Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Non classé, Philo pour enfants

Rendez-vous des P’tits Philosophes du 14 décembre 2019 : L’empathie

Aujourd’hui, 14 décembre, c’était le dernier rendez-des P’tits philosophes pour l’année 2019 ! Nous avons réfléchi sur le thème de “L’Empathie”.

Est-ce que parfois dans la vie, on se met à la place des autres ?

Oui, si on est très empathique a dit Anna. Empathique, c’est par exemple quand tu regardes un film et que, si une personne est triste, tu ressens toi aussi de la tristesse. Anna

Non, car on ne peut pas voir ce qu’une personne a dans la tête, elle est unique. Tessa

Il faut se mettre à la place des autres pour savoir si on lui a fait du mal. Amarante

On peut se mettre à la place des autres mais pas tout le temps. Yassine

Quand tu es à côté de quelqu’un, tu ressens quelque chose comme si tu étais elle. Carla

On ne peut pas sentir si on n’est pas dans la même situation qu’elle. Par exemple, la tristesse quand on a des parents séparés, si toi tu as des parents ensemble, tu ne la comprends pas. Anna

Comment fait-on pour se mettre à la place des autres ?

On s’imagine à sa place. On pense à la situation. Louis

On pense à ce qui se passe pour l’autre pour comprendre. On comprend mieux, c’est plus facile, quand on a connu la même situation. Yassine

« Ses yeux parlent ». Il fait faire attention aux autres pour se mettre à leur place. Amarante

Est-ce que pour se mettre à la place des autres, il faut déjà avoir vécu ce que l’autre a vécu ou pas ?

On ne peut pas ressentir exactement la même chose vu qu’on est tous unique mais on peut ressentir si on a déjà vécu ça. Yassine

On peut ressentir ce que l’autre ressent sans l’avoir vécu mais il faut faire des équivalences (entre ce que l’on a vécu et ce qui est raconté). Amarante

Est-ce que ça s’apprend de se mettre à la place des autres ? Est-ce facile ? Est-ce qu’on sait tous le faire ?

On ne sait pas tous le faire. Certains sont perturbés par quelque chose, ils vont penser à cette chose et pas aux autres. Louis.

Se mettre à la place des autres, c’est imaginer, c’est les regarder dans les yeux. Tessa.

Ça dépend si les gens sont sensibles, empathiques.

Qu’est-ce que l’empathie ?
L’empathie ça désigne une personne qui est sensible et qui peut ressentir les émotions des autres. Anna

C’est quand, en soi-même, on ressent la tristesse d’une autre personne. Carla

Est-ce qu’on peut ressentir de l’empathie pour un inconnu ?

On peut être empathique avec tout le monde mais on n’a pas forcément envie. Amarante

On peut se mettre à la place de tout le monde même à la place des gens qu’on ne connaît pas. Carla

L’empathie peut donner de la force. Elle soude. Anna

Par deux, nous avons cherché et dessiné-mimé-expliqué des situations où nous avons besoin que les autres se mettent à notre place : la dispute avec un ami, la solitude, le harcèlement, la situation des SDF….
C’était une bien belle discussion dont les petits philosophes sont sortis… Décorés 😉 ! Bravo à tous ! Bonne fin d’année ! On se retrouve le 11 janvier 2020 !

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Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 7 décembre : La solitude

Samedi 7 décembre, les P’tits philosophes se sont réunis autour d’une notion complexe : la solitude.

 

Qu’est-ce que la solitude ?

« La solitude c’est quand on est seul et quand on se sent seul. » Héloïse

« La solitude c’est quand tu restes seul » Tessa

« La solitude peut être un choix de vie, quand tu décides de vivre loin des autres. » Maïa

« La solitude ça peut être ce qu’on ressent quand on est rejeté par les autres. » Chedi

« La solitude c’est pas forcément être tout seul au sens de personne autour de soi mais connaître personne, être à l’écart. » Nils

« La solitude c’est pas forcément être seul mais se sentir seul, donc on peut ressentir de la solitude même s’il y a des personnes autour de nous. » Yassine

« La solitude, ça peut être une qualité et un défaut : une qualité parce que ça nous permet de faire des choses seul, un défaut parce que ça peut nous empêcher de faire des choses en groupe. » Rayan

« La solitude c’est être seul, ne pas avoir d’amis, mais parfois on peut avoir des amis et se sentir seul si aucun d’eux ne veut passer du temps avec nous par exemple. » Clara

« Pour moi, il y a deux formes de solitude : il y a connaître personne et ne pas avoir d’amis, et il y a vouloir être seul. » Nils

 

Les enfants ont alors examiné l’hypothèse selon laquelle la solitude pourrait être un choix.

« Pour moi, ça peut être un choix et en même temps ne pas l’être. Si on veut rester éloigné des autres pour une raison, on peut choisir d’être seul. Mais dans la solitude, il y a quelque chose qui peut être là mais qui peut aussi ne pas être là. Par exemple il y a être seul, autour de nous personne, ça ce n’est pas obligatoire car il peut y avoir plein de personnes autour de nous, et alors tu peux ne connaître personne comme disait Nils, mais tu peux aussi les connaître et avoir la sensation d’être seul. » Yassine

« On peut se sentir seul même s’il n’y a des personnes autour de nous. » Marilou

« La solitude peut être imposée par rapport à notre apparence, par exemple, d’autres fois c’est un choix, par exemple, parce qu’on est plus à l’aise seul. » Maïa

 

Les enfants ont distingué être seul et se sentir seul et ont alors cherché à préciser ce qu’était la solitude à partir de cette distinction.

« Il y a une nuance entre les deux, comme en musique. Être seul ça peut être un choix, se sentir seul c’est une obligation. » Maïa.

« La solitude c’est quand on ressent quand on se sent seul. On peut se sentir seul parce qu’on est seul, mais à 90% c’est un sentiment, on se sent seul, et à 10% on est seul. » Héloïse

« Parfois on se sent seul sans être seul, on ressent de la solitude. » Marilou

« La solitude c’est un état d’esprit, c’est-à-dire c’est lié à comment on réfléchit, on peut être rejeté et se sentir seul mais on peut aussi avoir envie d’être seul. » Achille

La solitude fait-elle peur ? Doit-on avoir peur de la solitude ?

« On peut avoir peur de la solitude parce que quand on est seul on vit des choses différemment, on entend des bruits qu’on aurait pas entendus à plusieurs, on a plus peur, et donc on a peur d’être seul, parce qu’on a peur d’avoir peur. » Héloïse

« On peut avoir peur des sentiments, et donc avoir peur de la solitude mais on peut aussi avoir peur d’être rejeté. » Achille

« Il y a plusieurs sortes de peurs, on peut avoir peur de la solitude parce que ce n’est pas agréable, ce n’est pas quelque chose qu’on aime ressentir. » Nils

« On peut avoir envie d’être seul, mais on ne peut pas avoir envie de se sentir seul. Si je suis seul et que je n’ai pas envie d’être seul je peux avoir peur, peur d’être rejeté, peur de la solitude. » Achille

 

Faut-il lutter contre la solitude ?

« Des fois, il faut absolument se sentir seul pour prendre les bonnes décisions, c’est obligatoire de rester seul avec la solitude. Par exemple, si on est avec quelqu’un qui ne veut pas la même chose que nous, il faut rester seul. » Marilou

« Des fois, on a besoin d’être seul, d’autres fois, il faut lutter contre la solitude, pour ne pas être en colère et blesser d’autres personnes. Parce qu’être seul alors qu’on ne veut pas être seul, ça peut nous mettre en colère. » Achille

« Ça peut être une qualité, si ça nous permet d’être indépendant, donc il ne faut pas toujours lutter contre la solitude. » Rayan

Merci les P’tits Philosophes pour cet échange passionnant, une chose est sure, on ne se sent jamais seul les samedis matin à vos côtés !

 

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Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 30 novembre: L’Identité

Samedi 30 novembre à 11h, les petits philosophes âgés de 6 à 12 ans ont réfléchi ensemble sur la notion d’Identité et sur ce qui la compose. Ci-dessous, le déroulé de l’atelier et leurs idées marquantes ! 

Nous avons commencé par un petit jeu dans lequel chaque équipe devait faire la liste de 5 ingrédients qui composent l’identité d’une personne. Quelques belles idées ont émergé telles que : le statut dans la société, les projets, les origines, le caractère, les goûts et attitudes… 

Puis est venu le moment de discussion :

  • Qu’est-ce que l’identité d’une personne ?

– “C’est quand tu définis quelqu’un. C’est comme si tu le voyais et que tu décrivais comment il est.” Aouès

– “L’identité d’une personne, c’est ce qu’elle a vécu, ce qu’elle a enduré, ce qu’elle a vu, ce qu’elle a entendu, ce qu’elle a appris de ses erreurs. Les erreurs, ça peut changer des minis choses de notre caractère.” Achille

– “Pour certains, c’est l’apparence, le savoir-faire, la personnalité, le caractère. C’est ce qui fait qu’on est nous et pas quelqu’un d’autre.” Héloïse

– “Ce sont des choses qui ne doivent pas changer et des choses qui vont changer. Il y a plus de choses qui ne changent pas car dans ‘identité’, il y a ‘identique'”. Yassine

– “L’identité, c’est notre personne à nous, c’est nous, ce qu’on est. C’est ce à quoi on ressemble.” Chedi

– “L’identité, c’est quelque chose qui nous rend unique.” Nils

  • Identité changeante ? 

– “On change pas très très souvent. On a une habitude, quelque chose de grave se passe et là on change de caractère. Il y a beaucoup de choses qui changent à cause des événements. Il y a pleins de petites choses qui nous apprennent de nos erreurs et qui rentrent dans notre caractère.” Achille

– “L’identité change tous les jours, c’est une très brève définition de la personne.” Amaranthe

– “Dans l’identité, tu peux te rendre compte qu’il y a des changements.” Carla

– “Dans l’âge, il y a une chose change et une chose qui ne changera jamais. L’âge qu’on a, change ; le moment où on est né, ça ne changera jamais.” Yassine

– “Entre la maternelle et le CM2, j’ai changé donc l’apparence ne compte pas tellement dans l’identité.” Maïa

Pour illustrer cette question sur l’identité changeante, une petite expérience de pensée sur le Mythe du Bateau de Thésée est venue agrémenter la discussion !

Thésée2

En quelques mots, l’histoire est la suivante: Thésée, connu pour son combat contre le minotaure (mi-homme, mi-taureau) et ses exploits victorieux sur les flots, a longtemps été vénéré par les athéniens qui ont décidé de garder fièrement en souvenir la bateau avec lequel il a navigué. Le temps passe et le bateau se fatigue. Les pièces du bateau sont donc peu à peu remplacées, à tel point qu’il ne reste plus aucune pièce d’origine.

La question est donc la suivante: Est-ce que ce bateau est toujours le bateau de Thésée? Voici les réponses des enfants philosophes:

– “C’est plus le même car si Thésée revient sur le bateau, il ne retrouvera plus les mêmes odeurs, il ne sera plus à l’aise.” Maïa

– “C’est le bateau de Thésée mais ce n’est pas le même. Il est identique, il a la même forme mais il n’a pas les mêmes pièces: il n’a pas la même identité.” Yassine

– “C’est le bateau de Thésée en apparence mais ce n’est plus le bateau de Thésée.” Héloïse

– “Ce n’est pas le bateau de Thésée, il n’a pas marché sur ces planches.” Achille

En lien avec l’identité et à l’image du bateau de Thésée, nous changeons constamment. Tous ces changements, font-ils que nous devenons une autre personne? 

– “On change physiquement mais, au fond, on reste la même personne.” Maïa

– “On va peut-être changer d’apparence physique mais à l’intérieur de nous, on reste la même personne.” Nils

Un grand merci à nos chers P’tits Philosophes pour ce moment de partage philosophique !