Les Rendez-vous des P'tits Philosophes, Paroles d'enfants, Paroles de philosophes, Philo pour enfants

Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 29 mai : Bien Parler

Samedi 29 mai les P’tits Philosophes se sont retrouvés autour d’une nouvelle question : « qu’est-ce que bien parler ? ».

Pour commencer Julia leur a demandé de révéler le présupposé de la question. Colin a alors expliqué que cette question supposait l’existence de bonnes et mauvaises façons de parler.

Qu’est-ce que cela signifierait alors « bien parler » ?

Diane a proposé : ne pas dire de gros mots, dire merci, dire de rien, etc.

Tessa a complété : respecter les autres quand on parle.

Colin a complexifié : Bien parler ce serait s’exprimer correctement : devant tes amis tu ne t’exprimes pas de la même façon que devant des adultes par exemple.

Solel a proposé un contre-exemple : Dire « ouais qu’est-ce que t’as wesh » ce serait l’inverse de bien parler.

Paula, en accord avec Diane et Tessa a reformulé : Bien parler ce serait être poli, ne pas dire de gros mots, être respectueux.

Yassine a complété l’idée de Colin : Il y a plusieurs façons de bien parler mais bien parler n’a qu’un seul sens. Avoir un vocabulaire adapté selon la situation dans laquelle on est et la personne à qui on parle.

Julia leur a alors proposé une synthèse de leur conceptualisation et leur a demandé de trouver des exemples de phrases pour l’illustrer. Cette collecte d’exemples a amené d’autres remarques :

Tessa a proposé une nouvelle idée : Bien parler ce serait quand ton idée est soutenue, mais aussi quand elle est intéressante. Ce serait s’exprimer avec politesse mais aussi sortir ses idées de la tête. Il y aurait deux formes de bien parler : la politesse et les personnes qui parlent bien dans le sens, logique et intéressant, qui se font comprendre, comme les philosophes.

Julia a alors proposé d’examiner l’exemple de l’homme politique, réputé pour sa capacité à bien parler. Cette exploration a amené la question suivante : est-ce que notre façon de parler révèle qui on est ?

Diana a commencé : Non, la parole ne révèle pas notre façon d’être, ce n’est pas parce qu’on a plus de mots qu’on est plus intelligent. On peut avoir beaucoup de mots et les utiliser n’importe comment alors que quelqu’un peut avoir peu de mots mais être juste.

Paula a complété : Ce n’est parce qu’on a un vocabulaire riche qu’on est plus intelligent : ça veut dire qu’on est intelligent dans ce domaine mais pas forcément dans d’autres.

Colin a ajouté : Tu peux faire semblant de bien parler aussi.

Les P’tits Philosophes ont poursuivi l’atelier par la lecture de l’album La grande fabrique de mots qui les a amenés à penser le personnage du « beau parleur » qu’ils ont distingué du « bon parleur » par son rapport à la vérité.

Yassine a proposé une idée : Le beau parleur va chercher un moyen pour être intéressant sans chercher à respecter la vérité.

Colin : Le beau parleur veut obtenir quelque chose, il amadoue, il ne dit pas forcément la vérité. Il peut par exemple dire un compliment qu’il ne pense pas pour amadouer.

Les P’tits Philosophes ont fini l’atelier par une petite activité proposée par Philéas&Autobule intitulé “Cela vaut bien un fromage” que vous trouverez ci-dessous.

La consigne était la suivante : “vous êtes face à Quignon et Crouton, 2 rats beaux parleurs qui tentent d’obtenir le plus gros fromage. Ils essaient de se convaincre, ou de se persuader que c’est à eux que revient le fromage. Ils sont très malins car ils peuvent vous avoir avec leurs beaux discours mais heureusement, vous êtes des super philosophes à l’esprit critique bien aiguisé ! Vous allez donc repérer les arguments fallacieux qu’ils utilisent pour vous avoir dans la poche et vous manipuler !”

Merci aux P’tits Philosophes de s’attacher chaque samedi matin à bien parler !

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Rendez-vous des P’tits philosophes du 22 mai : le sens de la vie

Aujourd’hui, c’est un grand concept en 3 lettres autour duquel les enfants vont réfléchir :

LA VIE 

Marie anime et commence par présenter un nuage conceptuel…

La vie… à quoi ça vous fait penser ? Trouvez un seul mot ! 1, 2, 3, pensez !

Pacôme : la paix      Diane : l’amour        Paula : la famille      Bonnie : l’amitié

Yassine : être           Pacôme propose un autre mot : la nature

Baptiste : la tranquillité     

Yassine : ce qui me vient à l’esprit en parlant de la vie, c’est la mort

Yassine : la chance aussi. Parce qu’être en vie, vu les probabilités, c’est une chance.

Marie : Est-ce que vous voulez réagir à ces mots ? Ce serait bien que vous les commentiez.

Paula : L’amitié et la famille, c’est important dans la vie. Mais pourquoi le verbe être ?

Yassine : la vie, c’est quand on est.

Diane : c’est un bon exemple. Quand on est quelqu’un on doit vivre. C’est important d’être ce qu’on a envie d’être. C’est important. C’est vraiment être soi.

Baptiste : Dans la vie, il faut être tranquille.

Pacôme complète l’idée de Baptiste : Si on vit en n’étant pas tranquille, à quoi bon vivre ? On ne peut pas être tranquille tout le temps mais c’est mieux d’être tranquille.

Diane également : Quand on est tranquille dans notre vie, on est tranquille dans notre corps. Quand on n’est pas tranquille, on est pressé, on ne profite pas. Après quand on est grand, on regrette de ne pas avoir profité.

Marie : Ça signifie qu’on a besoin d’être tranquille pour vivre une bonne vie, c’est ça ?

Marie présente ensuite l’idée du jour, c’est celle du SENS de la vie.

Marie fait la lecture du livre « Le sens de la vie » d’Oscar Brenifier… et annonce une cueillette de questions à la fin.

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Quelles questions philosophiques peut-on se poser à partir de cette histoire, à partir de ce livre ?

Pacôme : Est-ce que la vie, c’est forcément faire ce que l’on veut ?

Diane répond à la question de Pacôme : Dans la vie, on ne fait pas ce que l’on veut. Par exemple, si on veut vivre éternellement, ce n’est pas possible. Puis, elle pose sa question : Qu’est-ce qu’on peut faire et qu’est-ce qu’on ne peut pas faire dans la vie ?

Paula : Est-ce qu’il faut travailler toute sa vie ?

Yassine : Qu’est-ce qu’on doit faire dans la vie ?

Marie pose la grande question que nous allons discuter aujourd’hui :

Qu’est-ce qui donne du sens à la vie ?

Cette question a un présupposé. Vous vous souvenez de ce que c’est, un présupposé ?

Yassine : Un présupposé c’est quand on donne idée et que dans cette idée il y a une autre idée que l’on n’a pas vérifié d’abord.

Il y a derrière la question du jour, une idée qui est considérée comme vraie alors qu’elle peut être discutée. Qu’est-ce qu’elle suppose cette question ?

Yassine : la question suppose qu’il y a un sens à la vie et qu’il y a quelque chose qui donne du sens à la vie.

Marie acquiesce. Oui, et on aurait pu avoir la question : quel est le sens de la vie ? avec le seul présupposé : la vie a un sens.

SELON VOUS QU’EST-CE QUI DONNE DU SENS A LA VIE ?

1, 2, 3, Pensez !

Avant qu’on se pose cette question est-ce que vous voulez discuter de nos deux présupposés : que la vie ait un sens ou que des choses lui donne du sens.

Pacôme relève un problème : quel sens pour …le mot « sens » dans cette question ? Marie reprend : Quand on dit sens, ça peut vouloir dire quoi ?

  • Qu’est- ce que ça veut dire la vie ?
  • A quoi sert la vie ? Qu’est-ce qu’elle nous apprend ? Pourquoi on vit ?

Voici les réponses des enfants :

Pacôme : elle nous apprend à vivre, à découvrir la vie, à découvrir plein de choses.

VIVRE et DECOUVRIR

Diane : Voir les choses, ce qu’on entend, découvrir ce qu’il y a autour de nous. Être soi-même, être content d’être soi, être content d’être vivant, avoir du plaisir.

DECOUVRIR-VOIR-ENTENDRE-ETRE SOI

Yassine : Le sens de la vie, c’est simplement d’être. Parce que en étant, on vit.

ETRE-EXISTER

Paula : Je suis d’accord avec Diane, avec l’idée d’être content d’être soi-même, d’être en bonne santé, d’exister.

ETRE CONTENT d’EXISTER

Paula : Il y a des personnes qui n’aiment pas leur vie, qui se suicident. C’est important d’être content de vivre.

Bonnie est d’accord avec Paula.

Marie propose de reprendre les idées du livre en utilisant le petit jeu :

« Esprit critique, garde à vous ! » : D’accord parce que OU pas d’accord parce que ?

Vous connaissez l’expression « Esprit Critique » ? Que signifie-t-elle ?

Yassine : être capable de critiquer les choses, pas seulement négativement mais aussi positivement une idée.

Marie : avoir un esprit critique de façon générale c’est s’interroger sur ce qui est dit, se demander si c’est vrai ou faux, bien ou mal, valable ou non valable, c’est prendre le temps d’examiner les idées avant de les valider ou de les refuser.

IDEE 1 : le sens de la vie, c’est prendre soin des autres.

Tous les enfants sont plutôt d’accord avec cette idée. Pourquoi ?

Pacôme : parce que aider les gens, c’est bien, c’est gentil et dans la vie, il faut être gentil.

IDEE 2 : le sens de la vie, c’est d’être heureux.

Diane est plutôt d’accord.

Paula dit que parce que lorsque on est heureux, on peut profiter de la vie.

IDEE 3 : le sens de la vie, c’est bien agir ?

Les enfants sont d’accord.

Diane : ça sert à rien de vivre si on n’aime pas notre vie.

Pacôme : parce que bien agir, c’est important, pour être une personne bien.

Pour finir deux idées ont été examinées en vis-à-vis qui reprenaient les avis de deux personnages du livre.

IDEE 4 : le sens de la vie on le trouve dans notre relation avec les autres.

IDEE 5 : le sens de la vie se trouve en nous-même.

Les enfants étaient plutôt d’accord avec les deux, alors qu’elles pouvaient sembler contradictoires, ce qui a ouvert un échange sur cette confrontation :

Yassine : il n’y a pas une chose qui fait le sens de la vie. Le sens de la vie, on le trouve dans plein de choses. C’est pour ça que j’ai toujours répondu que j’étais d’accord, parce que le sens de la vie peut se trouver dans toutes ces choses.

Êtes-vous d’accord avec cette idée de Yassine ? demande Marie.

OUI ! répondent les enfants en chœur.

ET vous, quel(s) sens donnez-vous à la vie ?

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Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 15 mai : “Sommes-nous tous des monstres ?”

Le samedi 15 mai au matin, Diane, Yassine, Colin, Solel ont participé au Rendez-vous des P’tits Philosophes animé par Léonie sur le thème des Monstres !

Léonie a commencé par demander aux p‘tits philosophes si eux-mêmes connaissaient un monstre…

Diane : Le vampire parce qu’il a de grosses dents et il suce le sang. Il a peur de la lumière donc il sort le soir et la nuit pour faire des cauchemars.

Colin : Quelqu’un de conte. C’est Barbe Bleu, il a beau avoir ne pas avoir une allure de monstre, il est cruel et méchant, il tue des femmes.

Solel : SCP 096. Ce sont des espèces monstres, il y en a plusieurs donc on leur donne des numéros. Ils sont tout blanc et quand tu les regarde dans les yeux, ils courent sur toi et ils te tuent. Ce sont des livres sur des monstres SCP.

Yassine : Polyphème : je l’ai choisi pour 2 raisons. Parce que c’est le seul monstre qui me venait à l’esprit qui est à la fois est monstre en apparence et monstre par ses actes. Monstre en apparence parce que le monstre ça vient du mot « étranger, différence » si je m’en rappelle bien, quelque chose comme ça. Le cyclope Polyphème est étrange, différent par rapport à l’humanité : c’est un monstre physiquement. Il est aussi cruel, il fait des actes cruels comme manger de la chair humaine.

Yassine a fait une distinction sur les monstres. Laquelle ?

Colin a deviné : Il a distingué leurs actes et leur apparence.

Et le monstre se définit par rapport à quoi ?

Diane : il se définit par le fait qu’il soit différent des autres, qu’il fasse peur.

Colin : Je peux être un humain mais aussi un monstre par rapport à mes actes.

Yassine : Ce qui est différent ce serait les actes, l’aspect moral.

Est-ce qu’il suffit d’avoir une apparence de monstre pour être un monstre ?

Colin : Non, on peut avoir une apparence de monstre et être tout à fait gentil.

Solel : On peut être aussi très méchant et avoir une apparence d’humain normal. J’ai un copain qui embête tout le monde dans la cour et il a une apparence d’humain.

Est-ce que ça suffit pour définir ce camarade comme un monstre ?

Solel : Oui, un petit monstre.

Yassine : ça dépend de comment on parle du monstre. Si on parle du monstre à l’aspect physique, là l’exemple de Solel ne marche pas. Si on parle de l’aspect moral alors ça peut marcher.

Diane : Je ne suis pas d’accord avec Solel. Pour moi, un monstre c’est vraiment très méchant.

C’est quoi alors la différence entre être un monstre et être méchant ?

Diane : Quand on est un monstre on est plus méchant que quand on est juste méchant.

Yassine : Pour moi, il y a une grande différence par rapport aux autres.

Les p’tits philosophes ont ensuite fait un petit exercice philosophique sur les monstres. Pour chacun des cas, Léonie leur demandait s’il s’agissait d’un monstre ou pas…

  • L’ornithorynque, mammifère qui a un corps de loutre, une queue de castor, un bec de canard, des pieds venimeux et pond des œufs :

Diane : C’est pas un monstre, il a tué personne, il a été méchant avec personne. C’est juste son apparence qui fait peur.

Yassine : Le monstre il est anormal, alors que l’ornithorynque, c’est quelque chose de normal car tous les autres de son espèce sont comme ça. Un monstre c’est un cas unique, très rare.

Colin : Pour moi, ce n’est pas un monstre car personne ne sait son caractère et s’il pique avec ses pattes venimeuses, c’est juste pour se défendre. On ne connait pas son caractère, on ne peut pas savoir ses intentions, s’il est méchant ou pas.

  • L’homme le plus gros du monde, qui pèse 560kg :

Diane : Il ressemble à un monstre mais il n’a rien fait, il n’a pas fait de mal, il n’a jamais été méchant avec quelqu’un.

Yassine : Si Usain Bolt n’est pas considéré comme monstre, alors l’homme le plus gros du monde non plus. C’est juste quelqu’un qui a battu un record. Il est hors-norme, il a quelque chose que les autres ont mais de façon anormale. C’est la démesure de quelque chose que les autres ont.

Solel : Ce n’est pas un monstre car oui il est très gros mais ça veut pas dire qu’il est forcément monstrueux. Il n’est pas pareil que les autres, il est juste différent.

  • Un meurtrier en série qui a tué beaucoup de gens :

Diane : C’est un monstre. S’il tue les gens, c’est un acte cruel et très méchant. C’est très important pour nous d’être vivant.

Yassine : Il y a aussi de la démesure mais sur ce que les êtres humains font rarement : tuer. Mais surtout, c’est un acte cruel. C’est enlever la chose la plus importante aux êtres vivants.

  • Une mygale :

Colin : Une mygale, c’est juste une araignée. Elle pique c’est tout. On ne sait pas son caractère, il y a des animaux plus terrifiants mais qui ne sont pas des monstres.

Solel : Pour moi, c’est un monstre car je suis arachnophobe.

Yassine : C’est parce que Solel en a peur qu’il dit c’est un monstre.

Un nouveau concept émerge : le concept de peur. Colin et Solel n’ont pas le même rapport avec l’araignée, ce qui fait que l’un la considère comme un monstre, l’autre non…

  • Un énorme lion qui terrorise un village en attaquant ses habitants :

Diane : Les animaux ne sont pas des monstres. Par exemple, les léopards s’ils chassent c’est parce qu’ils ont faim ou qu’ils veulent protéger leurs petits.

Mais pour les villageois, ce lion est-il un monstre ?

Colin : Oui, car comme il les terrorise, ils ont un autre point de vue du lion. Pour les villageois, c’est un tueur qu’il faut éliminer.

  • Un homme qui ne pense qu’à gagner de l’argent :

Diane : C’est pas gentil mais c’est pas un acte de monstre. Un acte de monstre ce serait tuer des gens pour le plaisir. C’est pas assez méchant pour être un monstre.

Colin : Il a juste une ambition qui est de gagner de l’argent. Un monstre il fait des choses plus cruelles que ça. S’il pense qu’à gagner de l’argent, c’est juste son plaisir, son envie.

Est-ce que ça peut devenir monstrueux un homme qui ne pense qu’à l’argent ?

Solel : Oui, avec son argent il peut acheter un fusil et tuer des gens.

Est-ce qu’une personne qui fait du mal aux autres pour son propre plaisir est un monstre ? 

Diane : C’est forcément un monstre car c’est un acte cruel.

Colin : Oui, parce que bien qu’il ait une apparence humaine, il tue des gens et ça c’est un acte monstrueux. Parce que la personne n’a rien demandé et rien fait pour être violemment punie.

Diane : Pour le plaisir, faire mal aux gens c’est pas gentil. Quand c’est pas fait exprès, ce n’est pas un acte méchant. Un acte méchant c’est quand on fait vraiment exprès d’être méchant.

Il y a donc l’intention de faire mal pour être monstrueux !

  • Une mère qui abandonne ses enfants :

Diane : ça dépend pourquoi elle les abandonne. Par exemple, en pleine guerre, c’est pas un monstre. Une mère n’abandonne jamais ses enfants comme ça, c’est impossible. Ce qui est possible est que la mère veuille protéger ses enfants. Durant la première guerre mondiale, il y a des enfants qui ont été envoyé dans un autre pays pour les protéger de la guerre. Ça s’appelle pas abandonner ses enfants, mais protéger ses enfants de la guerre. S’il elle les avaient laissés en guerre, ses enfants seraient sûrement morts donc elle a protégé ses enfants !

Colin : Elle a totalement raison. Si c’est pour les protéger, je ne vois pas ce qu’il y a de monstrueux.

Léonie a fait remarquer aux p’tits philosophes que les exemples donnés dans cette exercice philosophique existent alors que ceux qu’ils ont cités au début de l’atelier étaient fictifs.

A partir de la discussion les P’tits philosophes ont ensuite fait un nuage de mots sur les principales caractéristiques du monstre :

La discussion nous a enfin menés à la question du jour : « Sommes-nous des monstres ? »

Colin : On a tous une part de mal en chacun de de nous.

Diane : On n’est pas tous des monstres. Parfois, ça nous arrive de nous bagarrer, d’être méchant. On n’est jamais des monstres. J’ai pas tué de personnes, j’ai pas fait d’actes de monstres.

Solel : On peut être un monstre et on peut ne pas l’être. Tout le monde a une part de méchanceté. Mais cette méchanceté peut apparaître à des moments spéciaux. Cette partie peut ne pas se dévoiler. Si t’es très sage, tu peux résister mais si tu t’embarques dans n’importe quoi, tu peux sortir ta méchanceté.

Léonie leur a raconté le conte amérindien des deux loups. Le voici :

« Un soir, un vieil indien Cherokee raconte à son petit-fils l’histoire de la bataille intérieure qui existe chez les gens et lui dit :

Mon fils, il y a une bataille entre deux loups à l’intérieur de nous tous.

L’un est le Mal : C’est la colère, l’envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l’avidité, l’arrogance, la honte, le rejet, l’infériorité, le mensonge, la fierté, la supériorité, et l’ego.

L’autre est le Bien : C’est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. »

Le petit fils songea à cette histoire pendant un instant et demanda à son grand-père :

Lequel des deux loups gagne ?

Le vieux Cherokee répondit simplement :  Celui que tu nourris. »

Comment peut-on interpréter cette histoire ?

Yassine : Ça veut dire que si tu fais en sorte de faire le bien alors c’est celui qui fait le bien que tu nourris. Mais si tu fais des choses mal, c’est le mauvais loup que tu nourris.  

En dernière activité, les p’tits philosophes ont réfléchi autour de la question du jour : « Est-ce qu’on peut tous être un monstre ? » Pour répondre, ces derniers ont été réparti en deux équipes. L’une composée de Colin et Solel devait donner des arguments en faveur du « oui » ; l’autre équipe composée de Diane et Yassine devait répondre « Non ».

Pour conclure, Léonie a demandé aux p’tits philosophes de donner l’idée qui leur a plu dans l’atelier :

Diane : Pour être un monstre, il faut être méchant et vraiment faire un acte cruel.

Colin : Pour être un monstre, il faut donner plusieurs adjectifs.

Solel : Moi c’est l’exemple du lion, que c’était pas vraiment un monstre.

Et vous, quelle est l’idée qui vous a plu ?

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Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 10 avril : “Comment peut-on se sentir chez soi ?”

Le samedi 10 avril, les enfants ont réfléchi sur le sens du Chez-soi dans notre vie. C’est un thème qui n’est pas simple mais qui a été brillamment abordé par nos chers p’tits philosophes ! Voici le cheminement de leur discussion :

C’est où « chez soi » ? 1,2,3 pensez !

Judith : Chez soi c’est chez nous, c’est là où on est, c’est là où on vit, c’est là où on a grandi !

Solel : C’est un endroit où on peut faire des choses. Là où on est bien. Un endroit à nous ou à nos parents.

Colin : C’est un endroit où on aime vivre.

Yassine : C’est un endroit qui nous appartient.

Diane : C’est un endroit où on est chez soi, c’est notre maison. Personne n’a le droit de rentrer chez nous si on ne le veut pas. C’est un endroit où on habite, personne ne peut nous le prendre car c’est à nous, c’est chez nous et on n’a pas le droit de nous voler ça !

Paula : C’est un endroit où on se sent bien. Ce n’est pas forcément là où on habite car on peut se sentir chez soi plus chez nos grands-parents que chez nous. C’est un endroit où on est à l’aise. C’est un endroit qui nous appartient. C’est intime, c’est notre chez nous.

Solel : Je ne suis pas d’accord avec Diane car les voleurs peuvent rentrer chez nous, ils essaient de rentrer chez nous.

Deux chemins de réflexions semblent s’être distingués :

  1. Le chez soi, c’est ce qui nous appartient, c’est à nous : en quoi le chez soi est un endroit qui nous appartient, qu’on possède ?

Paula : On peut se sentir chez soi dans un endroit qui ne nous appartient pas. Si on habite à la campagne et qu’il y a un pré qui appartient à quelqu’un. On peut se sentir chez soi et ça ne nous appartient pas.

Judith : On peut louer un appartement, on peut prêter un appartement, on peut se sentir comme chez soi alors que ce n’est pas vraiment chez nous.

Yassine : Je suis d’accord avec Judith. Il y a une différence entre se sentir chez nous et être chez nous. Un endroit qui ne nous appartient pas, on peut au plus se sentir chez soi, être à l’aise. Mais le chez nous est l’endroit qui nous appartient.

2. Le chez-soi est un endroit où on aime vivre, où on se sent bien, à l’aise. On voit bien une différence entre « être » chez-soi et « se sentir » chez soi : laquelle ?

Quelle(s) différence(s) entre “être” chez soi et “se sentir” chez soi ?

Judith : « Être » chez soi c’est vraiment être chez soi, c’est avoir une maison à nous, quelque chose qui nous appartient. Alors que « se sentir » chez soi, c’est plutôt l’impression d’être chez soi mais ce n’est pas vraiment notre chez soi.

Colin : Je suis d’accord avec Judith, « être » chez soi c’est habiter dans une maison. « Se sentir » chez soi, c’est quelque part, c’est quand tu aimes cet endroit, tu te sens chez toi, tu es à l’aise.

Yassine : « Se sentir » chez soi, c’est être à l’aise dans un endroit.  « Etre » chez soi ce n’est pas forcément être à l’aise dans cet endroit mais être dans un endroit qui nous appartient.

Paula : Je suis d’accord avec Judith. Etre chez soi c’est être dans l’endroit qui nous appartient et se sentir chez soi. Par exemple on a une amie qui est très proche et on va souvent chez elle et donc on se sent chez soi quand on est chez elle.

On peut donc se sentir chez soi ailleurs que chez soi ? Vous avez des exemples ?

Clarisse : Quand on est chez des amis, et que c’est agréable d’être chez eux, c’est comme si on était chez nous.

Et à l’inverse, est-ce que chez soi, on peut ne pas se sentir chez soi ?

Diane : On peut ne pas se sentir chez soi chez nous car on n’aime pas notre maison. On en préfère une autre, on a vraiment envie de changer. On se sent chez soi quand on aime l’endroit où on habite.

Paula : Souvent, quand on déménage mais que nous on n’avait pas envie. On déménage dans un endroit, où on ne va peut-être pas se sentir chez soi. Si on reste longtemps, normalement on va se sentir chez soi. Si on vient juste de déménager, on peut ne pas se sentir chez soi.

Le temps peut nous donner le sentiment d’être chez soi ?

Colin : Moi je pense que ce n’est pas forcément le temps. Je suis en train de déménager, je me sens ici, je me sens chez moi car on a un jardin, on a beaucoup de choses, on s’amuse.

Yassine : Moi je suis un peu d’accord avec Paula. Le temps joue mais il faut juste qu’on s’adapte à un endroit. C’est l’adaptation, le fait d’avoir l‘habitude d’y être qui donne le sentiment d’être chez soi.

Diane : Je ne suis pas d’accord avec Paula car j’ai une copine qui a eu envie de déménager car elle n’aimait pas sa maison.

Paula : Quand je disais ça, je disais ça quand on adore sa maison et qu’on n’avait pas envie de la quitter. On peut avoir envie de déménager bien sûr.

Solel : Je suis entièrement d’accord. On peut quitter et on s’habitue avec un peu de temps, beaucoup de temps, directement…ça dépend ! On a toutes nos habitudes dans la maison.

Paula : Quand on n’a pas envie de déménager parce qu’on a beaucoup d’amis et qu’on n’a pas envie de les quitter. Si on habite en ville et qu’on déménage à la campagne, pour voir nos amis, ce sera plus compliqué.

On a donc pu constater qu’il y a une grande différence entre la réalité (« être chez soi ») et le sentiment (« se sentir chez soi »). Il y a d’autres moments de la vie où on peut rencontrer cette différence. Par exemple, « être » libre et « se sentir » libre. Les enfants, est-ce que vous avez d’autres exemples ?

Diane : « être » propre et « se sentir » propre.

Clarisse : « être » à l’école et « ne pas se sentir » à l’école. Par exemple, pendant le confinement, quand c’est l’école à la maison, on ne se sent pas vraiment à l’école !

Judith : « être » rigolo et « se sentir » rigolo.

Paula : « être » sympathique et se « sentir » sympathique.

Yassine : « être » malade et se sentir malade.

Clarisse : « être » avec un ami et « se sentir » avec un ami.

Parfois dans la vie, il faut quitter notre chez soi. Vous avez d’ailleurs parlé du déménagement. Avez-vous d’autres exemples de moments où il faut quitter notre chez soi ?

Clarisse : Si notre maison est en feu, il faut quitter notre chez soi.

Paula : Quand on doit partir en vacances.

Diane : Aller à une soirée pyjama avec ses meilleures copines.

Colin : Pour les vacances, on revient, comme les soirées pyjamas !

Bonnie : Pour fuir la guerre.

Colin : ça s’appelle la migration

Clarisse : S’il y a une inondation et il qu’il faut qu’on parte.

Yassine : Quand on est expulsé de chez nous.

Diane : Quand on est dans une tombe parce qu’on est mort.

Vous avez parlé de la migration en tant de guerre. On quitte non seulement sa maison mais aussi son pays. Une personne qui arrive dans un nouveau pays, va-t-elle se sentir chez elle ?

Colin : Elle ne va pas ses sentir chez elle au début car elle ne connait forcément pas le pays car elle vient d’arriver. Elle ne sait pas ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas y faire.

Yassine : Je suis d’accord avec Colin. C’est surtout le fait de connaître, de comprendre aussi le lieu qui va permettre de se sentir chez soi.

Diane : On ne peut pas se sentir chez soi. Si on va dans un autre pays, on ne peut pas parler la même langue. On est toujours gêné parce qu’on ne connait pas la langue. On ne peut pas se sentir chez soi quand on ne connaît rien, quand on ne sait sur ce pays.

Clarisse : Pour se sentir au maximum chez soi, il faut ramener quelques affaires comme des doudous. On décore comme c’était chez nous et on essaye d’aller chez des amis qu’on connait.

Une expérience de pensée a ensuite été proposée aux p’tits philosophes :

Imaginez demain qu’on doit quitter notre planète terre et partir sur une autre planète car la nôtre a été totalement détruite par la pollution, l’industrie, les caprices et l’orgueil des humains. La planète où on doit aller ressemble à la planète Terre, on peut y vivre tranquillement. Tous les humains vont partir ensemble sur cette nouvelle planète, ils vont migrer. Tous les gouvernements, tous les états du monde ont décidé que chaque humain sur cette nouvelle planète aurait une grande boîte de 30 m² dans laquelle il pourrait vivre. Chacun aura donc un nouveau chez soi.

A partir de cette expérience de pensée, les p’tits philosophes ont écrit sur des morceaux de papier qu’ils ont glissé dans leur boîte, ce qu’ils pourraient bien amener pour qu’ils puissent se sentir chez eux dans ce nouveau lieu.

A la suite de cela, ils devaient classer du plus important au moins important les éléments de leur liste pour se sentir chez soi.

Que remarquez-vous dans votre hiérarchie ?

Bonnie : On a un peu tous mis notre famille !

Et, qu’est-ce que ça veut dire ?

Paula remarque que tout ce qu’on a mis, c’est ce qu’on aime le plus et ce qu’on n’aimerait pas quitter.

Pour se sentir vraiment chez soi, il faudrait donc être avec ce qu’on aime le plus… belle idée ! Bravo les p’tits philosophes pour cette superbe discussion ! On se retrouve le samedi 15 mai pour un nouvel atelier autour de la question : « Sommes-nous tous des monstres ? »

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Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 3 avril : “L’amitié est-elle un cadeau ?”

Aujourd’hui, 3 avril 2021, les P’tits philosophes se retrouvent en visio pour aborder le thème de l’amitié :

Qu’est- ce que c’est pour vous un ami ? demande Julia, qui anime l’atelier. 1, 2, 3 Pensez !

Tessa : Pour moi, un ami c’est une personne en qui tu as confiance, qui est fidèle à toi, c’est un peu le double de toi. C’est la personne avec laquelle tu t’entends bien.

Paula : Je suis d’accord avec Tessa. C’est une personne en qui on a confiance, qui nous aide quand on est triste. Avec un ami on s’amuse.

Pacôme : Pour moi, un ami c’est quelqu’un sur qui on peut compter, qui ne trahit pas, qui est différent de nous, car si on est pareil ce n’est pas intéressant. On peut avoir quelques points communs mais il faut des différences.

Solel : Je suis d’accord avec Pacôme. C’est quelqu’un sur qui on peut compter. Quand on a un souci, il t’aide à comprendre des choses, il t’aide, ça ne sert pas qu’à jouer avec lui. On peut pas le laisser tomber. Il y a des points communs mais pas seulement.

Julia demande alors :  Est-ce que quelqu’un avec qui on joue, c’est forcément un ami ?

Solel : Non, ça peut être un copain.

Diane : L’ami c’est quelqu’un sur qui on peut compter. Pas notre double. Juste quelqu’un qu’on aime. On n’est pas obligé de jouer avec. C’est quand on est des sœurs qu’on est des doubles, qu’on vit ensemble. On est des doubles quand on est « meilleures amies ».

Yassine : Un vrai ami c’est quelqu’un en qui on a vraiment confiance. Ce n’est pas un double. On n’a pas forcément besoin de goûts communs pour être amis. Même s’il faut des points à partage.

Paula : Je ne suis pas vraiment d’accord avec Diane, car une sœur ce n’est pas vraiment un double. Mais je ne suis pas d’accord avec Solel : un ami, c’est pas un objet ! Ça ne « sert » pas. C’est une personne !

Pacôme : Je trouve que vous avez tous raison mais surtout un ami, c’est quelqu’un qui ne frappe pas. Quelqu’un qui frappe, ce n’est pas un ami.

Tessa : Après réflexion, je préfère enlever l’idée du double. J’ai changé d’idée !

JULIA : Parfois l’amitié, ça peut problème…

Julia présente le mot : PROBLEMATISER qui est un mot que l’on aime beaucoup en philosophie !

Yassine sait ce que ce mot signifie : « Il me semble que ça veut dire, créer une problématique, une question à partir d’un fait. »

Les enfants vont expérimenter ce que c’est que problématiser… Julia leur propose d’écrire une phrase sur ce qui pose problème dans l’amitié.

Quel problème l’amitié peut-elle nous poser ? Voici la récolte des problèmes :

Le problème de Pacôme : Souvent t’as plusieurs amis et y’en a un dans le groupe qui n’aime pas quelqu’un d’autre. Toi tu es ami avec les deux et entre eux ils ne s’entendent pas !

Le problème de Tessa : il y a une sorte de concurrence.

Julia : Qui voudrait poser une question là-dessus : une question qui concerne la concurrence et l’amitié ?

Tessa : Est-ce que l’amitié est le contraire de la concurrence ?

Julia : Est-ce que l’amitié peut créer de la concurrence ?

Pacôme : Est-ce que l’on peut partager son amitié ?

Le problème de Yassine : On compte sur notre ami et il compte sur nous. Du coup, on ne peut pas le trahir… Et parfois ça peut poser problème…

Pacôme : Comment sait-on que l’on peut compter sur un ami ?

Yassine : Jusqu’où on pourrait aller en amitié ?

Le problème de Diane : Ma copine n’est pas contente parce que je joue avec mon copain et qu’elle est jalouse. Les amis sont tristes quand on ne joue pas avec eux.

Julia : Est-ce que l’amitié peut créer de la tristesse ?

Le problème de Solel : Ne pas être d’accord avec ses amis.

Léonie : Doit-on toujours être d’accord pour garder ses amis ?

Le problème de Paula : Lorsqu’on n’a pas du tout les mêmes goûts, c’est difficile.

Yassine : Est-ce qu’on peut être amis en étant très différents ?

Paula : Est-ce qu’on peut dépasser nos différences dans l’amitié ?

Le problème de Bonnie :On peut se disputer entre amis.

Diane : Comment on fait pour se réconcilier avec ses amis ?

Pacôme : Pourquoi se dispute-t-on avec ses amis ?

Yassine : Peut-on être amis sans se disputer ?

Julia raconte une histoire qui questionne… Un dilemme !

“Luce et Suzanne sont meilleures amies. A la récré, elles jouent tout le temps ensemble, elles font des soirées pyjama chacune l’une chez l’autre et se disent tous leurs secrets. Luce est une fois partie en vacances chez la grand-mère de Suzanne et Suzanne a offert à Luce un talisman d’amitié dont chacune porte l’un des morceaux. A la rentrée, une nouvelle camarade arrive, Fatou, et se trouve placée à côté de Suzanne. Elles ont fait connaissance durant toute la journée et se sont aperçues qu’elles avaient plein de points communs. Elles s’entendent tellement bien qu’elles décident de rentrer ensemble de l’école car il se trouve qu’elles habitent dans le même quartier. Luce, qui fait le chemin de l’école avec elles, boude car elle aimerait parler à Suzanne seule. Elle ressent de la jalousie envers Fatou. Elle craint que sa nouvelle camarade ne lui vole sa meilleure amie. Toute la semaine, Suzanne et Fatou passent leurs récrés ensemble, rient beaucoup. Peu à peu, Luce s’éloigne de leurs jeux sans que Suzanne semble s’en apercevoir. Elle ressent de la colère et de la tristesse à voir Suzanne si heureuse en s’amusant avec une autre personne qu’elle.  Un jour, Luce explose de colère et lance un ultimatum à Suzanne : c’est elle ou moi !”

Julia demande : QUE FERIEZ-VOUS A LA PLACE DE SUZANNE ?

Bonnie : Je choisirai Luce car c’était sa copine avant. Elle ne parlerait plus à Fatou.

Julia : Pourquoi elle ne parlerait plus à Fatou ?

Paula : Elle ne devrait pas avoir à choisir ! Elles pourraient être amies toutes les trois…

Pacôme : Pour moi elle doit choisir Fatou car ce n’est pas Luce qui doit la commander. Pour moi elle a choisi Fatou comme meilleure amie.

Yassine : J’aurais choisi Fatou car si Luce ne veut pas partager c’est son problème.

Tessa : J’aurais choisi Fatou parce que comme a dit Pacôme, c’est son problème à Luce ! On a une vie et on peut la partager avec plein de personnes et si Luce ne veut pas être amie avec Fatou c’est son problème.

Diane : Elle peut rester amie avec les deux, y’a aucune copine abandonnée.

Solel : je suis d’accord avec Diane, elle peut être amie avec les deux… Et si Luce n’est pas d’accord, elle choisit d’abord Luce et elle fait en sorte qu’elle devienne amie avec Fatou.

Pacôme et Tessa pose un nouveau pb : qu’est-ce qu’en pense Fatou ?

Julia demande aux enfants quelles questions philosophiques pose cette histoire ?

Paula : Est-ce qu’on est obligé de choisir nos amis ?

On retrouve certaines des problématiques de l’amitié que l’on a vu en première partie !

Julia pose une dernière question : L’amitié est-elle un cadeau ?

Chaque enfant devait écrire sur sa feuille le cadeau que lui apporte l’amitié :

Pacôme : le bonheur

Solel : du courage, du support, de l’amour

Yassine : une personne sur qui compter

Diane : de l’amour, de la joie et quelqu’un sur qui compter

Tessa : de la joie, confiance, amour

Paula : du bonheur, de l’amusement, de l’amour

Bonnie : de la joie, de l’amour

Quelle jolie récolte ! Bravo les philosophes !

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Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 27 mars : “A-t-on besoin des autres pour savoir qui on est ?”

Les petits philosophes se sont retrouvés le samedi 27 mars autour d’une discussion philosophique sur la connaissance de soi.

Pour introduire ce thème, Marie leur a présenté Socrate, le père de la philosophie. On lui attribue une célèbre phrase : « Connais-toi, toi-même ». Les enfants ont formulé des hypothèses sur les raisons qui ont poussé Socrate à dire cela, à donner ce conseil.  Il leur a été posé la question suivante : « Pourquoi faudrait-il se connaître soi-même ? »

Diane se lance. Selon elle, c’est important de se connaitre soi-même pour connaître ses actions. Comme ça, on sait ce qu’on aime et on choisit nos actions.

Pour Solel aussi, les actions comptent ! Il faudrait se connaitre soi-même pour dire non merci et éviter de faire du gâchis. Dans notre tête, on doit se connaitre pour savoir dans quel parc on va aller, savoir ce qu’on va manger ce soir ou bien comment faire pour décrocher le lustre. C’est connaitre nos habitudes.

Colin nous dit que c’est pour savoir ce qu’on fait. Si on ne sait pas vraiment de quoi on est capable, on peut faire n’importe quoi. Par exemple, on ne sait pas qu’on a le vertige, du coup on grimpera très très haut et ça nous ferait mal.

Yassine ajoute que ça permet aussi de comprendre les autres car on ne peut pas comprendre les autres si on ne se comprend pas nous-même. Par exemple, l’empathie ne peut pas se faire si on n’a pas vécu une telle situation. L’empathie c’est comprendre ce que vit les autres, comprendre ce qui leur arrive. En sachant ce qui nous est arrivé, on arrive à mieux comprendre ce qui arrive aux autres.

Mais, est-ce facile de se connaître soi-même ?

Pour Diane, non, parce qu’on doit connaître tous nos défauts. Il faut prendre du temps pour connaître ce qu’on aime ou pas, ce qui nous plait et ne nous plait pas.

Selon Paula, nos amis proches peuvent plus nous connaître que nous. Elle donne en exemple une amie qui a le défaut d’être mauvaise perdante sans qu’elle le sache elle-même.

Pour Solel, c’est à la fois oui et non ! Oui parce que c’est notre cerveau, on peut se connaitre un peu soi-même…et en même temps c’est difficile, car en se disant que ça va être dur on ne va pas y arriver.

Tessa admet que c’est un peu plus difficile car comme a dit Paula, c’est plutôt des proches, des amis qui vont voir nos défauts.

Yassine est d’accord avec Solel. C’est nous, c’est normal qu’on se comprend. Mais tout ce qu’on sait, on le sait de nous-même que quand ça nous arrange. C’est la majorité du temps comme ça. C’est toujours ce qui nous permet de l’emporter qu’on peut dévoiler. C’est plus dur de connaître ses défauts que ses qualités.

Marie a ensuite proposé une mission pour se connaitre soi-même : chacun devait faire son portrait en choisissant 5 mots pour se définir soi-même. Cet exercice a permis de se demander si on peut vraiment se connaître soi-même

Pour Diane, au fond de nous, il y a plusieurs qualités que notre cerveau et que notre corps ne connaissent pas. On se connait soi-même dans le temps où c’est important. Il reste toujours des qualités à connaître. Quand on est petit, on n’a pas encore tout vécu, on ne connait que certaines choses sur nous qu’on connaîtra quand on sera grand.

Solel affirme qu’on ne finit jamais de se connaître soi-même.

Yassine est d’accord avec Diane. On ne peut pas se connaitre soi-même. On ne peut pas non plus compter sur les autres pour savoir les choses sur nous-même, parce que ce sera toujours deux parties de nous. Certains diront des choses bien, d’autres des choses mal. Mais ce sera toujours ce qui est bien qu’on connaîtra le plus.

Mais alors, comment peut-on se connaître soi-même ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour se connaître soi-même ?

Selon Colin, si on demande aux autres ce qu’ils savent sur nous, ça peut nous permettre de mieux se connaitre.

Tessa affirme que c’est grâce aux gens qui nous entourent. On leur demande nos défauts et qualités. Nous aussi, on peut voir nos qualités et défauts par nous-mêmes, grâce aux actes qu’on a fait.

Diane pense que pour se connaitre soi-même, il faut faire des actions qu’on sait qu’on sait faire et demander aux autres si c’est vraiment une action qui pourrait être nous-même. On peut aussi demander aux autres s’il s’agit d’une action qu’on fait d’habitude.

Selon Paula, les autres peuvent nous le dire, mais on peut aussi apprendre à se connaître par soi-même. Quand on fait un acte, on peut s’en rendre compte.

Yassine n’est pas d’accord. Les gens qui nous connaissent, ce n’est pas eux qui pourraient nous aider à nous connaitre. Parce que s’ils nous connaissent, ils ne pourront pas se rendre compte des changements positifs ou négatifs de nous-même. Nous même, on ne va pas pouvoir se rendre compte de plein de choses. C’est déjà dur de savoir qui on est et on ne dévoile pas tout. Le meilleur moyen c’est de sortir des personnes qui nous connaissent qu’on voit souvent : elles vont nous donner soit le côté positif, soit le côté négatif mais jamais tout. Les personnes qu’on voit moins, plus rarement, pourront se rendre compte de ce qu’on est car ce sont elles qui vont voir les changements. 

Paula n’est à son tour pas d’accord avec Yassine. Les personnes qui nous connaissent peuvent voir les changements. Les personnes qui nous voient le moins ne vont pas pouvoir remarquer ces changements.

Yassine soutient que les gens qu’on voit tout le temps ne vont nous donner que ce qu’ils voient en général, ce sera l’essentiel mais pas vraiment complètement nous. Alors que ceux qu’on voit le moins, voient nos micro-changements, ils verront vraiment ce qui change en nous.

Diane est d’accord avec Yassine. Les personnes qu’on voit souvent, ne voient pas quand on grandit. Alors que ceux qu’on voit le moins, diraient qu’on a beaucoup changé.

Les petits philosophes semblent s’accorder sur le fait que les autres ont un rôle important dans la connaissance de soi. Pour le vérifier, Marie les a sondés sur deux questions, exceptionnellement les P’tits philosophes devaient répondre rapidement et uniquement par oui ou par non :

  • Est-ce que les autres nous connaissent mieux que nous-même ?

Majoritairement les P’tits Philosophes ont voté « oui »

  • Est-ce que les autres nous voient vraiment comme on est ?

Majoritairement les P’tits Philosophes étaient partagés et ont voté pour « oui » et « non » en même temps.

Souvent on dit que les autres ne voient qu’une partie de nous, qu’ils ne nous voient jamais complètement comme on est. Mais en même temps, sans les autres, on a tendance à se dire qu’on ne pourrait pas se connaitre. Alors…a-t-on besoin des autres pour savoir qui on est ?

Yassine dirait que oui mais qu’on n’a pas besoin que des autres. Il faut aussi nous-même. On a besoin des autres même s’ils ne peuvent pas dire tout sur nous-même.

Paula est d’accord avec Yassine. C’est vrai qu’on a besoin des autres mais quelque part, ils ne sont pas suffisants. Ils peuvent nous dire nos qualités et défauts mais il y a aussi des qualités et défauts que c’est à nous de découvrir.

Diane est aussi d’accord. On a besoin des autres pour connaître qui on est, pour savoir quelques défauts sur nous mais on en n’a pas besoin pour savoir ce qu’on est.

Tessa aime beaucoup l’idée de Diane. On a besoin des autres pour savoir nos qualités et nos défauts mais on n’a pas vraiment besoin des autres pour savoir qui on est vraiment. On a besoin d’eux et de nous.

Yassine est aussi tout à fait d’accord avec Diane et souhaite reformuler. Les autres peuvent dire nos qualités et défauts, qui on est, ce qu’on aime ou pas. Mais ce qu’on est, ça veut dire vraiment, en détail, c’est nous seul qui pouvons le savoir. Qui on est, c’est l’essentiel et ce qu’on est, ce sont les détails mais qui sont vraiment importants.

Merci les P’tits Philosophes pour cette belle réflexion sur la connaissance de soi !

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Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 20 mars : Les robots sont-ils libres ?

C’est samedi 20 mars les petits philosophes se sont réunis autour d’un objet de pensée inhabituel : les robots. A partir d’eux, ils ont exploré plusieurs notions et questions philosophiques. Voici le chemin parcouru ensemble :

Quelles sont les différences entre un humain et un robot ?

Les petits philosophes ont partagé leurs pensées et il en a découlé le tableau ci-dessous.




Pourquoi les humains construisent des robots ?
 
Paula a proposé une première hypothèse : parce que les humains, pas tous mais la plupart, pensent que les robots peuvent les aider à vivre.
 
Pacôme a développé : les humains construisent des robots pour faire, pas tout, mais beaucoup de choses à leur place.
 
Kaïs a interprété : les humains construisent des robots pour se faciliter la vie.
 
Diane a donné un exemple : pour la cuisine par exemple, on a besoin de robots.
 
Les petits philosophes ont alors cherché des exemples de robots facilitateurs pour les humains :
 
Diane en a proposé un premier : la machine à laver par exemple c’est un robot qui nettoie les habits à notre place.
 
Paula a suivi : le lave-vaisselle pour nettoyer ou encore la voiture pour se déplacer.
 
Tessa a alors commencé à problématiser : la machine à laver, le lave-vaisselle ou la voiture, je dirais que ce ne sont pas trop des robots mais plutôt des machines.
 
Quelle serait donc la différence entre un robot et une machine ?
 

Tessa a proposé un premier élément de distinction : Un robot serait autonome, il ferait les choses seul alors que la machine aurait besoin de l’humain pour fonctionner.
 
Yassine a alors poursuivi le questionnement : le robot n’est pas autonome, il fait ce que l’humain lui demande, il ne réfléchit pas, l’humain le programme pour que quand on lui demande de faire, il le fasse seul. Mais un robot sans l’humain, il ne fonctionnerait pas.
 
Paula a proposé un exemple pour préciser la distinction : la tondeuse c’est une machine mais il y a aussi des robots tondeuses. Ils ont tous les deux besoin de l’humain pour être créés mais, le robot-tondeuse peut se débrouiller tout seul alors que la machine-tondeuse, elle, aura besoin de l’homme.
 
Tessa a développé : les robots, ce n’est pas qu’ils sont plus dangereux mais ils sont plus risqués que les machines. Les robots comme ils sont autonomes, ils peuvent faire n’importe quoi parfois. La machine, la voiture par exemple, tu tiens son volant, tu restes au-dessus d’elle, alors que le robot, il fait seul et peut-être même que dans quelques années les robots pourront nous dépasser.
 
Paula a complété : la voiture par exemple nous la commandons, nous tenons le volant, donc ce n’est pas elle qui nous commande. Alors que les robots on ne les commande pas vraiment ils font seuls.
 
Yassine a nuancé : la seule différence entre un robot et une machine c’est comment on les a programmés. Le robot, on l’a créé pour qu’il fasse seul, alors que la machine on l’a créée pour qu’elle soit manuelle.
 

Suite à cet échange une proposition de synthèse a été faite : Le robot serait un type de machine que l’humain a programmé pour pouvoir agir tout seul, faire une action à notre place, même quand on n’est plus là.
 
Après avoir distingué le robot de l’humain puis le robot de la machine, les petits philosophes ont découvert la question du jour : les robots sont-ils esclaves des humains ou ont-ils des libertés ? Les robots sont-ils libres ?

 
Diane a proposé deux libertés : ce que les robots sont libres de faire c’est de savoir ce qu’ils vont faire pendant que l’humain les contrôlent. Parce que l’humain, il l’active et il le démarre après le robot il fait ce que l’humain lui demande de faire mais il le fait comme il le veut. Ils ont cette liberté pendant que l’humain les contrôlent : le robot a la liberté de faire ce qu’il a envie de faire pour faire ce que l’humain lui demande.
 
Paula a développé l’idée inverse : le robot, il n’a pas vraiment de moments de liberté, il ne peut pas faire ce qu’il veut. Il n’a pas besoin de moments pour s’amuser, il n’a pas besoin d’aller au cinéma, de manger des glaces ou de jouer avec ses amis ; il n’a pas besoin de tout ça parce qu’il a justement été programmé juste pour travailler. Comme c’est un robot et pas un être humain, il ne ressent pas tout ce qu’on ressent et donc il s’en fiche complètement de pas avoir de liberté, il ne sait même pas que ça existe.
 
Yassine a poursuivi : le robot fait bêtement ce qu’on lui demande de faire, il ne le fait pas à sa façon, il est programmé pour le faire d’une façon précise. Il ne va jamais vraiment choisir.
 
Pacôme a, à son tour, complété : les robots n’ont pas de cerveau, ils ne peuvent pas réfléchir et ils ne peuvent pas ressentir le fait qu’ils ne sont pas libres.
 
Diane a alors proposé une nouvelle idée : les robots, ils ont été créés pour faire du travail et pour eux le travail c’est la liberté. Ils n’ont pas été programmé pour s’amuser, pour jouer, pour se faire des amis, ils ont été programmés pour travailler.
 
Paula : les robots ne peuvent pas ressentir, ce sont des robots, ils n’ont pas de cœur, pas de pensée, ils ne connaissent pas la liberté.
 
Et si on programmait un robot intelligent, capable de réfléchir et ressentir des émotions : est-ce qu’ils pourraient ressentir leur absence de liberté ?
 
Diane a proposé une première idée : le robot a toujours été programmé pour quelque chose, même s’il est intelligent, il est intelligent que pour ce qu’il a été programmé. Il ne sera jamais vivant et il ne pourra jamais ressentir.
 
Pacôme a interrogé un présupposé de la question : un robot ne sera jamais intelligent, même pour ce qu’on lui a demandé.
 
Paula a proposé : ce sera toujours nous qui l’aurons programmé, c’est nous qui aurons décidé pour lui, il ne sera jamais libre.
 
Imaginons qu’on construise des robots en leur donnant des libertés, est-ce que ce sera de vraies libertés ?
 
Diane : On l’aura programmé pour avoir des libertés. La liberté ce sera ce qu’on lui aura programmé de faire.
 
Yassine : si la liberté c’est avoir le choix, laisser le choix au robot ce serait lui permettre d’être en partie libre.
 
Les petits philosophes ont alors découvert quatre robots imaginés pour l’atelier, pour lesquels ils devaient définir ensemble s’ils étaient libres ou non.

Robot 1 : Robert la cafetière. C’est un grand robot rouge et noir. Il a été construit par Jean-Claude, un architecte d’intérieur accro au café. Son robot a été programmé pour faire automatiquement 6 cafés par jour, toujours les mêmes, aux mêmes horaires : 7h-9h-11h-13h-15h-17h. Robert la cafetière est-il libre ?
 
Robot 2 : Umberto l’aspiro. Ce robot-ci, petit, jaune et rond, a été construit par Monsieur et Madame Fernand pour aspirer le sol. Il est programmé pour aspirer le sol, dès qu’il voit des poussières au sol. Dès qu’il y a un obstacle face à lui, il est programmé pour pouvoir choisir entre tourner à droite, tourner à gauche et reculer. Umberto l’aspiro est-il libre ?
 
Robot 3 : Caliste l’artiste. C’est un beau robot de toutes les couleurs, qui a été construit par Violette, une artiste qui ne pouvait plus peindre à cause de son arthrose. Elle lui a donné une mémoire et lui a appris tout ce qu’elle sait sur la peinture : la façon de construire la perspective, le choix des couleurs, les techniques, le style de grands peintres comme Van Gogh ou Picasso. Violette a programmé son robot pour peindre un tableau par semaine. Ensuite, Le robot peut donc peindre de façon autonome : elle peut choisir ce qu’elle peut parmi ce qu’elle connaît, choisir les couleurs à partir de celles qu’elle connaît, il peut choisir son style parmi les styles qu’il connaît. Il peut peindre à son rythme, du moment qu’il fasse un tableau par semaine : il peut peindre beaucoup le matin, et se reposer l’après-midi, il peut peindre beaucoup le lundi et le mardi, et puis plus du tout.
 
Robot 4 : Juliette la Pipelette a été construite par Siméon, un journaliste qui adore converser, discuter, bavarder. Parfois la journée, il s’ennuyait (et son mari devait aller travailler, donc il se retrouvait tout seul), donc il a décidé de créer un robot avec lequel il pourrait parler. Il lui a donc donné une mémoire et lui a appris tous les mots de la langue française. Il lui a lu mille livres sur des sujets divers (histoire, littérature, art, etc.), tous les sujets qu’il aime. Il lui a appris à discuter. Depuis, Juliette la Pipelette discute avec Siméon dès que celui-ci en a envie : elle peut réagir à sa façon, elle crée des phrases, elle a le droit de changer de sujet, de s’énerver, de faire des blagues. Juliette la Pipelette est-elle libre ?

Au plaisir de vous retrouver pour le prochain rendez-vous !

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Le Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 13 mars : “Quelle différence entre parler et agir ?”

Les P’tits philosophes se sont retrouvés le samedi 13 mars pour réfléchir autour de deux concepts : « PARLER » et « AGIR ». Léonie leur a donc demandé à quoi leur faisait penser chacun de ces deux concepts. Chaque enfant devait proposer un mot pour « Parler » et un mot pour « Agir ».

Voici en image leurs nuages conceptuels :

Léonie a ensuite mis sous les yeux des enfants une expression qui aborde justement ces deux concepts :

« C’est plus facile à dire qu’à faire »

Que signifie-t-elle ?

Paula : Le jeudi soir, je fais du théâtre. On se dit que c’est facile à faire mais une fois sur la scène, c’est beaucoup plus difficile.

Diane : C’est quand on a un peu peur de faire ça. Quand on fait, on a peur. Mais quand on le dit, on n’a pas peur.

Héloïse : Quand on voit ce qu’on lit dans un livre, dans la vraie vie, c’est plus compliqué.

Orphée : Quand on dit, on a juste besoin de la parole.

Tessa : Pour faire, on a besoin de courage, de notre corps et de la parole.

Diane : Pour faire, on a besoin de bouger, de faire de l’action, de parler.

Héloïse : Cette expression est souvent utilisée. Quand je dois ranger ma chambre, dans ma tête, c’était facile, mais en vrai, ça prend beaucoup de temps.

Cette expression part d’un présupposé. Colin se lance pour rappeler ce que le mot « présupposé » peut bien vouloir dire : « c’est quand on dit quelque chose et qu’il y a une idée derrière ».

Dans l’expression « C’est plus facile à dire qu’à faire », que peut-on donc sous-entendre ? Selon Yassine, ça veut dire que « faire » c’est plus compliqué et que « dire » c’est plus facile. On peut donc se poser la question suivante : « Est-ce plus facile de dire que de faire ? »

Léonie a présenté aux enfants des situations tirées d’un magazine de philosophie pour enfants Philéas et Autobule. Des situations d’interaction entre plusieurs personnages étaient représentées avec des bulles de parole. Mais ces bulles n’étaient pas à la bonne place ! Les enfants devaient donc expliquer chaque situation, remettre les bulles correspondantes à leur place et répondre à la question « Qu’est-ce qu’on peut faire en parlant ? » Voici quelques réponses à la question :

  • Diane : Elle sert à dire ce qu’elle a envie d’avoir.
  • Héloïse : à mentir
  • Colin : ça sert à s’échanger des informations
  • Tessa : à exprimer ce qu’on pense et à se faire des amis.
  • Paula : à exprimer sa tristesse
  • Héloïse : à faire la morale, gronder.
  • Colin : à se plaindre
  •  Héloïse : à se défendre
  • Tessa : à s’excuser

Cette activité nous a permis d’arriver à une grande question : « Notre parole peut-elle avoir un effet sur le monde ? »

Diane : Les animaux ont un langage qui leur servent à communiquer et d’avoir un mode de vie plus clair. Du coup, c’est pareil pour nous.

Héloïse : ça dépend de qui on est dans le monde. Si on est quelqu’un comme nous – des enfants – notre parole, elle ne vaut rien comparée au président, on n’exprime pas grand-chose.

Diane : Je suis d’accord avec Héloïse. Il y a quand même certaines choses qu’on peut exprimer qui sont importantes.

Tessa : Je suis d’accord avec Héloïse. La parole de nous – les enfants – est importante dans l’humanité car ça fait partie de notre avenir. Si on se met tous ensemble à parler devant le président, on pourrait arrêter de mettre des déchets par terre. La parole des enfants pour l’avenir est très importante.

Paula : Comme on est des enfants et qu’on n’est pas célèbre dans le monde, il n’y a que nos amis et notre famille qui nous connaissent : notre parole peut être importante qu’auprès d’eux. Mais notre parole dans le monde elle ne va pas se faire entendre. Le président, comme il a été élu, il va pouvoir parler et que tout le monde l’entende à la télé, la radio, etc. Moi je ne vais pas passer à la télé et à la radio parce que j’ai dit quelque chose. Ça dépend ce qu’on fait dans la vie. On pourrait quand même essayer de faire un effet sur le monde. Ce n’est pas parce qu’on est juste des enfants et pas célèbres qu’on ne pourrait pas faire un effet sur le monde. Peut-être qu’au fur et mesure qu’on dit des choses, on pourrait être célèbre.

A-t-on besoin d’être célèbre pour que notre action ait un effet sur le monde ?

Yassine : Pour que la parole soit importante, il faut aussi une action par rapport à ça. L’action c’est connaitre la personne. Du fait que les autres connaissent cette personne, sa parole est importante. Donc la parole ne peut pas être importante (ou difficilement) sans action.

Paula : Si on ne parle pas et qu’on ne fait pas d’action, notre parole n’aura pas d’importance pour les autres. Si on veut qu’on nous écoute, il ne faut pas se dire « On ne va pas m’écouter car je ne suis pas célèbre. Je ne suis pas importante face au président », sinon notre parole n’aura pas d’importance. Pour que notre parole ait de l’importance, il faudrait faire des choses pour qu’on nous entende.

Pour qu’on nous entende il faudrait faire des choses : la parole aurait alors besoin de l’action ?

Tessa : On n’est pas obligé d’être célèbre pour faire passer la parole, on peut faire passer la parole avec beaucoup de personnes. J’ai fait une manifestation pour le climat aux Champs-Elysées, j’ai fait passer ma parole avec des milliers d’autres personnes. T’es pas obligé d’être célèbre pour faire passer ta parole.

Dire dans ce cas c’est toujours plus facile que faire ?

Colin : Pour moi, c’est plutôt difficile. Parler en public sur un truc où tout le monde n’est pas d’accord, où ça risque de poser problème, c’est plutôt difficile.

Héloïse : Notre parole n’a pas un poids si on ne fait rien. Greta Thunberg a commencé par parler, après elle a agi car on ne l’écoutait pas, elle a fait une grève tous les jours. Si elle n’avait pas fait d’action, on ne l’aurait jamais écoutée.

Sa parole était-elle déjà une action ?

Héloïse : Dire c’est déjà aussi faire quelque chose.

Judith : On n’est pas obligé d’être connu pour parler devant plusieurs personnes. Notre parole peut avoir des effets sans être connu.

Léonie a demandé en guise de bilan de l’atelier quel est le mot ou l’idée qui a marqué chaque enfant de l’atelier.

Pour Tessa, c’est qu’on n’est pas obligé d’être connu pour dire ce qu’on veut exprimer.

Pour Solel et Paula c’est le mot « parole » qui semble important.

Pour Colin, c’est qu’on peut changer le monde en parlant et l’appliquer.

Pour Héloïse, on a beau être jeune, notre parole peut être écoutée si on fait une action avec.

Pour Diane, notre parole peut être écoutée même si on n’est pas connu.

Enfin, Yassine propose le mot « Parler » car on a parlé à propos de la parole et on en a conclu pleins de choses !

Eh bien, merci aux p’tits philosophes pour ces belles paroles !

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Le rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 6 mars : “Que gagne-t-on en travaillant ?”

Le samedi 6 mars, Yassine, Paula, Pacôme, Paula, Bonnie, Orphée, Solel, Diane ont réfléchi sur le thème du travail.

« Que gagne-t-on en travaillant ? » était en effet la question proposée par le programme.

Julia, qui animait cet atelier, a d’abord commencé par demander aux enfants ce qu’était pour eux, la philosophie.

Pour Pacôme, la philosophie, c’est « quand on réfléchit sur une grande question et que ça en fait pleins de petites ». Pour Solel « il n’y a pas de mauvaises réponses en philosophie mais parfois il y a une petite question et au fur et à mesure il y a une grosse question. »

Pour Orphée, la philosophie, «  c’est des questions et jamais on trouve ce qui est bon, on trouve jamais de réponse ». Solel complète l’idée d’Orphée en précisant qu’on peut trouver des réponses mais « pas totalement ».

Paula dit que la philosophie, c’est « réfléchir à une grande question et on en discute. »

Bonnie pense « qu’on pose des questions, et qu’on va donner des exemples. »

Pour Yassine, la philosophie, « c’est quand on discute sur une grande question et il n’y a jamais une seule réponse ». Pour Diane enfin, philosopher c’est « réfléchir à des questions qu’on se pose sur la vie. »

Julia installe la discussion en demandant aux enfants :

Qu’est-ce que ça veut dire pour vous, “travailler” ?

Orphée prend la parole : « Quand on est pauvre, on travaille pour être riche et pour ne pas mourir de faim. »

Diane exprime une idée proche et complète : «  Je crois que quand on travaille c’est pour avoir des sous, pour ne pas avoir de problèmes de santé et ne pas mourir de faim.”

Pour Solel aussi, « travailler ça sert à avoir de l’argent » mais il développe cette idée et en ajoute au autre : « du coup ça sert à avoir une maison, partir en vacances, payer le médecin. Travailler c’est aller à un endroit particulier sauf si on télétravaille. Travailler c’est faire quelque chose sur une feuille ou sur un ordinateur. On peut devenir soit salarié soit chef. Et gagner ou pas de l’argent.”

Pacôme est d’accord avec Solel mais il nuance en disant que « le travail, ce n’est pas que gagner de l’argent. Travailler ça veut dire apprendre, gagner sa vie aussi. Tout le monde travaille. »

Paula amène ensuite une nouvelle idée : « Quand on travaille, ce n’est pas obligé d’être riche. Nous on travaille à l’école et on n’est pas riche. »

Yassine rebondit sur cette idée : « Travailler, c’est faire une chose que l’on nous a demandé de faire. A l’école, on travaille parce que l’on nous demande quelque chose ».

Pour Paula, « travailler, ça demande de l’effort. »

Julia a ensuite proposé des situations aux enfants afin qu’ils déterminent s’il s’agissait ou non du travail. Cela afin qu’ils se demandent si travailler, c’était lié à l’école, à un métier ou si c’était un peu plus large. Remplir un cahier de vacances ? Faire le ménage ? S’occuper des enfants ? Jouer aux échecs ? Peut-on appeler ça du travail ?

  • REMPLIR UN CAHIER DE VACANCES :

Orphée : Oui, quand on fait un mouvement, c’est aussi travailler.

Diane : On fait travailler son corps.

Paula : C’est travailler mais en s’amusant car il y a des jeux dedans

Pacôme : C’est pas comme à l’école même si à l’école y’a du travail ludique parfois.

  • FAIRE LE MENAGE :

Orphée : Pour moi, comme c’est bouger son corps, c’est travailler, car c’est faire bouger ses muscles. Toute la vie on travaille.

Diane : C’est du travail, et les femmes de ménage elles travaillent.

Solel : Les femmes de ménage on les paye, c’est beaucoup de travail !

Paula : C’est pas obligé que ce soit un métier. Mon père il a fait le ménage, il a passé l’aspirateur. On fait le ménage sans être payé même si c’est un travail.

  • S’OCCUPER DE SES ENFANTS :

Diane : C’est du travail car parfois on ne peut pas faire autre chose quand on s’occupe de ses enfants.

Orphée : C’est à la fois travailler de son métier et s’occuper de ses enfants. Quand c’est un bébé, c’est très dur.

Pacôme : C’est du travail, surtout quand tu as beaucoup d’enfants, car ils se disputent, tu dois faire le repas, le linge…

Julia : Quand on est obligé, c’est du travail ?

Yassine : On doit le faire et on le fait, donc c’est du travail

  • JOUER AUX ECHECS :

Yassine : C’est s’amuser, car on n’est pas obligé.

Diane : Quand on a envie de jouer, quand on est en train de jouer, on travaille sa mémoire. Jouer aux échecs c’est travailler. Il faut réfléchir pour choisir des tactiques etc. travailler dans notre tête.

Yassine : On peut ne pas jouer de manière stratégique. Comme on n’est pas obligé de le faire, ce n’est pas du travail !

Paula : Les échecs, c’est un jeu où il faut vraiment réfléchir.

Orphée : Pour les échecs, il faut faire travailler ses muscles : les doigts et le cerveau.

Puis les enfants ont regardé deux vidéos pour approfondir leur réflexion : un extrait de  « Les Temps modernes » de Charlie Chaplin et un extrait de « Monstres et Cie ». A partir de ces images, ils devaient repérer ce qui était différent entre ces deux situations et réfléchir à ce qui pouvait poser problème dans le travail.

  • « Dans les vidéos on apprend que parfois le travail c’est facile et parfois c’est très dur. » Orphée
  • « Dans la première vidéo, ils étaient dans une usine. Ils étaient pas exploités mais… je ne sais pas… être exploité, c’est être mal payé pour un travail très dur. » Paula
  • « Le patron a la tache la plus difficile parce qu’il fait travailler toutes les personnes de l’usine. » Diane
  • « C’est pas le patron qui travaille le plus ! Il reste sur son fauteuil et fait des puzzles -j’imagine qu’il est bien payé -et les autres travaillent beaucoup -j’imagine qu’ils sont peu payés ! » Paula

Julia interroge :

Qu’est-ce qui peut poser problème dans le fait de travailler ?

  • “Ça peut être trop dur. Tu peux te faire renvoyer » Pacôme
  • “Souvent, il y a des personnes qui sont exploitées dans les usines. On les menace pour qu’ils travaillent très bien.” Paula
  • “Parfois c’est dur le travail et on a même mal.” Orphée
  • “C’est pas juste. C’est pas bien si au travail on nous fait mal.” Diane
  • “Des fois y’a des gens qui fouettent les autres personnes.” Bonnie
  • “Y’a des pays où les enfants fabriquent des chaussures, en Thaïlande par exemple. Ils sont très peu payés.” Paula
  • “Les esclaves souvent ils ne sont pas payés. Les autres ils sont payés mais pas beaucoup.” Paula

Julia demande : Est-ce que parfois le travail ça peut être plaisant ?

Diane fait un lien avec l’extrait des Temps Modernes : « Oui, le monsieur il jouait au puzzle ! On peut s’amuser ! »

Paula ajoute : « On peut aussi rencontrer des amis, nous à l’école mais aussi quand on a un métier. »

QUE GAGNE-T-ON EN TRAVAILLANT ?

Pacôme : Tu gagnes de l’argent, de l’apprentissage, des découvertes.

Orphée : Tu peux gagner ce que tu veux parfois… Gagner des médailles, un lingot d’or

Solel : On peut gagner de l’argent mais aussi de l’intelligence.

Diane : On gagne sa vie quand on travaille.

Julia : ça veut dire quoi  “Gagner sa vie” ?

Diane : ça veut dire qu’on arrive à faire ce qu’on a envie de faire.

Paula : Gagner sa vie c’est pouvoir se payer à manger, avoir un toit… on peut aussi gagner de l’amitié, on apprend aussi quand on travaille.

Julia : Est-ce qu’on peut gagner du bonheur en travaillant ?

Diane : Oui, on peut souvent quand on choisit son métier.

Solel : Si quelqu’un choisit un travail à ma place, je peux le découvrir et être heureux de faire ce travail.

Pacôme : Tu peux tomber sur le travail que tu pouvais faire et être heureux.

BRAVO LES PETITS PHILOSOPHES ! A la semaine prochaine !

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Rendez-vous des P’tits Philosophes du samedi 6 février : “Qu’est-ce qui nous pousse à bien agir ?”

Le samedi 6 février, les P’tits Philosophes se sont retrouvés une dernière fois avant les vacances d’hiver pour réfléchir sur ce qui nous pousse à faire de bonnes actions.

Pour mener la réflexion, nous avons débuté l’atelier par le récit de l’anneau de Gygès, une expérience de pensée imaginée par Platon, philosophe de l’Antiquité grecque.

Voilà l’histoire :

Gygès était un berger au service du roi de Lydie. Un jour, au cours d’un violent orage accompagné d’un tremblement de terre, le sol de fendit et il se forma une grande ouverture près de l’endroit où il gardait son troupeau. Plein d’étonnement, il y descendit, et, entre autres merveilles, il vit un cheval de bronze : creux, percé de petites portes. S’étant penché vers l’intérieur, il y aperçut un cadavre de taille plus grande, semblait-il, que celle d’un homme, et qui avait à la main, une bague en or. Il s’en empara et partit sans pendre autre chose. Quelques jours plus tard, portant son anneau au doigt, Gygès se rendit à l’assemblée mensuelle des bergers où l’on informait le roi de l’état de ses troupeaux. Ayant pris place au milieu des autres, il tourna par hasard le chaton de la bague vers l’intérieur de sa main. Aussitôt, il devint invisible à ses voisins qui parlèrent de lui comme s’il était parti. Etonné, il mania de nouveau la bague, tourna le chaton vers l’extérieur et redevint visible. S’étant rendu compte de cela, il répéta l’expérience plusieurs fois pour voir si l’anneau avait bien ce pouvoir magique. Le même prodige se reproduisit : en tournant l’anneau en dedans, il devint invisible, en dehors, visible.

Avant de dévoiler la fin de l’histoire, les p’tits Philosophes ont formulé des hypothèses sur ce que pourrait faire Gygès grâce au pouvoir d’invisibilité de l’anneau.

L’hypothèque d’Orphée est que Gygès va voir le roi pour l’impressionner et lui dire qu’il veut lui aussi être roi.

Solel pense que Gygès va vouloir voler la couronne du roi car en général, on aime bien avoir le pouvoir.

Selon Pacôme, Gygès va faire des blagues à ses amis et du coup, ils seront impressionnés. Il va s’en servir pour les embêter ou pour rigoler.

Pour Jade, il va peut-être se venger des gens qui lui ont fait des trucs méchants, en faisant des blagues. Par exemple, il irait chez eux, il leur ferait peur en allumant les lumières. Les gens ne reviendraient plus et arrêteraient de l’embêter.

Paula imagine qu’il n’est pas riche : il pourrait voler des fruits !

Parmi toutes ces hypothèses, il a été demandé aux p’tits philosophes de nous expliquer celle qui leur paraissait la plus probable.

Bonnie reprend l’hypothèse de Jade : si Gygès entre dans la maison d’un autre, on verrait que la porte s’ouvre et on tenterait de l’assommer.

Mais Orphée rétorque que c’est possible de croire que c’est le vent qui a ouvert la porte.

Pacôme pense que c’est plus probable que Gygès vole la couronne du roi et les richesses.

Pour Paula, l’hypothèse de Jade est probable car quand des personnes nous embêtent, on n’arrive pas à se défendre. S’il devient invisible, c’est probable qu’il aille se venger.

Il a ensuite été demandé aux enfants d’imaginer ce qu’ils feraient eux-mêmes s’ils avaient le pouvoir d’être invisible.

Orphée attendrait le 1er avril pour faire un poisson d’avril et prendrait tout son temps pour préparer sa blague.

Baptiste volerait tout, même des dinosaures !

Yassine préfèrerait détruire l’anneau car personne ne mérite un pouvoir qui le rend supérieur aux autres. En effet, avoir un choix que les autres n’ont pas nous rend supérieur.

Pacôme, lui, ferait du bien. Il sauverait les gens et les animaux. Comme Robin des Bois, il volerait pour aider les autres.

Paula en profiterait pour embêter ceux qui embêtent les autres pour leur montrer ce que ça fait.

Jade reformule les idées de Paula en disant que ce serait embêter pour faire comprendre que ça ne se fait pas de faire ça et que, peut-être, la personne ne recommencerait pas. Jade irait, quant à elle, voir les gens harcelés pour les aider.

Yassine réagit aux idées de Paula et Jade. Cela lui évoque le fait de se venger. La personne qui a reçu du mal punit, attaque celui qui a fait du mal.

Mais pour Paula, la vengeance c’est tout de même un petit peu plus violent.

Nous pointons ici un problème : est-ce qu’embêter quelqu’un pour lui faire comprendre ce que ça fait d’être embêté et se venger c’est la même chose ? A méditer lors d’un autre atelier !

La fin du mythe a ensuite été dévoilé :

 Alors, avec l’aide de cet anneau magique, il (Gygès) arriva à se glisser parmi les messagers qui se rendaient auprès du roi. Arrivé au palais, il séduisit la reine, complota avec elle la mort du roi. Le tua. Et obtint le pouvoir.

A partir de ce récit de l’anneau de Gygès, les P’tits philosophes ont été mis au défi de réfléchir sur les problèmes, les questions philosophiques que pourraient poser cette histoire.

Pour Orphée, Platon a voulu aborder le problème de la violence.

Jade constate qu’avoir un pouvoir, ça veut dire être au-dessus de tout, qu’on a plus de capacités que les autres.

Pacôme propose la question « Faut-il toujours prendre le pouvoir ? »

Une autre grande question philosophique peut se poser à la suite de cette histoire et qui est notamment celle du jour : « Qu’est-ce qui nous pousse à bien agir ? »

Gygès aurait pu bien agir au lieu de tuer le roi, nous dit Solel.

Paula pense que ce qui a poussé Gygès à faire le bien ou le mal est le pouvoir d’invisibilité.

Pour Orphée, on en profite de le faire car des fois on ne peut pas.

Pacôme nous explique que ce qui nous pousse à faire du bien c’est parce qu’on a envie d’être gentil avec les autres, comme ça, ça fait la paix dans le monde. Parce qu’on nous a aidé, on a envie de faire pareil.

Yassine estime qu’on fait le bien et le mal pour nous, quand on a l’opportunité. On agit pour l’occasion d’obtenir quelque chose.

Mais au fond, qu’est-ce qui pousse Gygès à agir comme il l’a fait ? Qu’est-ce que ça change d’être invisible ?

Orphée nous dit que ça change parce que c’est rare et donc qu’on en profite.

Paula pense qu’en étant invisible on peut faire beaucoup plus de choses qu’en étant visible, c’est plus facile.

Selon Pacôme, quand personne ne peut nous voir, on peut faire n’importe quoi.

Paula admet qu’être invisible peut nous apporter beaucoup de choses mais ajoute cependant qu’il y a des choses qui ne changeraient pas.

Enfin, Yassine nous dit qu’avoir le choix entre invisible ou visible permet d’avoir une supériorité. Par exemple, on peut choisir selon notre envie que les autres sachent ou pas que c’est nous.

Merci aux p’tits philosophes d’avoir partagé leurs pensées ! On s’accorde des vacances pour se demander à la rentrée : « Que gagne-t-on en travaillant ? »