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 29 mai : Bien Parler

Samedi 29 mai les P’tits Philosophes se sont retrouvés autour d’une nouvelle question : « qu’est-ce que bien parler ? ».

Pour commencer Julia leur a demandé de révéler le présupposé de la question. Colin a alors expliqué que cette question supposait l’existence de bonnes et mauvaises façons de parler.

Qu’est-ce que cela signifierait alors « bien parler » ?

Diane a proposé : ne pas dire de gros mots, dire merci, dire de rien, etc.

Tessa a complété : respecter les autres quand on parle.

Colin a complexifié : Bien parler ce serait s’exprimer correctement : devant tes amis tu ne t’exprimes pas de la même façon que devant des adultes par exemple.

Solel a proposé un contre-exemple : Dire « ouais qu’est-ce que t’as wesh » ce serait l’inverse de bien parler.

Paula, en accord avec Diane et Tessa a reformulé : Bien parler ce serait être poli, ne pas dire de gros mots, être respectueux.

Yassine a complété l’idée de Colin : Il y a plusieurs façons de bien parler mais bien parler n’a qu’un seul sens. Avoir un vocabulaire adapté selon la situation dans laquelle on est et la personne à qui on parle.

Julia leur a alors proposé une synthèse de leur conceptualisation et leur a demandé de trouver des exemples de phrases pour l’illustrer. Cette collecte d’exemples a amené d’autres remarques :

Tessa a proposé une nouvelle idée : Bien parler ce serait quand ton idée est soutenue, mais aussi quand elle est intéressante. Ce serait s’exprimer avec politesse mais aussi sortir ses idées de la tête. Il y aurait deux formes de bien parler : la politesse et les personnes qui parlent bien dans le sens, logique et intéressant, qui se font comprendre, comme les philosophes.

Julia a alors proposé d’examiner l’exemple de l’homme politique, réputé pour sa capacité à bien parler. Cette exploration a amené la question suivante : est-ce que notre façon de parler révèle qui on est ?

Diana a commencé : Non, la parole ne révèle pas notre façon d’être, ce n’est pas parce qu’on a plus de mots qu’on est plus intelligent. On peut avoir beaucoup de mots et les utiliser n’importe comment alors que quelqu’un peut avoir peu de mots mais être juste.

Paula a complété : Ce n’est parce qu’on a un vocabulaire riche qu’on est plus intelligent : ça veut dire qu’on est intelligent dans ce domaine mais pas forcément dans d’autres.

Colin a ajouté : Tu peux faire semblant de bien parler aussi.

Les P’tits Philosophes ont poursuivi l’atelier par la lecture de l’album La grande fabrique de mots qui les a amenés à penser le personnage du « beau parleur » qu’ils ont distingué du « bon parleur » par son rapport à la vérité.

Yassine a proposé une idée : Le beau parleur va chercher un moyen pour être intéressant sans chercher à respecter la vérité.

Colin : Le beau parleur veut obtenir quelque chose, il amadoue, il ne dit pas forcément la vérité. Il peut par exemple dire un compliment qu’il ne pense pas pour amadouer.

Les P’tits Philosophes ont fini l’atelier par une petite activité proposée par Philéas&Autobule intitulé “Cela vaut bien un fromage” que vous trouverez ci-dessous.

La consigne était la suivante : “vous êtes face à Quignon et Crouton, 2 rats beaux parleurs qui tentent d’obtenir le plus gros fromage. Ils essaient de se convaincre, ou de se persuader que c’est à eux que revient le fromage. Ils sont très malins car ils peuvent vous avoir avec leurs beaux discours mais heureusement, vous êtes des super philosophes à l’esprit critique bien aiguisé ! Vous allez donc repérer les arguments fallacieux qu’ils utilisent pour vous avoir dans la poche et vous manipuler !”

Merci aux P’tits Philosophes de s’attacher chaque samedi matin à bien parler !

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Réouverture complète de la Maison de la Philo – le 5 juin !

Bonjour à toutes et à tous,

Nous sommes ravies de vous annoncer qu’à partir de samedi 5 juin, la Maison de la Philo sera rouverte normalement, de façon pleine et entière !

Nous pourrons vous accueillir à nouveau du mardi au samedi, de 14H à 18H :

Lectures, ateliers philo « Philo sur le pouce », dessins conceptuels, jeux philosophiques, prêts de livres, le tout pour les enfants, adolescents et adultes.


Nous vous attendons avec impatience, pour philosopher en présence ! Pour information, nous aurons une jauge pour l’accueil du public, et nous continuerons à respecter les gestes barrières (et le port du masque bien sûr).

Demeurant disponible,

L’équipe de la Maison de la Philo