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Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 27 mars : “A-t-on besoin des autres pour savoir qui on est ?”

Les petits philosophes se sont retrouvés le samedi 27 mars autour d’une discussion philosophique sur la connaissance de soi.

Pour introduire ce thème, Marie leur a présenté Socrate, le père de la philosophie. On lui attribue une célèbre phrase : « Connais-toi, toi-même ». Les enfants ont formulé des hypothèses sur les raisons qui ont poussé Socrate à dire cela, à donner ce conseil.  Il leur a été posé la question suivante : « Pourquoi faudrait-il se connaître soi-même ? »

Diane se lance. Selon elle, c’est important de se connaitre soi-même pour connaître ses actions. Comme ça, on sait ce qu’on aime et on choisit nos actions.

Pour Solel aussi, les actions comptent ! Il faudrait se connaitre soi-même pour dire non merci et éviter de faire du gâchis. Dans notre tête, on doit se connaitre pour savoir dans quel parc on va aller, savoir ce qu’on va manger ce soir ou bien comment faire pour décrocher le lustre. C’est connaitre nos habitudes.

Colin nous dit que c’est pour savoir ce qu’on fait. Si on ne sait pas vraiment de quoi on est capable, on peut faire n’importe quoi. Par exemple, on ne sait pas qu’on a le vertige, du coup on grimpera très très haut et ça nous ferait mal.

Yassine ajoute que ça permet aussi de comprendre les autres car on ne peut pas comprendre les autres si on ne se comprend pas nous-même. Par exemple, l’empathie ne peut pas se faire si on n’a pas vécu une telle situation. L’empathie c’est comprendre ce que vit les autres, comprendre ce qui leur arrive. En sachant ce qui nous est arrivé, on arrive à mieux comprendre ce qui arrive aux autres.

Mais, est-ce facile de se connaître soi-même ?

Pour Diane, non, parce qu’on doit connaître tous nos défauts. Il faut prendre du temps pour connaître ce qu’on aime ou pas, ce qui nous plait et ne nous plait pas.

Selon Paula, nos amis proches peuvent plus nous connaître que nous. Elle donne en exemple une amie qui a le défaut d’être mauvaise perdante sans qu’elle le sache elle-même.

Pour Solel, c’est à la fois oui et non ! Oui parce que c’est notre cerveau, on peut se connaitre un peu soi-même…et en même temps c’est difficile, car en se disant que ça va être dur on ne va pas y arriver.

Tessa admet que c’est un peu plus difficile car comme a dit Paula, c’est plutôt des proches, des amis qui vont voir nos défauts.

Yassine est d’accord avec Solel. C’est nous, c’est normal qu’on se comprend. Mais tout ce qu’on sait, on le sait de nous-même que quand ça nous arrange. C’est la majorité du temps comme ça. C’est toujours ce qui nous permet de l’emporter qu’on peut dévoiler. C’est plus dur de connaître ses défauts que ses qualités.

Marie a ensuite proposé une mission pour se connaitre soi-même : chacun devait faire son portrait en choisissant 5 mots pour se définir soi-même. Cet exercice a permis de se demander si on peut vraiment se connaître soi-même

Pour Diane, au fond de nous, il y a plusieurs qualités que notre cerveau et que notre corps ne connaissent pas. On se connait soi-même dans le temps où c’est important. Il reste toujours des qualités à connaître. Quand on est petit, on n’a pas encore tout vécu, on ne connait que certaines choses sur nous qu’on connaîtra quand on sera grand.

Solel affirme qu’on ne finit jamais de se connaître soi-même.

Yassine est d’accord avec Diane. On ne peut pas se connaitre soi-même. On ne peut pas non plus compter sur les autres pour savoir les choses sur nous-même, parce que ce sera toujours deux parties de nous. Certains diront des choses bien, d’autres des choses mal. Mais ce sera toujours ce qui est bien qu’on connaîtra le plus.

Mais alors, comment peut-on se connaître soi-même ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour se connaître soi-même ?

Selon Colin, si on demande aux autres ce qu’ils savent sur nous, ça peut nous permettre de mieux se connaitre.

Tessa affirme que c’est grâce aux gens qui nous entourent. On leur demande nos défauts et qualités. Nous aussi, on peut voir nos qualités et défauts par nous-mêmes, grâce aux actes qu’on a fait.

Diane pense que pour se connaitre soi-même, il faut faire des actions qu’on sait qu’on sait faire et demander aux autres si c’est vraiment une action qui pourrait être nous-même. On peut aussi demander aux autres s’il s’agit d’une action qu’on fait d’habitude.

Selon Paula, les autres peuvent nous le dire, mais on peut aussi apprendre à se connaître par soi-même. Quand on fait un acte, on peut s’en rendre compte.

Yassine n’est pas d’accord. Les gens qui nous connaissent, ce n’est pas eux qui pourraient nous aider à nous connaitre. Parce que s’ils nous connaissent, ils ne pourront pas se rendre compte des changements positifs ou négatifs de nous-même. Nous même, on ne va pas pouvoir se rendre compte de plein de choses. C’est déjà dur de savoir qui on est et on ne dévoile pas tout. Le meilleur moyen c’est de sortir des personnes qui nous connaissent qu’on voit souvent : elles vont nous donner soit le côté positif, soit le côté négatif mais jamais tout. Les personnes qu’on voit moins, plus rarement, pourront se rendre compte de ce qu’on est car ce sont elles qui vont voir les changements. 

Paula n’est à son tour pas d’accord avec Yassine. Les personnes qui nous connaissent peuvent voir les changements. Les personnes qui nous voient le moins ne vont pas pouvoir remarquer ces changements.

Yassine soutient que les gens qu’on voit tout le temps ne vont nous donner que ce qu’ils voient en général, ce sera l’essentiel mais pas vraiment complètement nous. Alors que ceux qu’on voit le moins, voient nos micro-changements, ils verront vraiment ce qui change en nous.

Diane est d’accord avec Yassine. Les personnes qu’on voit souvent, ne voient pas quand on grandit. Alors que ceux qu’on voit le moins, diraient qu’on a beaucoup changé.

Les petits philosophes semblent s’accorder sur le fait que les autres ont un rôle important dans la connaissance de soi. Pour le vérifier, Marie les a sondés sur deux questions, exceptionnellement les P’tits philosophes devaient répondre rapidement et uniquement par oui ou par non :

  • Est-ce que les autres nous connaissent mieux que nous-même ?

Majoritairement les P’tits Philosophes ont voté « oui »

  • Est-ce que les autres nous voient vraiment comme on est ?

Majoritairement les P’tits Philosophes étaient partagés et ont voté pour « oui » et « non » en même temps.

Souvent on dit que les autres ne voient qu’une partie de nous, qu’ils ne nous voient jamais complètement comme on est. Mais en même temps, sans les autres, on a tendance à se dire qu’on ne pourrait pas se connaitre. Alors…a-t-on besoin des autres pour savoir qui on est ?

Yassine dirait que oui mais qu’on n’a pas besoin que des autres. Il faut aussi nous-même. On a besoin des autres même s’ils ne peuvent pas dire tout sur nous-même.

Paula est d’accord avec Yassine. C’est vrai qu’on a besoin des autres mais quelque part, ils ne sont pas suffisants. Ils peuvent nous dire nos qualités et défauts mais il y a aussi des qualités et défauts que c’est à nous de découvrir.

Diane est aussi d’accord. On a besoin des autres pour connaître qui on est, pour savoir quelques défauts sur nous mais on en n’a pas besoin pour savoir ce qu’on est.

Tessa aime beaucoup l’idée de Diane. On a besoin des autres pour savoir nos qualités et nos défauts mais on n’a pas vraiment besoin des autres pour savoir qui on est vraiment. On a besoin d’eux et de nous.

Yassine est aussi tout à fait d’accord avec Diane et souhaite reformuler. Les autres peuvent dire nos qualités et défauts, qui on est, ce qu’on aime ou pas. Mais ce qu’on est, ça veut dire vraiment, en détail, c’est nous seul qui pouvons le savoir. Qui on est, c’est l’essentiel et ce qu’on est, ce sont les détails mais qui sont vraiment importants.

Merci les P’tits Philosophes pour cette belle réflexion sur la connaissance de soi !