Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Non classé, Paroles d'enfants, Philo pour enfants

Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 7 novembre : “Est-ce qu’on naît humain ou est-ce qu’on le devient ?”

Le confinement ne nous a pas empêché de continuer à philosopher ! Pour ce premier atelier à distance, nous avons réfléchi sur… L’être humain !

Mais au fond, qu’est-ce qu’un être humain ? Voici un schéma conceptuel reprenant les réponses de nos petits philosophes :

L’Être humain conceptuel

Nous avons vu que certaines caractéristiques de l’être humain semblent être partagées par d’autres êtres vivants, comme ressentir des émotions par exemple. Nous nous sommes donc demandés ce qui fait la particularité d’un être humain et ce qui lui permet de se distinguer des autres espèces.

Maïa : “Sa particularité est qu’il a construit pas mal de choses.”

Héloïse : “L’être humain est capable de prendre conscience de ses actes. S’il fait une bêtise, il s’en rend compte. Un animal s’il tue, il ne s’en soucie pas.”

Tessa : “Les êtres humains peuvent acheter plein de choses, faire les magasins.”

Jade : “Il a la capacité de penser, d’inventer, de travailler, pour avoir des capacités que les animaux ne peuvent pas avoir.”

Andréa : “Par nos différents modes de déplacements : nous sommes bipèdes par exemple ! Notre langage, notre intelligence développée…”

Yassine : “L’être-humain est différent des autres espèces car il pense et utilise sa pensée pour créer des choses qui lui permettent d’améliorer son mode de vie. Il a inventé des outils pour avoir plus de facilité à chasser. “

Mya : “L’être-humain peut gagner de l’argent.”

Jade : “L’humain a la capacité de faire de l’art, de danser, de faire de la peinture, sport... ce que les animaux ne font pas.”

Maïa : “Ce n’est pas le seul à savoir penser. On a deux fois plus d’organisation qu’eux. On a beaucoup évolué, on a mis en place la hiérarchie et la démocratie.”

Mya : “Un être humain peut avoir de l’amour.”

Jade : “L’humain a la capacité de s’imaginer des choses.”

Héloïse réagit sur l’idée de Mya : “L’être humain n’est pas le seul à aimer.”

Marie a ensuite raconté l’histoire vraie de Victor de L’Aveyron, un enfant seul retrouvé dans les bois de l’Aveyron il y a 200 ans de cela. Voici le résumé de l’histoire : “Autour de l’année 1800, dans le sud de la France, en Aveyron, des hommes ont découvert et capturé dans les bois un enfants d’une dizaine d’années, vivant à l’état sauvage. Il se tenait vouté et ne portait aucun vêtement, il ne parlait pas, et faisait des gestes désordonnés, il ne se nourrissait que de pommes de terre. On l’a surnommé Victor, parce que le seul son qu’il savait prononcer était le « O ». Il a été confié au Docteur Jean Itard, qui l’a étudié et a tenté de l’éduquer mais Victor n’a jamais réussi à parler et ni à s’intégrer dans la société.”

Quelle question philosophique peut-on se poser en lien avec cette histoire ? Quelle question nous pose-t-elle sur l’être humain ? Voici quelques propositions :

  • Pourquoi il n’a rien pu apprendre ?
  • L’être humain est-il si intelligent ?
  • Est-ce qu’on devient humain ?

Cette histoire nous permet justement de nous introduire à la question : Est-ce qu’on naît humain ou est-ce qu’on le devient ? Allons voir ce qu’en pensent nos chers petits penseurs :

Jade : “On naît humain. Quand on naît, on sait faire des choses comme un humain.”

Andréa : “Physiquement parlant, on naît humain mais dans le comportement on le devient.”

Tessa : “Quand on sort tout de suite du ventre de la maman, on se dit tout de suite qu’il est humain.”

Mya: “Avec les années, il grandit mais pas tout de suite.”

Héloïse : “En apparence physique, on nait humain mais pour devenir un humain qui sait ce qu’il fait et qui n’est plus à moitié animal, on doit l’apprendre.”

Yassine : “Il y a 2 façons de définir l’être humain : l’être humain – l’espèce humaine – et l’être humain qui n’est pas un animal. On naît l’être humain, “l’espèce” mais on devient un humain qui n’est pas un animal.

On distinguerait donc deux types d’humanité différentes :

  • une humanité qui serait liée à notre corps, caractéristique de l’espèce humaine
  • une humanité liée à notre comportement

Cette distinction nous mène ainsi à une autre distinction : celle de l’inné (les choses qu’on a dès la naissance) et de l’acquis (les choses qu’on développe avec le temps).

Andréa propose : “L’humanité est acquise socialement. On a un exemple et on le reproduit.”

Si l’humanité innée ne suffit pas, de quoi a-t-elle donc besoin pour se développer ?

Tessa : “L’humain a besoin de confiance en lui pour se développer. Il doit essayer car quand on essaie quelque chose, on apprend et on découvre des choses. Donc il faut se faire confiance et avoir du courage.”

Pacôme : “Il faut de la sagesse, de la gentillesse et plein de bonnes qualités.

Jade : “Il faut voir car quand on voit, on apprend.”

Andréa : “On a besoin d‘exemple, quelqu’un qui a plus d’expérience que nous, plus de sagesse pour nous guider vers le bon chemin.”

Maïa: “On a besoin de penser aux autres, de réfléchir avant d’agir.”

Tessa: “On a besoin d’imaginer, de créer des choses.”

Nous avons fini la discussion en nous posant cette question : “Que manquait-il à Victor pour développer son humanité ?” A vous qui lisez ce compte-rendu, nous vous mettons au défi d’y répondre !

Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Non classé, Paroles d'enfants

Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 10 octobre : “Quand on communique, est-on sûr de se comprendre?”

Le samedi 10 octobre, s’est déroulé le second Rendez-vous des P’tits Philosophes de l’année ! Nous avons parlé d’un thème qui relève du domaine de la Philosophie du Langage : la Communication. Et oui, communiquer est un outil bien pratique pour mener une discussion philosophique ! Mais parfois, savoir se faire comprendre n’est pas si simple que cela… Allons voir ce qu’en pensent nos chers petits Philosophes ! Bonne lecture !

Léonie a introduit l’atelier en racontant une fable pleine de philosophie : Les Aveugles et l’Eléphant. L’histoire nous a permis d’expliquer collectivement ce qu’on comprend derrière le mot communiquer”...

“C’est parler, rassembler nos idées.” Eloïse

“C’est entrer en contact avec des personnes et créer des liens.” Camille

“C’est la seule façon de dire ce qu’on pense” Gabriel P.

“Communiquer, c’est se parler, essayer de se comprendre.” Solel

“C’est rassembler des idées et les mettre en commun pour créer une seule grande idée.” Yassine

“ça sert à savoir plus de choses.” Céleste

“Communiquer, c’est pas forcément se parler. Il y a plusieurs façons de communiquer. On peut parler, faire des signes, écrire, on peut communiquer avec le regard, en faisant des sons…” Simon

“C’est trouver la meilleure des réponses. Mais il n’y aura jamais de réponse parfaite.” Gabriel S.

Les enfants ont ensuite participé à un jeu par binôme : une phrase leur était donné sur un bout de papier. La consigne était la suivante : trouver 3 moyens de communiquer cette phrase à quelqu’un d’autre.

Par exemple, “J’ai sommeil. J’ai besoin de dormir” ; “Prendre rendez-vous chez le médecin demain à 17h” ; “Je t’apprécie. Veux-tu être mon ami(e)?“, etc.

Plusieurs modes de communications ont été trouvé : la parole, le mime, l’écrit (lettre/sms/mail), le cri, le braille, le morse, le dessin, etc.

Ce petit jeu a permis d’amorcer la discussion autour de la grande question du jour : “Quand on communique, est-on sûr de se comprendre ?”

“On veut que l’autre comprenne ce qu’on veut dire. Des fois, on ne comprend pas le bon truc…” Simon

Si l’autre ne comprend pas, on ne sait pas comment faire.” Léonore

“On n’est pas sûr de se comprendre car il y en a qui n’ont pas le même sens de cette expression. On le voit dans le regard qu’on est sûr de se comprendre.” Camille

“Quand l’autre comprend autre chose, ça peut créer des disputes, des guerres parfois.” Gabriel S.

“Parfois, on fait aussi exprès de ne pas comprendre.” Léonore

“Pour se comprendre, il faut un langage commun. Des fois, on est tellement fatigué qu’on intègre les mots mais on ne les comprend pas.” Maïa

“Quand quelqu’un ne comprend pas et que tu le vois dans son regard, on le dit avec d’autres mots.” Lila-Marie

“On essaie de communiquer pour se faciliter la vie. Mais il y aura toujours des disputes car tout le monde n’est pas d’accord en même temps.” Gabriel S.

“Il y en a qui ne comprennent pas, alors ils ne sont pas d’accords.” Léonore.

Après constat des difficultés dans nos modes de communication, nous nous sommes demandés ce qui était nécessaire pour bien se comprendre.

L’usage d’un code commun a été mentionné…mais cela suffit-il pour vraiment se comprendre ?

Et selon vous, quelle serait LA recette pour bien se comprendre ? A votre tour de réfléchir à cette question !

Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Non classé, Paroles d'enfants, Paroles de philosophes, Philo pour enfants

Le rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 3 octobre

Samedi 3 octobre les P’tits Philosophes se sont retrouvés pour le premier atelier de cette nouvelle année scolaire. Pour cette rentrée philosophique, ils se sont réunis autour d’une des plus importantes notions philosophiques : l’Idée !

Nous partageons ci-dessous le cheminement de pensée parcouru à cette occasion :

Qu’est-ce qu’une idée ? 

Simon a proposé : « Une idée c’est comme une pensée qu’on a dans la tête. »

Pacôme a alors précisé : « C’est quelque chose qui vient du cerveau et qui peut être bon ou mauvais. »

Gabriel a commencé à distinguer : « Une idée, c’est comme une pensée mais ce n’est pas pareil. »

Nous nous sommes alors demandé : Comment pouvons-nous distinguer une idée d’une pensée ?

Maïa a proposé : « Une idée c’est une pensée qu’on a prévu de réaliser. »

Simon a proposé de les distinguer par leurs fonctions : « Une pensée, ça permet un rappel, alors qu’une idée c’est pour améliorer quelque chose ou changer quelque chose. »

Yassine a affirmé : « Une idée c’est une hypothèse, une possibilité. »

Camille a repris : « Une idée c’est quand il y a quelque chose à améliorer, ça permet de prévoir quelque chose qui pourrait se passer dans le futur. »

Gabriel a complété : « Une idée c’est quelque chose qu’on imagine dans notre tête et qu’on peut réaliser après. »

Maïa a prolongé : « Une idée c’est une pensée alors qu’une pensée ce n’est pas une idée. On peut avoir une pensée du passé comme du futur, alors qu’une idée ne peut pas retourner en arrière, elle est liée au futur seulement. »

Yassine a synthétisé : « Une idée c’est une sous-catégorie d’une pensée : une idée c’est pouvoir faire quelque chose. »

Les P’tits Philosophes ont alors découvert l’allégorie de la Caverne de Platon et la grande distinction entre le monde sensible et le monde des idées ! 

Qu’est-ce qu’une idée philosophique ? 

Gabriel s’est lancé : « Une idée philosophique c’est une idée sur un thème philosophique.»

Simon a complété : « Une idée philosophique est une idée liée à une question. »

Ils ont recherché des exemples d’idées philosophiques : la Vie, l’Amitié, les Idées, la Beauté, la Mort, la Peur, les Emotions, l’Intelligence, les Sentiments, le Rêve ont été donnés en exemple.

Le monde est-il plein d’idées ? 

Léonore a répondu : « Oui, il y a plein de grandes idées dans le monde : la création de maison, d’école et de livres pour partager nos idées et connaissances. »

Simon a affirmé : « Même quelqu’un qui ne sait pas beaucoup de choses peut inventer des idées. Les gens qui en ont plein écrivent des livres pour les partager. Depuis toujours les humains ont des idées c’est impossible qu’un humain n’ait pas d’idées. »

Maïa a nuancé : « Depuis toujours c’est ce qui nous a permis d’évoluer mais elles ne sont pas toujours utilisées à bien… »

Yassine a raisonné : « Si le monde n’était pas plein d’idées, il ne serait pas le monde qu’on connait. »

Gabriel a affirmé : « Si les humains ont évolué c’est grâce aux idées. Sans ça la philosophie n’existerait pas, les livres non plus. »

Pacôme l’a rejoint : « Le monde est plein d’idées depuis le début des temps : c’est ce qui nous a permis d’évoluer. »

Est-ce que nos idées ont une force ? 

Camille a proposé : « Les idées ont une force mais si tu lâches ton idée elle perd sa force. »

Gabriel a affirmé : « Nos idées ont la force de changer le monde. »

Yassine a nuancé : « Les idées ont une force certaines au sens propre et d’autres au sens figuré. Au sens propre elles peuvent détruire comme une arme, au sens figuré elles peuvent changer le monde. »

Comment sait-on qu’une idée est bonne ? 

Maïa a d’abord affirmé : « On ne peut pas définir si une idée est bonne ou mauvaise, ça dépend des personnes. Une idée peut être bonne pour certains et mauvaise pour d’autres. »

Simon a précisé : « Il y a des idées mauvaises et on le sait sans avoir besoin de réfléchir : l’idée de bombe nucléaire par exemple. »

Comment viennent les idées ? 

Léonore : « Une idée ne peut pas venir comme ça. Une idée peut venir d’une autre idée : par exemple, le passage de la voiture à la moto, c’est la même idée évoluée. »

Camille : « Une idée demande de la réflexion ; »

Simon : « Une idée ne vient pas comme ça, il faut un engendrement de choses. Elle vient quand on réfléchit à améliorer une chose, quand on recherche. »

Merci les P’tits Philosophes pour ces idées partagées sur les idées ! Une chose est sûre, c’est qu’avec vous, notre monde restera plein d’idées !

Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Non classé, Paroles d'enfants, Philo pour enfants

Compte-rendu du dernier Rendez-vous des P’tits Philosophes de l’année scolaire (samedi 20 juin) !

Aujourd’hui, ce samedi 20 juin à 11h, les petits philosophes du groupe de Marie et Julia se sont retrouvés pour le dernier atelier de l’année scolaire… à la Maison de la Philo ! Parmi eux, Tessa B., Pacôme, Colin, Chloé, Marilou et Tessa G.

Nous leur avons demandé de dessiner dans un premier temps, ce que représentait pour eux le concept d’Amitié. A partir de leur production, nous nous sommes posé la question suivante : C’est quoi un ami ?

Voici l’explication de leurs œuvres !

Dessin de Pacôme :

5

« Pour moi, l’amitié c’est comme une sorte d’amour, c’est quelqu’un en qui nous avons confiance et qui nous aide à être courageux. »

Dessin de Marilou :

iii

« C’est quelqu’un qu’on aime. »

Dessin de Tessa G. :

ii

« C’est un peu comme Pacôme, ça représente l’amour. J’ai dessiné une terre car tout le monde pourrait être ami. »

Dessin de Eléa :

elea

« Quand on est ami avec quelqu’un, on s’en fiche de comment on est, on accepte les défauts des autres et de soi-même. C’est quelqu’un qu’on aime comme un frère ou une sœur, on se protège mutuellement.»

Dessin de Colin :

4

« J’ai fait une BD. Deux amis jouent ensemble, il y en a un qui va chez l’autre, ils s’amusent car ils se font confiance. »

Dessin de Tessa B. :

i

« Ce sont deux copains qui sont amis. Ils partagent leur amitié. Un copain, on lui fait confiance, on joue avec lui. »

Dessin de Chloé :

3

« J’ai fait le feu de l’amitié. C’est comme quelque chose qui brûle au fond du cœur. Un ami, c’est quelqu’un à qui on peut tout confier, il nous défend parfois, nous soutient, il nous accepte avec nos qualités et nos défauts. C’est un sentiment de joie, d’amour, d’attirance envers quelqu’un. On est attiré par sa personnalité. »

A la suite de ce moment de conceptualisation, nous avons questionné les p’tits philosophes sur ce qui a changé ces derniers temps dans les relations d’amitié et si le contexte de pandémie et de confinement nous a conduit à considérer nos amis autrement…

Tessa G. : « Des choses ont changé même si on est encore en contact. Ne pas voir ses amis pendant des mois et semaines c’était très dur. Au déconfinement, ça nous a fait du bien. »

Colin : « On pouvait plus voir nos amis, à part dans des visio. A l’école, ce n’était pas drôle car on ne pouvait pas se toucher, on s’ennuyait. »

Chloé : « Nos rapports avec nos amis ont été fortifiés car ils nous manquaient. On voulait beaucoup plus les voir. On voulait avoir plus de nouvelles d’eux que d’habitude. »

Tessa B. : « Avant les vacances, une copine à moi n’était plus mon amie. Après le confinement, on est redevenues amies. »

Eléa : « Ça renforce les liens d’amitié avec ceux qui ne sont pas avec nous. Mais un ami, ce n’est pas un copain. Un ami, c’est comme un frère ou une sœur. On peut mourir pour le protéger. C’est rare d’en avoir un. C’est très fort l’amitié, c’est comme l’amour. »

Tessa G. : « Quand tu rencontres un ami, ce n’est pas grave s’il n’est pas parfait, ce qui compte c’est qu’il est parfait pour nous. »

De quoi a-t-on besoin pour être amis ?

Tessa B. : « Ce dont on a besoin pour moi, c’est de l’amour, de la gentillesse, du partage. Si on ne fait pas ça, ce n’est pas possible d’être ami et on se disputerait tout le temps. »

Tessa G. : « On a besoin de toutes les émotions avec ses amis, même de la colère, de la peur, de la tristesse. Il faut aussi des émotions négatives pour créer le lien d’amitié. »

Pacôme : « Si on se dispute, ça nous aide encore à être encore plus amis, on se retrouve mieux après. »

Chloé : « On a besoin de savoir qu’on peut compter sur lui, qu’il ne nous laissera jamais tomber. On se dispute mais on en ressort plus fort et notre amitié fortifiée. Pour être maintenue, elle doit surmonter des épreuves. »

Eléa : « On a besoin de ne pas le voir tous les jours. Si on le voit tout le temps, on n’est pas super content de le voir. »

A quoi reconnaît-on un ami ?

Chloé : « A son aide, son caractère, comment il est pour toi. Un ami, ça dépend de chaque personne. Quelqu’un que tu aimes, que tu aides, en qui tu peux avoir une confiance absolue et qui ne trahira jamais. »

Eléa : « On reconnaît un ami quand on sait qu’il ne sera pas jaloux. C’est quelqu’un que tu aimes du fond du cœur, qui te protège… C’est ton confident, on est indispensable. C’est comme ton amoureux. »

Colin : « On ne reconnaît pas vraiment un ami, il peut te trahir à tout moment. Il faut faire confiance mais se préparer à ce qui peut arriver. »

Tessa G. : « C’est quelqu’un qui nous fait confiance, qui ne se moque pas de nous, qui est gentil avec nous. Ma meilleure amie, je le vois dans son cœur que c’est ma meilleure amie. »

Comme c’était le dernier atelier, nous avons demandé aux petits philosophes de choisir un mot pour exprimer ce que signifiait pour eux la philo :

Le « CALME » pour Tessa G…

la « PENSÉE » pour Pacôme…

les « QUESTIONS » pour Colin…

les « IDÉES » pour Chloé…

« PARTAGER » pour Marilou…

« l’HUMANITÉ » pour Eléa…

« HEUREUX » pour Tessa B…

Merci encore et bravo les p’tits philosophes pour ces super moments philosophiques passés à vos côtés !

La Maison de la Philo vous souhaite un bel été et vous dit à bientôt !

Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Non classé, Paroles d'enfants, Paroles de philosophes, Philo pour enfants

Rendez-vous des Petites Philosophes du samedi 13 juin

Samedi 13 juin, c’est en petit cercle que nous sommes retrouvées pour une des dernières fois de l’année. Ce qui nous a permis de philosopher d’une façon différente et même d’expérimenter un « philosopher entre filles » a affirmé Eléa qui retrouvait pour l’occasion Eloïse et Tessa pour un atelier animé par Julia et Marie !
Nous avons commencé par lire l’histoire de Pavor Nocturnus, un petit garçon qui avait peur de tout (à partir de l’album Pavor Nocturnus, l’histoire d’un petit garçon un peu trop parfait de Marilina Cavaliere) :

Eléa a proposé un résumé de l’histoire complété par Tessa et Eloïse : C’est un petit garçon brun à lunettes, sa mère est assez stricte, il est parfait : il n’ouvre jamais aux inconnus pour ne pas risquer de se faire enlever, il ne sort pas pour ne pas se salir, il ne joue pas avec les autres pour ne pas attraper de maladies… Mais il finit par être seul et sans amis, jusqu’à développer une « maladie » qui l’empêche de dormir et lui amène plein de cauchemars. Il va alors voir un médecin qui va lui donner un remède : une liste de choses à faire pour se remonter le moral ! Il doit jouer, sortir, s’occuper d’un animal et il va peu à peu se faire des amis et sans attraper leurs maladies !

 

Ensuite nos trois petites philosophes ont formulé les questions philosophiques qui se cachaient derrière cette histoire :

Eléa a commencé sur le thème de l’obéissance : « Pourquoi il faut savoir dire non ? »

Tessa a ajouté : « Pourquoi on est obligé d’obéir pour certaines choses ? »

Eloïse a complété : « Pourquoi tout le monde décide pour nous ? »

Tessa a précisé : « Pourquoi on demande à d’autres personnes de décider pour nous ? »
« Pourquoi ne pas penser par soi-même ? »

Eléa a proposé une nouvelle direction, le thème de la perfection : « Pourquoi les parents veulent toujours qu’on soit parfaits ? »

Eloïse a complété : « Pourquoi personne n’est parfait ? »

Enfin, Eléa a lancé le thème de la peur : « Pourquoi on a peur ? »

Eloïse a rebondi : « Pourquoi la peur existe ? »

Tessa a fini par proposer : « Pourquoi la peur nous envahit ? » en se référant à l’expérience d’une petite peur, une peur de rien du tout, qui se développe jusqu’à nous paralyser. « La peur du personnage du livre c’est comme un petit pacman, il est tout petit mais tout ce que lui dit sa maman le nourrit et pacman devient géant ! »

 

Les petites philosophes ont alors voté pour aborder le thème de la perfection :

Pourquoi personne n’est parfait ?

Tessa s’est lancée : « Parce que tout le monde a des défauts : même si certains pensent qu’ils sont parfaits » et a précisé « un défaut, ce n’est pas méchant, c’est juste une qualité que tu n’as pas. »

Eloïse a ajouté : « Tout le monde fait des bêtises dans sa vie et ceux qui se pensent parfaits sont orgueilleux, ils ne sont donc pas parfaits. »

Eléa a alors affirmé : « La perfection n’existe pas. Personne n’est parfait. »

Mais alors, si ce mot désigne quelque chose qui n’existe pas, est-ce qu’on devrait l’abandonner ?

Tessa a nuancé : « Parfait, il y a plusieurs façons de le dire : pour un objet, pour un être humain et pour une situation. Des fois ça a du sens et des fois ça n’a pas de sens »

Eloïse a alors développé : « Être parfait ça veut dire quelque chose mais pas pour un être humain, c’est impossible d’être parfait. »

Tessa a alors proposé : « Il faudrait utiliser parfait pour parler de ce que tu as déjà fait, parce que quand tu l’utilises au début tu peux être déçu. »

 

Nous avons alors fini par explorer la question formulée par Eléa : Pourquoi les parents veulent toujours qu’on soit parfaits ? 

Eloïse a commencé : « Parce qu’ils ne veulent pas que leurs enfants soient comme eux plus tard : ils veulent qu’ils réussissent ce qu’ils n’ont pas réussi eux. Par exemple, ceux qui n’ont pas eu une bonne scolarité veulent que leurs enfants fassent des études. »

Tessa a élargi : « Nos parents veulent qu’on soit parfaits pour que notre vie se déroule bien, sans grand malheur. Ils veulent qu’on ait une bonne vie. »

Eléa a confirmé : « Quand on aime quelqu’un on veut qu’il soit heureux. Mais les parents veulent aussi qu’on soit parfaits pour être fiers de nous, sans nous demander notre avis.»

Tessa a nuancé : « Cette question dépend aussi des parents : certains ne veulent pas que leurs enfants soient parfaits. »

Eloïse a ajouté : « Parce qu’ils veulent être de bons parents aussi. »

Eléa alors affirmé : « Ils veulent ça aussi pour avoir une bonne image auprès des autres. »

 

Merci beaucoup les Petites Philosophes pour ce dernier atelier à distance, c’est une superbe expérience partagée et rendez-vous la semaine prochaine pour le dernier atelier de la saison à la Maison de la Philo !

Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Non classé, Paroles d'enfants, Philo pour enfants

Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 6 juin à distance : La VIE !

Le samedi 6 juin à 11h, les petits philosophes se sont à nouveau retrouvés à distance pour parler d’un thème choisi à la majorité et qui est au fondement même des questionnements philosophiques : il s’agit de la VIE.

Les enfants ont proposé dans un premier temps, une récolte conceptuelle autour de la notion de “VIE”. La voici, illustrée ci-dessous :

Capture Nuage conceptuel Vie

Les petits philosophes ont ensuite proposé toutes les grandes questions philosophiques qui pourraient servir de point de départ de la discussion, toujours en lien avec la notion du jour :

  • Pourquoi vit-on ?
  • Pourquoi nous sommes des êtres humains ?
  • Pourquoi la vie existe ?
  • Pourquoi la vie s’arrête ?
  • A quoi ça sert de vie si après on doit mourir ?
  • Pourquoi il y a des gens qui meurent alors qu’ils n’ont pas fini de vivre ?
  • Pourquoi les gens se tuent ?
  • Qu’est-ce qui est le plus important dans la vie ?
  • Pourquoi vit-on mais on ne meurt pas tout de suite ?

Deux questions ont obtenu le même nombre de votes ! Les voici ci-dessous, agrémentées de quelques-unes de leurs belles idée…

  1. Qu’est-ce qui est le plus important dans la vie ?

Colin : « Avoir du travail car on peut avoir de l’argent et bien mener sa vie. »

Tessa : « Manger, boire, bien s’occuper de soi, faire bien attention à nous, aux autres, aux gens dans la rue. »

Pacôme : « Le plus important c’est de manger, boire et dormir. C’est ce dont on a le plus besoin. »

Colin : « Si c’est que manger, boire, ce n’est pas le plus important car si tu n’as pas d’argent, comment tu peux faire ? »

Eléa : « C’est de bouger car si tu es tout le temps affalé sur ton canapé, ça sert à rien. Il faut faire marcher son cerveau, travailler. »

Tessa : « Oui, il faut bouger, travailler son cerveau, visiter des choses, aller faire des attractions, faire des choses, sinon on s’ennuie. Le plus important c’est de vivre, s’amuser. Travailler c’est pas le plus important mais c’est quand même important car ça fait apprendre des choses. »

Eléa : « On a besoin d’être ensemble aussi. »

Tessa : « Oui, il nous faut un copain ou une copine, ne pas rester tout seul. »

  1. Pourquoi les gens meurent alors qu’ils n’ont pas fini de vivre ?

Les enfants ont présupposé que l’on finit normalement de vivre au moment de la vieillesse, par « mort naturelle », en comparaison de la mort accidentelle ou par maladie qui nous fait partir « trop tôt » et qui rend la situation injuste.

 

En activité de fin d’atelier, les petits philosophes ont imaginé un Slogan à présenter pour décrire la vie, en commençant leur phrase par :

« La vie, c’est comme… » :

 

« La vie, c’est comme un sablier qui s’écoule. »

Colin

 

« La vie, c’est comme de l’eau qui disparait vite. »

Tessa

 

« La vie, c’est comme une fleur : ça pousse, ça éclot et ça fane. »

Pacôme

 

« La vie, c’est comme un arc en ciel : on le voit, on est heureux et après, il disparaît. »

Eléa

 

« La vie, c’est comme une histoire d’amour : ça commence heureux et après on se quitte et on est triste. »

Eléa

 

 

Merci aux petits philosophes ! Prochaine séance : thème surprise !

Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Non classé, Paroles d'enfants

Compte-rendu P’tits Philosophes “Le divertissement” 13 juin

Bonjour à tous,

Samedi 13 juin, nous nous sommes réunis pour la dernière fois, avant l’été, avec les enfants des Petits Philosophes. Voici le compte-rendu !

1. Présentation d’une série d’images. 

À partir des images, les enfants ont tenté de devenir le thème du jour. Un char, une danseuse, un groupe qui discute, un coureur, une main qui peint, un enfant qui regarde la télé, un homme qui joue à la marelle, un adolescent allongé sur son lit, un homme qui regarde l’horizon, un enfant qui médite…

Yassine propose le courage et la timidité…

Les activités enfants et adultes…

Gabriel propose le sport…

Les enfants dégagent le thème  : « Les activités que font les hommes ».

On cherche des synonymes, le thème étant un synonyme.

On dévoile le thème du jour : Le divertissement.

2. Qu’est-ce que le divertissement ?

« C’est l’acte de se divertir et de s’occuper ».

« Se divertir, c’est faire une tâche qu’on aime faire »

« Comme ça on pense à autre chose » Autre chose que quoi ? « Que quelque chose qu’on n’aime pas faire ».

Quelques exemples : « Chanter en épluchant des patates pour oublier que je les épluche”

« Jouer un morceau que j’aime à la guitare – la BO d’Harry Potter – parce que j’en avais marre de faire le même morceau »

 

3. Quand est-ce qu’on a besoin de se divertir ?

« Quand on s’ennuie »

« On peut aussi se divertir avant de s’ennuyer pour ne pas s’ennuyer ! »

 

4. Expérience de pensée

« Vous êtes l’heureux gagnant d’un jeu télévisé sur les voyages. Ça tombe bien parce que vous aimez les voyages, vous êtes un grand aventurier. Mais vous recevez le billet, et ce n’est pas du tout ça que vous avez gagné. Vous avez gagné un ticket un voyage immobile, dans une pièce, dans un endroit à la campagne, très calme, où il n’y a rien. Est-ce que vous acceptez le billet pour ce voyage ? Oui, non pourquoi? »

Gabriel : “Moi je refuse le voyage immobile parce qu’on aurait rien à faire. »

Ulysse : « Moi j’accepte parce que je sortirai pour aller dans la campagne. J’accepte »

Yassine : « J’accepte parce qu’on a le droit d’amener avec nous des divertissements, par exemple des livres, des jeux ».

Est-ce que vous connaissez des personnes autour de vous que ça pourrait intéresser ce voyage immobile ?

5. Le divertissement pascalien

Un grand philosophe, Pascal, au 17ème siècle, disait qu’il était trop difficile de rester dans un espace clos, dans sa chambre, tout seul, sans divertissement. Qu’en pensez-vous ? Ou alors on peut rêver, imaginer qu’on est dans la nature avec quelqu’un d’autre. « Mais c’est mieux de faire des trucs dans la réalité ». L’étymologie de ce mot, divertissement, vient de se détourner : se divertir, c’est se détourner de tout ce qui est trop difficile, de penser au mal, à la misère. « C’est comme moi, je n’arrivais pas à m’endormir parce que j’imaginais que ma maison allait brûler, et ensuite, je me suis diverti avec mon imagination. Donc d’un côté l’imagination peut être dangereuse, et de l’autre elle peut être heureuse.”

6. Peut-on être heureux dans l’inaction ? Sans divertissement ?

Gabriel : « Oui, on peut être heureux sans rien »

« On peut être heureux en moine parce qu’on l’a choisit »

 

Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Non classé, Paroles d'enfants, Philo pour enfants

Le rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 30 mai à distance : L’AMITIE !

Le samedi 30 mai à 11h, nous avons retrouvé les P’tits Philosophes pour parler de l’AMITIE !

Ils ont commencé par une petite activité : dessiner un objet qui symbolise pour eux l’amitié, dans le but de l’expliquer aux autres.

Judith a dessiné des amis qui s’embrassaient, Gabriel a dessiné deux mains réunies, Ulysse a donné l’idée de la réconciliation qui suit les disputes chez les « vrais » amis, Rayan l’idée du partage et celle que des amis, un peu comme des moutons, se suivent.

Puis, on s’est demandé si cette expérience du confinement avait changé quelque chose à nos amitiés.

La plupart des enfants trouvaient qu’être privés du sens du toucher, cela gâchait le plaisir de l’amitié car on ne pouvait plus échanger des jouets, jouer… Cela avait changé l’amitié, cela empêchait.

Ulysse a posé une question philosophique :

Est-ce que ce serait possible de ne plus avoir du tout d’amitiés réelles ?

Du coup, nous avons distingué l’amitié réelle et l’amitié virtuelle en répondant à la question :

Que partage-t-on avec des amis ?

Avant le confinement

Le toucher (Yassine)

Jeux pour les enfants (Gabriel)

Discussion pour les grands (Gabriel)

Ballons, affaires

Nourriture

Connaissances (Rayan)

Paroles (Judith)

 

Pendant / Après le confinement

toucher des objets communs est un problème

se voir à la fenêtre, en vrai (Gabriel)

En visio, on a les gens tout à côté de nous, même s’ils sont loin en vrai. (Judith)

Se parler en visio, on le faisait moins avant.

 

Et en faisant cette recherche, nous avons trouvé les questions suivantes :

Est-ce qu’on peut être amis malgré la distance ?

Qu’est-ce qui est nécessaire pour être amis ?

Une deuxième activité a été proposée : cherchez dans votre tête, dans les livres ou les films que vous connaissez, des amis « improbables », étonnants : dites pourquoi leur amitié vous étonne et sur quoi cette amitié repose.

Chacun a trouvé un ou plusieurs exemples : un ours et une souris, un robot et une jeune fille, un loup et un cerf, un poisson et un chat…

Ce sont leurs différences qui rendent leur amitié surprenante la plupart du temps. Le fait qu’ils ne soient pas de la même espèce, de la même taille, que parfois même, l’un devrait être le prédateur de l’autre…

Chacun a enfin pu exprimer sur quoi se fonde ces amitiés fortes et en tirer les conclusions suivantes :

Pour Gabriel, l’amitié c’est d’abord une rencontre, puis après on discute, et enfin on joue.

Pour Yassine, deux choses sont nécessaires : se connaître et être loyal l’un envers l’autre.

Rayan enfin a insisté sur l’importance de l’entraide !

 

Merci à vous les amis philosophes ! A la semaine prochaine… en vrai ?!

Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Non classé, Paroles d'enfants, Paroles de philosophes, Philo pour enfants

Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 23 mai

Samedi 23 mai, huit petits philosophes ; Eléa, la grande Tessa, la petite Tessa, Colin, Pacôme, Éloïse, Chloé et Marilou, se sont, à nouveau, retrouvés à distance pour philosopher autour d’un thème qu’ils avaient choisi la semaine précédente, un thème aussi ancien que la Philosophie elle-même, mais que notre contexte réinterroge vivement à nouveau : la Mort.
Nous avons commencé par récolter les grandes questions que nous pouvions nous poser sur la mort :

« Qu’est-ce qu’il y a après la mort ? » Colin

« À quoi ça sert de mourir ? » Éléa

« Pourquoi la mort existe ? » Chloé

« Qu’est-ce que la mort ? » La grande Tessa

« Pourquoi meut-on ? » Pacôme

« Pourquoi on peut mourir ? » La petite Tessa

« Où va-t-on après la mort ? » Éloïse

« Est-ce qu’on sait quand on va mourir ? » Marilou

« Peut-on revivre après la mort ? » Éloïse

« Pourquoi la mort ne va-t-elle pas sans la vie, et vice-versa ? » Chloé

« Qui décide de la mort ? » Éléa

« Pourquoi la mort c’est forcément la fin de la vie ? » La petite Tessa

« Sans la mort qu’est-ce que serait la vie ? » Pacôme

« Est-ce qu’on est obligé de mourir ? » Marilou

Ensuite, les petits philosophes ont voté pour la question du jour, et ils ont choisi : Sans la mort, qu’est-ce que serait la vie ?

Éléa s’est alors lancée : « La vie sans la mort, ce serait un peu bizarre : il n’y aurait plus de maladies mortelles, plus d’épidémies, on aurait plus besoin de vaccins, mais il y aurait beaucoup, beaucoup de personnes et aurait quasi tout vu parce qu’on serait immortel. »

Éloïse a approfondi : « On serait éternels donc il y aurait largement trop de personnes. La mort c’est indispensable. Elle est essentielle pour qu’on ne soit pas trop nombreux sur Terre. »

La grande Tessa a ajouté : « Notre vie n’aurait pas de but, pas de fin : il faut un jour partir dans la vie. »

Pacôme a proposé : « Sans la mort, il n’y aurait pas de guerre non plus mais on serait serré comme des sardines. »

Chloé a alors nuancé : « La vie sans la mort : il y aurait énormément de monde et il n’y aurait surement pas assez de place pour tous. Sans la mort, on s’ennuierait dans la vie, parce que si on ne meurt pas, on continue à grandir et vieillir. Mais l’avantage c’est qu’il n’y aurait pas de tristesse ni de peur : pas la tristesse quand on perd quelqu’un et pas la peur de mourir dans des attentats par exemple. »

Nous avons alors basculé vers une autre question : est-ce qu’une vie sans mort serait préférable, ou en d’autres termes,vaudrait-il mieux être immortels ?

La grande Tessa a affirmé : « C’est mieux d’être mortel : au moins tu laisses la place aux autres et sinon ta vie n’a plus de sens. »

Colin a, à son tour, proposé : « Il vaudrait mieux être mortel, pour qu’on ne soit jamais trop, et qu’on ne manque jamais de nourriture. »

Pacôme a nuancé : « Des fois c’est mieux d’être immortel, par exemple en cas de guerre, mais sinon je resterais mortel. »

Chloé a alors confirmé : « Moi je préférerais être mortelle et avoir des parenthèses d’immortalité. »

Eléa a alors été en sens inverse : « Moi, je préfèrerais être immortelle, tu ne meurs pas, et tu peux voir quelqu’un que tu n’as pas connu ou même revoir quelqu’un qui est décédé. »

Eloïse a synthétisé : « Pour moi, c’est un peu les deux : il y a des avantages et des inconvénients aux deux. »

La petite Tessa a déclaré : « Moi, je choisirais l’immortalité : les deux sont bien, mais immortel on fait plein de choses encore et encore même si on s’ennuierait, nous on veut toujours découvrir d’autres choses. »

Marilou a affirmé : « Moi je préfère être mortelle parce que je laisse ma place aux bébés et aux animaux. De toute façon, il faut bien qu’un jour je meurs, parce que sinon ma vie ne se terminerait jamais, je m’ennuierais et ça n’aurait pas de sens. »

Chloé a alors proposé une synthèse de toutes les idées : « La vie sans la mort ça serait comme être immortel, il n’y aurait pas de guerre, pas de maladie, mais on s’ennuierait, et il n’y aurait plus de place pour tout le monde. Être mortel en fait, ça nous incite à être plus curieux, à vouloir savoir comment c’est la vie. Sans mort il n’y aurait plus le métier de chercheur, on aurait plus l’envie de chercher à connaître le monde de la même façon. »

Les petits philosophes ont alors choisi d’approfondir la discussion par la lecture d’un mythe : le mythe d’Orphée et d’Eurydice(dont nous vous joignons une version). Après l’avoir lu et découvert pour certains ou redécouvert pour d’autres, ce mythe, nous avons cherché à ce qu’il pouvait nous faire penser sur la mort

« Que tout le monde n’est pas immortel » a affirmé la grande Tessa

« On ne peut pas ramener les gens à la vie : une fois qu’on est mort, c’est fini » a complété Chloé avant d’ajouter : « Ce mythe nous apprend aussi quelque chose sur la confiance et il nous dit que la mort ça fait peur parce qu’on ne sait pas beaucoup de choses dessus, et que c’est triste parce qu’on perd des personnes. Il nous dit en fait, que la mort c’est inconnu pour les êtres humains »

Merci beaucoup les P’tits Philosophes pour cet atelier et rendez-vous samedi prochain pour continuer à philosopher à distance en approfondissant notre réflexion à travers le thème que vous avez choisi, celui de la vie cette fois !

Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Non classé, Paroles d'enfants

Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du 23 mai à distance : Les Concepts philosophiques !

C’est un atelier ludique et néanmoins très philosophique qu’a proposé le samedi 23 mai, Johanna !

Lors du confinement, une des missions philo qui avait été proposée au public de la Maison de la Philo était celle de la création de concepts nouveaux… Les P’tits philosophes ont aussi relevé ce défi !

Nous avons commencé par chercher à définir le mot concept en trouvant des exemples :

La liberté, la joie, la peur, la jalousie, le langage, la parole, la communication, l’égalité, l’animal, l’oubli, la solidarité…

Les enfants ont aussi trouvé beaucoup de concepts avec des concepts opposés : la vie/la mort, le respect/l’irrespect ; la bêtise/l’intelligence ; humain/inhumain/extra-terrestre ; sérénité/inquiétude/agitation ; bien/mal…

Qu’est-ce qu’un concept pour vous ? Donnez-en votre définition :

Gabriel : « Un concept, c’est un mot philosophique compliqué, important »

Rayan : « Un concept est un mot philosophique, dont la définition est difficile et qui nous est propre. On retrouve les concepts dans notre quotidien. »

Yassine : « C’est un mot qui permet de lancer une discussion. Plus la discussion avance plus on trouve de nouveaux concepts. »

Ulysse : « C’est un mot avec lequel on réfléchit. »

Maintenant que vous savez ce qu’est un concept, vous allez en inventer ! Vous avez en effet expérimenté des choses nouvelles pendant ce confinement et vous allez pouvoir créer des mots qui disent ces réalités nouvelles.

Par exemple, nous avons pu expérimenter « la milliberté » : une liberté millimétrée ou « le frustrage », qui désigne la grande colère de ne pas pouvoir faire ce que l’on souhaite.

Voici la liste des concepts tout neufs des p’tits philosophes d’aujourd’hui !

Ils ont même fini l’atelier en les dessinant pour les faire deviner à leurs camarades !

Gabriel :

  • La joiec’lère : pendant le confinement, on a éprouvé en même temps ce sentiment de joie et de colère mêlé.
  • L’escarvitesse : désigne un changement de rythme vécu pendant le confinement. Comme un escargot qui est tout à coup poussé « par le souffle d’un ventilateur et porte des patins à roulettes ».
  • Confinouais ! : victoire sur le covid en étant confinés.

Ulysse :

  • Rabatriste : c’est quelqu’un qui est toujours joyeux, qui gâche la tristesse ; c’est le cas d’une dame qui de rabat-joie est devenue « rabat-triste » pendant le confinement.
  • La Tissjoie : désigne celui qui tisse la joie entre plusieurs personnes.
  • Guépartort : un changement de vitesse pendant le confinement.

Yassine :

  • L’Amuselongue : « amusement que l’on ressent très long alors qu’avant, on le ressentait court »
  • La Réusseule : une réunion, un « groupe de seuls ».

Judith :

  • Le Mald’amie : désigne la tristesse de ne pas voir ses amies.
  • La Tessjoie : désigne le fait de ressentir en même temps la joie d’être à la maison et de voir davantage ses parents et la tristesse de ne pas aller à l’école.

Rayan :

  • L’inoubli : désigne le fait de ne jamais rien oublier, puisqu’on ne sort pas.

Bravo les philosophes, créateurs de concepts ! N’hésitez pas à continuer cette semaine à faire jaillir ainsi vos idées !